Extrait d'une note à venir sur CSS.




Malgré la très grande réputation de Lili Boulanger, nombre de ses oeuvres demeurent somme toute de leur temps - du côté des Modernes, soit. Les Clairières dans le ciel, qui souffrent du pire fléau de la mélodie française, hélas tristement récurrent dans le répertoire - les textes nunuches. Globalement, une harmonie très debussyste, mais qui s'entend simplement dans un tricot assez régulier au piano. Le traitement vocal, lui, est à peine plus inspiré, d'une monotonie prosodique qui rappelle plutôt les non-debussystes (Ropartz par exemple).
La dernière mélodie, la plus intéressante, varie ses effets, en filant une esthétique funèbre proche de la dernière pièce de l'Intermezzo de Ropartz. Il faut absolument entendre cette oeuvre dans la version proposée par Timpani, où la clarté de Fouchécourt et surtout le piano toujours brillant d'Alain Jacquon servent avant autant d'investissement que possible ce cycle.

Les pièces pour piano solo et les quatre mélodies qui achèvent le disque sont nettement plus intéressants, quoique moins audacieux harmoniquement. L'esthétique en est plus proche de l'hésitation entre modernité et salon qui caractérise notamment Dupont. La belle voix corsée de Sonia de Beaufort y fait merveille, sans même parler du piano superlatif d'Alain Jacquon.

Eviter le disque de Martyn Hill chez Hyperion, qui dans un programme similaire, se montre un peu plus loin du texte et moins intelligible, malgré un très bon français. Accompagnement assez banal de surcroît, ce qui n'aide pas les Clairières.