• Salieri : Les Danaïdes
    • Ouverture semblable à s'y méprendre à celle de Don Giovanni - exactement sur le même patron.
    • Trame terrible, d'une force dramatique implacable. La musique se montre elle aussi très sombre, une expérience.
  • Salieri : Tarare
    • Le sujet n'est pas comparable aux autres (avec sa grande part comique réjouissante prévue par Beaumarchais), mais musicalement, l'esprit est tout à fait semblable.
    • Récitatifs remarquables, et moments de tragédie lyrique traditionnelle encore conservés :
      • les invocations du prêtre, un peu à la façon du Jephté de Montéclair ;
      • l'air méditatif de Tarare, qui peut rappeler le ton de celui de Dardanus en prison.
  • Johann Christian Bach : Amadis de Gaule
    • des moments d'interruption sous forme d'airs de facture assez mozartienne (celui de Lucio Silla), ce qui ne constitue pas le plus intéressant mais demeure vraiment réussi ;
    • orchestre volubile qui contient beaucoup de petits motifs simultanément avec les épanchements vocaux, contrairement à tous ses concurrents bien plus linéaires ;
    • certaines répliques sont empruntées au poème de Quinault, mais l'intrigue (identique pour sa partie principale) y est beaucoup plus ramassée, sans prolégomènes ;
    • la grâce lullyste s'y mue en fureur avec un rare bonheur, totalement grisant (prosodie parfaite).


Et aussi, dans une moindre mesure :

  • Gluck : Iphigénie en Tauride
    • Le tube.
  • Sacchini : Oedipe à Colone
    • Sujet rarement traité d'une des meilleures tragédies de Sophocle (avec les modifications sensibles qui s'imposent, il faudrait s'étendre dessus à l'occasion).
  • Piccinni : Iphigénie en Tauride
    • Jumeau du tube, qui ne présente pas moins d'intérêt - des vertus assez semblables, en somme, bien que la postérité ait conservé à l'esprit les luttes acharnées de leurs partisans, abrités derrière des idéologies antagonistes. Le résultat sonore ressortit pourtant sensiblement à la même esthétique de la tragédie lyrique réformée : simplification à l'extrême de l'harmonie et des rythmes, goût des contrastes...
  • Gluck : Iphigénie en Aulide
    • Une des oeuvres où Gluck conserve le plus les codes de la tragédie lyrique traditionnelle, notamment le langage des divertissements.


A noter, le sujet d'Iphigénie en Tauride a aussi été mis en musique conjointement par Campra et Desmarest.

Les trois livrets (Campra & Desmarest, Gluck, Piccinni) sont différents.