Diaire sur sol

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jeudi 17 avril 2008

Lu dans une notice

... censée édifier les foules : livret d'un enregistrement Ormandy chez Sony, présentant Les Sylphides "de" Chopin.

Ballet dans lequel on a notamment adapté

le Prélude en la majeur Op.27 n°2.

Les amateurs apprécieront.

Une fois de plus, prudence en lisant des informations qu'on pourrait imaginer vérifiées...

Lili Boulanger - LES MELODIES - chez Timpani

Extrait d'une note à venir sur CSS.




Malgré la très grande réputation de Lili Boulanger, nombre de ses oeuvres demeurent somme toute de leur temps - du côté des Modernes, soit. Les Clairières dans le ciel, qui souffrent du pire fléau de la mélodie française, hélas tristement récurrent dans le répertoire - les textes nunuches. Globalement, une harmonie très debussyste, mais qui s'entend simplement dans un tricot assez régulier au piano. Le traitement vocal, lui, est à peine plus inspiré, d'une monotonie prosodique qui rappelle plutôt les non-debussystes (Ropartz par exemple).
La dernière mélodie, la plus intéressante, varie ses effets, en filant une esthétique funèbre proche de la dernière pièce de l'Intermezzo de Ropartz. Il faut absolument entendre cette oeuvre dans la version proposée par Timpani, où la clarté de Fouchécourt et surtout le piano toujours brillant d'Alain Jacquon servent avant autant d'investissement que possible ce cycle.

Les pièces pour piano solo et les quatre mélodies qui achèvent le disque sont nettement plus intéressants, quoique moins audacieux harmoniquement. L'esthétique en est plus proche de l'hésitation entre modernité et salon qui caractérise notamment Dupont. La belle voix corsée de Sonia de Beaufort y fait merveille, sans même parler du piano superlatif d'Alain Jacquon.

Eviter le disque de Martyn Hill chez Hyperion, qui dans un programme similaire, se montre un peu plus loin du texte et moins intelligible, malgré un très bon français. Accompagnement assez banal de surcroît, ce qui n'aide pas les Clairières.

Puccini - TURANDOT - le final Alfano I

Ecouté tout récemment, sur les instances d'Abigaille, le final d'Alfano I.

En effet, tout change. Beaucoup plus crédible psychologiquement, et bien plus intéressant musicalement. L'orchestre du disque Barstow est excellentissime, de plus.

Les caractères se développent, la musique reste plus instable, avec des frottements de cuivres, plus proche de Mahler en quelque sorte. Et les solistes s'en donnent à coeur joie - un peu glaçant, ce vrai-faux ilieto fine/i, exactement ce qu'on est en droit d'attendre ici.

Sans commune mesure en effet avec les autres propositions de final. Avec la traditionnelle exultation bien plate, ou bien avec le complément de Berio, très intéressant, feutré, funèbre, mais en rupture stylistique absolue avec le reste de l'oeuvre.

Indispensable pour pouvoir enfin profiter de l'esprit de l'oeuvre jusqu'à son terme.

Duparc - LES MELODIES - Mahé, Le Texier ; Lee

Toujours à la recherche d'une version recommandable de l'intégrale Duparc (même Mireille Delunsch n'y ayant pourvu !), CSS a poursuivi ses investigations. Ce disque publié chez Pierre Vérany présentait l'avantage de proposer Martine Mahé, Siebel inoubliable, et trop souvent sous-employée dans des seconds ou troisièmes rôles.

Malheureusement, l'expérience ne comble pas tout à fait nos attentes. Tout d'abord la prise de son, dotée de réverbération abondante et assez artificielle, qui sied mal à ce répertoire. Le piano est rejeté au loin, et très flou. Par ailleurs, Noël Lee propose une interprétation fortement noyée dans les jeux de pédale, une pensée un peu globale, pas très éloquente, et un résultat beaucoup moins captivant que ses Debussy très précis.

Vincent Le Texier bénéficie beaucoup de ces conditions sonores, et la voix pas particulièrement phonogénique prend une ampleur et un velours qui ne sont pas du tout l'évidence en salle. L'aigu reste difficile, mais on s'en moque assez dans ces pièces. L'interprétation, elle, demeure un peu 'grosse', mais tout à fait honnête. Très belle Phidylé, toutefois.

Et même Martine Mahé : voix ronde, mezzo clair, très beau timbre feutré, mais au prix d'un petit manque d'articulation et d'une certaine homogénéité expressive.

En règle générale, les audaces harmoniques de Duparc sont ici gommées par les choix interprétatifs, qui écrasent un peu de leur assurance lyrique ces raffinements.

On est heureux en revanche d'entendre une véritable intégrale, avec le duo La Fuite.

Un disque tout à fait bon, mais pas la référence incontournable que nous cherchions pour recommander sans coup férir.