Diaire sur sol

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jeudi 15 février 2024

Samuel Coleridge-Taylor

Je suis en route pour l'intégrale (discographique) de Samuel Coleridge-Taylor. Véritable coup de cœur pour le lyrisme immédiat, les réminiscences folkloriques africaines, et la finesse de construction de ses phrases musicales.


samedi 7 février 2015

'Playlist' de la semaine du 2 février

Samedi 31 janvier

Saint-Saëns – Habanera – Nicola Benedetti
Chausson – Poème pour violon – Nicola Benedetti

Szymanowski – Concerto pour violon n°1 – Nicola Benedetti
Szymanowski – Concerto pour violon n°2 – Stryja

Martinů – Symphonie n°4 – Bamberg SO, N. Järvi
Martinů – Symphonie n°3 – Bamberg SO, N. Järvi

Mozart – Concerto pour basson – Thunemann
Mozart – Concerto pour clarinette – Friedli
Mozart – Concerto pour hautbois – Harnoncourt
Étonnant, ce ton « méchant » !
Mozart – Concerto pour clarinette – Harnoncourt

¶ Minute glotte : Sonia Yoncheva dans Thaïs (« C'est toi, mon père »). Tout rond, assez opaque.
¶ Minute glotte : Sonia Yoncheva dans Traviata. Extraits avec Chaslin à Valence et avec Borras à Tokyo. Là, beaucoup d'enthousiasme et d'ampleur.

Rihm – Sieben Passions-Texte – EXAUDI
Remarquable, sorte de Lassus déformé au gré d'un étrange vortex. Frotte, mais toujours joliment, toujours dans une véritable direction. « Caligaverunt » pourrait presque être pris pour un pastiche de Gesualdo des derniers livres.
Nono – ¿ Dónde estás, hermano ? – EXAUDI
Écrit pour son Prometeo, avec quatre voix féminines solos. Je ne suis d'ordinaire pas très intéressé par ces compositions qui jouent avec le silence, mais ici, les voix émergent comme des cris sur de belles harmonies, tendues, mais qui sonnent assez fonctionnelles… Comme des fragments de parole qui échappent brièvement au silence. Vraiment émouvant.
Rihm – Mit geschlossenem Mund – EXAUDI
Une harmonie complète, assez homophonique, de véritables couleurs mouvantes et une progression logique. Très beau.
Nono – Sarà dolce tacere – EXAUDI
Écrit dans une harmonie assez conventionnelle, sorte d'écho de partiels, beaucoup moins directionnel et discursif que Dónde estás. Ça reste joli si c'est bien chanté.

Rihm – Quatuor n°12 – Minguet SQ
Par un grand quatuor, ça change tout.

Varèse – Amériques – DSO Berlin, Metzmacher

Dimanche 1er février

Rihm – Astralis – RIAS KCh
L'œuvre est très belle, mais avec ce chœur, la pâte paraît sacrément brahmsienne : on perd sur les tensions et les angles, on dirait vraiment une œuvre postromantique avec quelques petites tensions supplémentaires comme les Nordiques en ont tant écrit au XXe siècle. Harmonie totalement fonctionnelle et lisible.

Boismortier – Don Quichotte chez la Duchesse – Niquet studio
Toujours phénoménal.

Rihm – Fragmenta Passionis – RIAS KCh
Partition moins clairement articulée, moins convaincu aussi.

Takemitsu – Coral Island – Rie Hamada, Yuzo Toyama

Rameau-Klemperer – Gavotte de la Suite en la – Klemperer

Cambini – Quatuor n°4 – Le Ricordanze
Cambini - Quatuor n°5 – Le Ricordanze
Cambini - Quatuor n°6 – Le Ricordanze

Mozart – La Clemenza di Tito (acte II) – Harnoncourt studio
Mozart – Die Zauberflöte, Ouverture – Harnoncourt studio

Borodine – Quatuor n°1 – Stamitz SQ
Borodine – Quatuor n°2 – Stamitz SQ

Lundi 2 février

R. Strauss – Elektra (jusqu'à l'entrée de Clytemnestre) – Thielemann studio

Tchaïkovski – Quatuor n°2 – Borodin SQ
Tchaïkovski – Quatuor n°3 – Borodin SQ
Pas la version que j'écoute le plus souvent (plutôt Prague SQ, Taneyev SQ, Carmina SQ ou Franz Schubert SQ), mais quand même très bonne dans son genre robuste !

Mardi 3 février

Taneïev – Quatuors vol.5 – Taneyev SQ

Casella – Serenata (clarinette, basson, trompette, violon et violoncelle) – Ex Novo

Albéniz – Merlin – Eusebio

Mercredi 4 février

Albéniz – Merlin (à nouveau !) – Eusebio

Wagner – Meistersinger (acte I) – Wiener Phkr, Solti

Haydn – Quatuor Op.33 n°5 – Terpsycordes SQ

Jeudi 5 février

Wagner – Meistersinger (actes II et III) – Wiener Phkr, Solti

Wagner – Meistersinger (acte II) – Wiener Phkr, Solti

Schubert-Denisov – Lazarus
Schubert – Lazarus – Bernius

Vendredi 6 février

Wagner – Meistersinger (acte III) – Wiener Phkr, Solti

Schubert – Lazarus – Bernius

Samedi 7 février

Schönberg – Moses und Aron – Cambreling
Pas beaucoup plus varié que du seria au bout d'un moment, mais ça s'écoute très facilement en fin de compte, et les alliages orchestraux sont somptueux. (Superbe version sur tous les plans.)

Gluck – Iphigénie en Tauride (extraits) – Véronique Gens en 2010 et 2014 au Theater an der Wien. La prod de Torsten Fischer a l'air très prenante.
Gluck – Iphigénie en Tauride (début) – Sebastian
Crespin ou pas, sans le style, ça s'affaisse vite.
Gluck – Iphigénie en Tauride – Minkowski studio
Là, c'est formidable. Et qu'est-ce que Delunsch chante mieux que toutes ces voix postérisées à la mode, tout de même…

Schein – Motets – InAlto, Colson
Beaucoup de musique instrumentale contrapuntique incluse : ce répertoire me paraît moins passionnant sans le verbe.

mardi 3 février 2015

Victoires de la Musique Classique 2015


Les Victoires de la Musique Classique ne sont vraiment pas formatées pour le mélomane de gros appétit, mais elles restent un moment un peu incontournable pour moi : quand j'étais gosse, c'était plus ou moins la seule façon de regarder de la musique classique en direct… Évidemment, aujourd'hui, ça n'a plus la même importance, c'est sûr. Parce que j'ai envie d'écouter autre chose que des bouts de scies, parce que j'ai souvent déjà entendu les artistes (dans de meilleures conditions), parce que le concept reste quand même assez peu festif… et surtout parce qu'on a de la musique en vidéo et même du direct partout tout le temps.

Mais je le survole tous les ans en rediff' à la demande, ça permet de voir un peu ce qui est communiqué au grand public (enfin, plus exactement au public occasionnel de la musique classique, qui n'est déjà plus le grand public).

Bien sûr, on peut trouver mille choses à redire — ne pourrait-on pas faire plus ludique, avec des explications un peu pédagogiques, des comparatifs entre interprètes, mettre les compositeurs un peu plus à l'honneur, faire des démonstrations, donner des anecdotes sur le fonctionnement d'un orchestre ou le métier de chanteur d'opéra… Mais c'est comme les Césars : ça reste avant tout cérémoniel, ça n'a aucun intérêt si on n'a pas vu les films, mais tout le monde regarde quand même. Dont moi — en n'écoutant que des extraits de chaque prestation musicale et à peu près aucun commentaire, mais tout de même.

Et ce que j'entends cette fois-ci est très plaisant (on est plus dubitatif certaines années). Les numéros plus cross-over sont assez bien conçus, de surcroît.

samedi 31 janvier 2015

'Playlist' de la semaine du 26 janvier


Comme on ne peut pas parler de tout, si certains veulent causer de telle œuvre ou interprétation…


mercredi 20 mai 2009

En ce moment

Après un cycle Arnould, après un cycle Rostand... عنترة بن شداد العبسي.

dimanche 22 février 2009

Le Temple du bon goût

Rien que pour le plaisir, la pochette merveilleuse du dernier album de Domingo dont je découvre à l'instant l'existence :

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(On notera le très habile collage entre une photo déjà vue - même série que celle du Tristan ou bien de l'intégrale des airs de Verdi ? - et l'image estompée du saint homme disparu.)

A bien y réfléchir, j'avais dû en entendre parler, mais je n'avais pas souvenir que Domingo était de la partie...

Il aura décidément tout fait. Entre les siruposités pucciniennes (mais orchestrées comme du Donizetti et harmoniquement restées à Cannabich) et les jolis slows avec boîte à rythme, c'est décidément très amusant, d'autant qu'à son habitude son aptitude idiomatique est assez... espagnole. Même pour le français que je suis, son italien ressemble assez peu à de l'espagnol.

Sa voix calibrée pour être sonore et large, qui n'a jamais été facile, et accessoirement vieillie, a qui plus est des difficultés à se prêter à l'exercice.

On a eu la bonne idée de le flanquer de chanteurs plus spécialistes de ce répertoire, qui s'en tirent mieux et mettent surtout en évidence son exotisme linguistique. Bocelli, dans ce répertoire léger, capté de plus près par les micros et dont la voix plus ténue mais plus franche n'est pas réverbérée par les arrangeurs, rayonne, de même que le délicieux filet gracieux de Katherine Jenkins (qui vaut bien Kirkby). Il est vrai que l'anglais ne flatte pas le volapük occidental qui semble son mode d'expression le plus naturel.

On s'épargnera le commentaire sur la qualité littéraire des chefs-d'oeuvre de Wojtyła, naturellement - ce serait mesquin, d'autant que repris par le choeur de séraphins, qui résisterait ? [Et par ailleurs, c'est plutôt de la jolie prose, pas vraiment des poèmes, des sortes de pensées joliment agencées.]

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C'est simplement de l'amusement, qu'on ne se méprenne pas, sans condescendance ni sarcastiqueries : il existe un public pour ce type de musique, par ailleurs très agréable à écouter. Et qui n'a pas de quoi être méprisé, ça ne répond tout simplement pas aux mêmes besoins que les Variations opus 31 de Schönberg - et je ne suis pas tout à fait sûr de ce que je préfèrerais écouter des deux, à dire vrai.

Mais il est vrai que l'association entre la dévotion un peu idolâtre à une figure humaine, le surf mercatique sur la disparition d'un personnage populaire, la maladresse de la confection de la pochette et le caractère suprêmement kitsch du contenu (poèmes gentillets et musique conçue pour être facile et sentimentale) et du mélange entre les intervenants fait immanquablement sourire par toutes les caricatures qu'elle assemble d'un seul coup.

Et vous pouvez rire gentiment avec nous en écoutant les généreux extraits fournis par Deutsche Grammophon Gesellschaft.

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Dans le genre, on peut tout de même plutôt se tourner vers des valeurs sûres (assez roboratives). Et plus à même de satisfaire l'amateur de lyrique du fait de leur son nettement moins trafiqué (les boursouflures et raccommodages des plans sont tout de même épouvantables dans Amore infinito).

En premier lieu du lyrique dégoulinant mais terriblement convaincant, avec un effet psychostimulant très efficace pour donner du coeur à l'ouvrage sur un travail un peu fastidieux.

Et puis, tout récemment, un disque moins à mon goût, mais qui force l'admiration. Les arrangements, pourtant par le même auteur que pour le disque d'hommage à Mariano (où ils étaient assez terrifiants), sont très colorés et assez savoureux, tandis qu'Alagna adapte avec bonheur son émission à un genre semi-lyrique. Et puis ses talents de bateleur sont connus, et éclatent enfin sans retenue. [Ce qui donne sans doute une petite idée du type de Pelléas qu'il disait vouloir chanter.]

jeudi 19 juin 2008

Concert d'improvisation (réussi)

Toujours difficile de prévoir la réussite d'un concert d'improvisation, mais CSS vous donne un bon tuyau, puisque c'est une valeur sûre, qui fait toujours de la vraie musique, sans complaisance. Proche des images, prenant toujours le risque de la surmodulation [1], maîtrisant tous les styles : un modèle.

Le jeudi 10 juillet à 20h30, Roméo et Juliette dans la neige de Lubitsch sera accompagné par Xavier Busatto au cinéma Balzac à Paris.

J'avais promis chez le Poisson Rêveur de proposer des concerts d'improvisation plus nourrissants que les choses charmantes, mais pas toujours consistantes, proposées par Gabriela Montero.

Les concerts de Xavier Busatto sont encore plus intéressants lorsqu'ils sont sur de l'improvisation seule (à doubles contraintes), à mon avis. Donc, si une date m'échappe, n'hésitez pas à courir aller entendre.

Notes

[1] Ce qui est moins audible et moins impressionnant pour le public, mais bien plus périlleux que des suites d'arpèges virtuoses sur un canevas harmonique très stable... D'où le mot d'exigence.

dimanche 17 février 2008

Quels indispensables chez Rameau ?

De même, sur requête aujourd'hui.




Du plus urgent au moins urgent à mon humble avis tout personnel.

  • Castor & Pollux par Christie
    • Le disque ultime, oeuvre extrêmement dense et riche, servie par des interprètes tous superlatifs (Mellon, Gens, Crook, Corréas !).
  • Zoroastre par Kuijken (épuisé) ou par Christie.
    • Dans le même goût, le versant dramatique de Rameau. Christie est très vif et dramatique. Kuijken est plus poétique - je préfère à l'usage - avec une temporalité qui s'épanouit pleinement y compris dans les danses.
  • Suites pour clavier par Tharaud
    • Alexandre Tharaud réinvente purement et simplement le piano, avec un rubato très baroque. Une transposition fantasmatique du clavecin au piano. Tous les modes de jeu sont réinventés, jusqu'aux trilles ; de façon à être le plus proche possible de l'esprit de ces pièces. En concert, il jouait entre les pièces de la Suite en la des commandes à de jeunes compositeurs (Mantovani / Connesson / Pécou / Campo / Maratka / Escaich). Inoubliable. Un des plus grands albums de piano de ma connaissance, l'élégance et l'inspiration incarnées. Et le plus enthousiasmant de très loin pour toute la période avant 1800.
  • Pygmalion et Nélée & Myrthis par Christie
    • Deux drames courts, avec de très beaux moments, idéalement servis.
  • Platée (DVD) Minkowski / Pelly
    • Parodie de la tragédie lyrique qui amuse d'autant plus lorsqu'on connaît un peu le genre. Les danses actualisées débordent d'esprit visuel.
  • Dardanus par Minkowski
    • Dans la même veine héroïque que Castor et Zoroastre, un très beau jalon également.

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Jalons dans le catalogue Naxos

Sur demande, aujourd'hui, de recommandations ou de mises en garde dans le catalogue Naxos, qui a l'avantage de sa distribution à présent assez large en France et de ses tout petits prix. La chose peut toujours servir, aussi voici quelques repères qui nous viennent à l'esprit, pêle-mêle. Pardon pour le ton à l'emporte-pièce, parfois railleur, ce n'était pas prévu pour ce support, et donc simplement fourni à titre indicatif.

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