Un mot, sur demande, sur leurs caractéristiques.

  • L'idée de contemplation y est importante - c'est une musique qui ne cherche pas nécessairement, à l'inverse de la musique d'école allemande, à « cheminer » vers un but. Ce qu'on pourrait rapprocher de la tradition du poème symphonique nordique - avec son apparent désordre formel et son hédonisme paisible : Alfvén ou Stenhammar, par exemple.
  • L'esthétique reste totalement dans le cadre de la tonalité, et l'on sent, particulièrement en fin de symphonie, une construction de la tension qui rappelle les grands symphonistes germaniques (tantôt l'expansion monumentale de Bruckner, tantôt le serpentin tendu à l'infini de Mahler). Nous sommes donc en présence de quelque chose de bâti, qui ressortit à la grande tradition symphonique européenne - et non pas d'une collection de thèmes et de motifs juxtaposés.
  • Peu de tensions internes, peu de contraste entre les mouvements. Une esthétique de la continuité.
  • Une orchestration ronde, confortable, pas très lisible.

On serait curieux d'entendre les structures exaltées, les pupitres tous audibles, les articulations plus tranchantes que ce n'est habituellement. Ce que nous n'avons pas, à ce jour, rencontré au disque.