§ Par exemple sur la messa di voce (mouvement de crescendo-decrescendo sur une note unique), où l'on prohibe le passage en voix mixte, parce que cela romprait la position musculaire, interrompant la continuité du son dans l'aigu. Fort bien, mais pourquoi certains y parviennent-ils avec bonheur ? Sans doute parce qu'ils ont préparé l'attaque en voix mixte, mais ça ne semble pas trop dans la doctrine ici, tout semble envisagé en voix pleine.
Cela dit, en feuilletant, on a peut-être manqué en point essentiel, mais cette position du 100% poitrine indiqué sur la boîte reste très fréquente chez la plupart des professeurs, ce qui aboutit souvent à durcir les voix si l'apprentissage n'est pas parfaitement abouti.

§ Surtout, on a souri en lisant le paragraphe sur les emplois. Il ne faut surtout pas sortir de sa nature vocale, ne pas faire trop de rôles 'lourds" trop vite. ("Lourd" comprend ici Donna Anna de Don Giovanni, pour se faire une idée...)
Il faut considérer à quel âge Gigli a abordé Radamès, nous dit-on (en substance). Si Gigli et les Grands Anciens l'ont fait...
La ragione ? Quelle raison à cette recommandation ? La longévité. La voix s'abîme et perd vite de son éclat - avant que l'âge physique coïncide avec l'âge vocal, c'est manifestement le problématique, car Miller est très lucide sur le rapport entre le physique et les contrats signables.

Pourtant, un chanteur employé dans un rôle trop lourd donne souvent un panache supplémentaire à son incarnation, et une couleur plus avenante simultanément. La longévité est-elle réellement le critère qui doit prévaloir pour le chanteur, plutôt que la chance de chanter certains rôles et sa pleine réalisation artistique ?

La réponse ne va pas de soi, bien sûr. Raison de plus pour ne pas faire mine de répondre par une évidence.

--

Mais Mireille a choisi.

--

Au demeurant, un livre d'une grande pondération, et extrêmement précis sur les phénomènes physiques. Assurément du travail documenté et sérieux, qui mérite sa réputation.