Diaire sur sol

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mercredi 9 avril 2008

France Musique[s] et Sixtus

Voilà bien longtemps que je n'avais pas écouté des présentations sur France Musique[s], qui me font invariablement perdre un temps précieux à récriminer sur CSS.

Cette fois-ci, la présentation du concert fin XVIIIe français de Mireille Delunsch (à l'Opéra-Comique, avec Le Cercle de l'Harmonie et Jérémie Rhorer) :

Gluck voulait plus de naturel à l'opéra, contre le côté figé de l'opéra seria de Haendel.

Pas de chance, Gluck a précisément écrit du seria dans le goût de la fin du XVIIIe, c'est-à-dire avec des airs encore plus longs que chez Haendel.

Gluck s'est inscrit dans une réforme (malheureuse, mais c'est une autre histoire [1]) de la tragédie lyrique, ce qui n'est pas franchement la même chose. Pas du tout, pour être plus précis.

Ce n'est pas que ce soit grave, mais à force d'être imprécis, on obtient un magnifique contresens.

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De la même façon, à propos de l'opéra de Cherubini :

Médée, ce personnage terrible qui voudrait tuer ses enfants.

On se situe sur la frange, ici encore. Elle ne souhaite pas les tuer ; en revanche elle les tue.

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Profondeur des commentaires qui ne compense pas franchement, comme trop souvent :

[Un mot sur la genèse italienne de l'oeuvre, puis : ] nous sommes donc au moment où Eurydice est ramenée par Orphée des Enfers, mais elle s'interroge sur son attitude bizarre.

[Commentaire sur l'oeuvre de Spontini après l'annonce du lieu de création : ] Il s'agit donc d'une jeune vestale qui s'appelle Julia.

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En revanche, on saluera l'effort méritoire d'Anne-Charlotte Rémond pour prononcer « légitimement » Gluck.




Côté musique, en effet Mireille Delunsch semble légèrement inhibée sur des rôles qu'elle a pourtant chantés mainte fois ; étrange.

Notes

[1] Ceci est un appât à Bajazet. Immanquable.

jeudi 3 avril 2008

Idéologie et longévité

En bouquinant dans la Structure du chant de Richard Miller, bible des professeurs de chant, mais pas du tout livre de chevet pour CSS [1], on a le plaisir de rencontrer des propos très raisonnables, qui tiennent notamment en compte la part nécessaire de travail musical (nous aurions dit stylistique) et textuel, qui mettent en garde devant des professeurs-marabouts (très fréquents dans cette discipline, de même que les incompétents dangereux [2]), etc.

En revanche, un petit soupçon de réflexe manifestement pas beaucoup interrogé pointe son nez ici ou là.

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Notes

[1] Ce machin est farci d'exercices ! Il opère un effort extrêmement louable de synthèse et de hiérarchisation aussi objective que possible des différents enseignements, et tend vers une exposition scientifique des problèmes du chant.

[2] Tout simplement parce qu'il n'y a pas de vérification possible des compétences, et que la réussite dépend ici intimement d'une relation prof-élève, de la culture de l'élève qui doit se corriger et contrôler ce que lui dit son professeur, ce qu'il en fait, etc. Il est très facile d'être prof de chant en posant une plaque, et il est très facile d'être un prof de chant inefficace, même avec de vraies compétences par ailleurs.

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mercredi 2 avril 2008

Une autre façon de chiffrer la campagne américaine

Oui, toujours sur les votes, mais au lieu d'opérer des sondages globaux sur la population, des projections sur le comportement comparé des Etats. Intéressant pour remettre en perspective tout un tas de choses, et notamment l'idée que certains Etats consultés pendant les primaires proposeront un candidat qui ne sera de toute façon jamais élu chez eux lors de l'élection générale. De quoi penser, des chiffres bruts.

Très favorable à H. Clinton, mais la démonstration est convaincante, et seules des données chiffrées sont offertes, ce n'est pas non plus un éditorial.

Carnets sur sol est toujours friand de ces approches qui évitent les boulevards.

Proposé par Rico.