Petit palier de difficulté supplémentaire dans ma pratique du piano : jouer à partir d'une partition d'orchestre. Je retrouve les sensations de concentration intense et de ralentissement que je connaissais autrefois. À tempo modéré / lent, faisable sur des partitions simples. (En l'occurrence Alfonso und Estrella de Schubert.) Il faut bien sûr opérer des choix (et notamment moins rendre justice aux transpositeurs qu'aux autres), mais je n'ai pas esquivé les solos de clarinette.

Autre plaisir nouveau : l'Ouverture du Freischütz (en réduction piano, hein) a prima vista et à tempo assez endiablé. Je ne pensais pas pouvoir faire ça, mais si le détail est très hautement perfectible, l'essentiel est là et les fausses notes plutôt parcimonieuses. Je ne prétends pas être capable de refaire ça en public – et le fait de connaître l'œuvre aide considérablement, notamment pour comprendre les agencements rythmiques – mais c'est une satisfaction intense que de se lancer dans les tempêtueux thèmes de malédiction, en se perdant sur le clavier sans perdre la musique !

Et pour cela, je ne fais rien à la vérité... (cf. la notule sur le caractère potentiellement contre-productif des gammes) Mais jouer tous les jours (et avec beaucoup de déchiffrage, ce qui permet de ne pas s'enkyster dans les mêmes difficultés ou erreurs, j'imagine) produit une différence assez considérable.
Jouer ou lire de la musique aussi, évidemment ; plus on est imprégné, plus ce qu'on doit faire paraît instinctif, c'est l'évidence.