David, merci de ta citation.
Je n'y peux rien si tu es compromis dans tes mauvaises fréquentations.
*
Sinon, pour Papon, le sujet est si vaste que je préfère me réserver pour un plus ample développement, surtout qu'on entend régulièrement des bêtises sur le sujet, en tout cas sur la période d'Occupation.
De surcroît, comme c'est un sujet plus que sensible, autant ne laisser traîner une phrase malheureuse qu'accompagnée d'une longue glose...
avec Jdm
David, merci de ta citation.
Pour Maurice Papon, s'il y a un devoir de mémoire, il faudrait rappeler le 17 octobre 1961 * et le 8 février 1962**
* > Gilles Perrault
** >> à Charonne
Morloch :
Tout cela démontre encore à quel point la seconde guerre mondiale et Vichy est " un passé qui ne passe toujours pas ",
Normal, ne serait-ce que la théorie gaulliste de l'évaporation mystique du corps de la France entre 40 et 44, qui s'affronte aux démarches de Chirac pour la reconnaissance de responsabilité, c'est assez indécidable à mon avis.
Personnellement, je n'aime ni l'une ni l'autre de ces postures - sans pouvoir les blâmer non plus.
Il est très difficile de faire de la commémoration consensuelle, Guy Moquet est probablement apparu comme fédérateur, icône quasi-muette de gauche célébrée par un gouvernement de droite. En pensant que les souvenirs de l'époque s'estompaient avec la disparition des témoins.
Oui, tu as raison. Mais il n'empêche qu'on affabule sur sa résistance, y compris il m'a semblé sur la petite "reconstitution" de la chaîne parlementaire.
Ensuite, qu'on aime les victimes iconiques ou pas, c'est encore une autre chose.
Mais je ne suis pas d'accord avec l'idée que cette période est de moins en moins bien connue.
Quelqu'un aurait dit cela ?
J'ai le sentiment que la mémoire collective a beaucoup évolué ces 60 denières années quant à la perception de ces évènements : on a tour a tour perçu avant tout la résistance communiste, puis la résistance gaulliste, puis les difficultés de la vie quotidienne, puis la collaboration, puis la déportation et l'extermination des juifs, puis la diversité des mouvements de résistance...
Le procès Papon incarnait une sorte d'acmé de tout cela, avec des flots de témoignages extrêmement précieux sur les réalités de la résistance.
Chacune de ces visions de la France, prise indépendemment, est soit caricaturale, soit incomplète. Par contre, mises bout-à-bout, elles dessinent une époque ambigüe - et dont je suis à chaque fois stupéfait de voir à quelle point elle a été courte, 5 ans ! - et finissent par décrire un paysage sans doute représentatif de ce qu'à été la France de l'époque.
Justement, le procès Papon montrait bien combien on ne peut tout simplement pas comprendre à tant d'intervalle ce qui s'est passé. Les mémoires déformées, la dérive des moeurs vers d'autres paradigmes (aujourd'hui, certains gaullistes vétérans peuvent tenir des propos qui sont autrement monopolisés par le FN, et sans être bien sûr suspects d'un quelconque racisme, fascisme ou je ne sais quoi), le monde totalement autre, le moment paroxystique que représente ce passé, etc.
Peut-être qu'au moment où un débât plus apaisé va commencer à être possible, l'erreur du gouvernement a été tout simplement de chercher à diffuser un message simple sur cette époque, auquel personne ne peut croire aujour d hui.
"L'erreur" est beaucoup dire. Pour ma part, je trouve plus cela décalé que vraiment choquant. Ca fleure surtout l'amateurisme. [Et, bien entendu, le côté "parcelles de mémoires" est très agaçant.]
]]>Sylvie Eusèbe :
Le clip-fiction sur l’exécution de G. Môquet est en effet d’un attendrissement choquant. Je ne comprends pas à quoi cela sert de réchauffer si pathétiquement encore et toujours les mêmes chapitres de l’Histoire : à force, ils attachent.
Oui, moi aussi, je suis frappé de la myopie historique qui consiste à ne jamais s'étendre au delà de la Troisième République dans des émissions culturelles télévisées ou radiophoniques (fût-ce sur la chaîne parlementaire, fût-ce sur France Culture), ou alors c'est à la manière de l'émission de Patrice Gélinet, où l'on s'est à chaque écoute surpris, avec Jdm, à trouver des erreurs graves ou des complaisances préoccupantes.
Notez que nous sommes particulièrement gâtés en ce moment par la télévision, avant-hier, les martyres du lycée Buffon, hier et ce soir, la jeunesse polonaise en pleine seconde guerre du futur pape Jean-Paul II… Si nos voisins et amis d’Allemagne supportent sans se plaindre le poids de leur culpabilité, ici nous supportons nos héros posthumes avec un empressement suspect.
Je crois que je préfère de loin la situation française. Le poids porté par les Allemands me semble infini (et absolument injustifié : il n'y a plus grand monde sur pied qui soit responsable de 33...).
]]>le héros prêt à mourir et à faire mourir dérange
On aurait pu diffuser Letters from Iwo Jima. Dans le film de Clint Eastwood, il n'y a pas de héros. "Ils" savent, mais ils ne sont pas prêts.
Une lettre, une seule, sans images, même reconstituées, c'est plus rassurant.
Devoir de mémoire.
Comme le disait Jean-Jacques Bernard, sur CinéClassic, en présentant Le Père tranquille de Noël-Noël et René Clément : avec tous ces résistants de l'intérieur, on se demande pourquoi on a eu besoin des étrangers pour libérer le pays (cité de mémoire, je ne vérifie pas dans mon DVD). C'est un peu cruel. Le présentateur et critique sourit de la caricature malicieusement dessinée par l'auteur. Et pourtant... on aurait pu également, par devoir de mémoire diffuser Au bon beurre de Edouard Molinaro, d'après un roman de Jean Dutourd.
"Lettre qui avait soulevé le coeur de Nicolas Sarkozy"
... lui qui en a tant soulevés.
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