Je trouve vraiment dommage de ne pas former les ténors à ce type de chant. Certes, l'aigu de poitrine demande déjà un énorme travail en soi (et pas achevé, en ce qui me concerne), et beaucoup de partitions ornées de suraigus restent accessibles en voix de poitrine (très difficilement, pour une petite catégorie de ténors seulement). Mais il me semble qu'une partie du répertoire ne peut être chantée qu'avec l'usage de la voix de tête, et que savoir chanter ses aigus autrement qu'en voix de poitrine ouvre d'autres possibilités en termes de chant. C'est toujours une plus-value technique, après tout ? Enfin, je ne suis qu'étudiant et ma culture n'est pas du tout comparable à la vôtre dans le domaine de la musique, aussi je serais très intéressé d'avoir votre point de vue sur la question (si vous daignez lire mon pavé!).
J'étais simplement surpris que ca soit "seulement" un contre-fa et surtout que ce contre-fa soit laid, comparé à la fois au son d'une voix lyrique dans une tessiture normale et au son équivalent produit chez un bon chanteur de musique populaire. Etant donné que les sur-aigus sont très communs en rock,
Chez qui précisément, et à quelle hauteur ? Si ce sont des contre-ténors, c'est différent.
on aurait pu penser que ces grands chanteurs lyriques étaient capables de faire la même chose, ou avaient développé des techniques pour les faire sonner de manière satisfaisante. Peut être que c'est impossible. Il est juste curieux que ca ne soit pas un domaine plus travaillé que ca, par les chanteurs et les compositeurs.
Il y a deux choses, je pense :
- premièrement, les limites physiques d'une voix "alourdie" par le formant du chanteur, ce réseau d'harmoniques spécifiques qui permet de passer l'orchestre de façon sonore et sur de longues durées sans fatiguer ;
- secondement, si l'on veut produire des sons plus ou moins intelligibles et ne pas briser les chanteurs sur un spectacle de trois heures, on ne voit pas trop à quoi sert ce type de fantaisie. (Personnellement, je ne goûte pas démesurément ce genre d'affichage glottique.)
Avec les voix de femme, il existe beaucoup plus de possibilités de ce côté-là, où le stratosphérique constant est possible (et existe). C'est rarement exaltant à mon humble avis, voire irritant : Pasiphaé dans Les Rois de Fénelon, ou bien The Tempest d'Ades - avec pour contre-exemple fameux la grande scène de Zerbinette dans Ariane à Naxos.
Pour une fois qu'on trouverait un domaine réservé aux musiques populaires!
Je pense qu'il y en a beaucoup... Ce n'est pas le même objectif, ce ne sont pas les mêmes moyens... Aussi bien les couleurs vocales et instrumentales, le rapport au public, les émotions portées, le traitement spécifique du texte, sans même parler de la nature de la musique, sont distincts ; les deux ne répondent pas aux mêmes attentes, tout simplement.
L'avantage de la musique "savante", pour mon goût personnel, est sa capacité de complexité, de surprise. Mais pour la mémorisation et le trait d'esprit, la chanson populaire a fait des merveilles.