« … les différentes parties du chœur jouent souvent à l’unisson dans leur registre respectif ». Avec ce maladroit « unisson », je voulais dire que tous les choristes chantent la même chose en même temps mais évidemment pas à la même hauteur, chaque partie dans son registre.
D'accord, entendu. Il arrive qu'il y ait de véritables unissons dans du Gounod ou même, je pense, dans du Saint-Saëns, d'où ma question.
Au sujet de la soprano, vous avez trouvé la bonne expression : « tête d’épingle » ;-) ! C’était tout à fait ça.
C'est une expression que j'emploie généralement peu, parce qu'elle sert trop souvent à déprécier des chanteuses que j'aime beaucoup (Rita Streich, Kathleen Battle, Christine Schäfer...). Et puis c'est vraiment méchant.
Qu’entendez-vous par ce « cadre » auquel je serais trop sensible ?
Je veux dire que vous décrivez si bien l'atmosphère du concert, les lieux, les mouvements, que vous en arrivez à être dérangé par le sourire de la soprane !
Est-ce en partie l’effet de la complète fanitude qui me fait régulièrement employer les mots d’amplitude, de noblesse, de grandeur, de dignité, quand je parle de la voix de Nathalie Stutzmann ? Il s’agit là de sensations et non pas de l’appréciation de sa technique vocale, ce que je suis tout à fait incapable d’évaluer.
Oh, mais ça en revient au même ici...
Si son chant me fait penser à ces qualificatifs, c’est que je le sens réellement s’étendre, sûr de lui-même, avec un tranquille élan vers l’avant, une énergie et une force concentrées et régulières. Cette impression de force sans violence, de puissance en fait,
Effectivement, nous n'entendons pas la même chose ! :-)
me fait parler de dignité et de noblesse du ton ou du phrasé, de chant aéré. « Tassé et contraint » me semblent tout à fait incompréhensibles, quant à votre « voix cassante », je vous assure que je n’ai jamais rien entendu de tel !
"Tassé", c'est que la voix peine à sortir, reste en-dedans ; "contraint", c'est qu'il faut pousser pour qu'elle sorte. Rien que de très méchant, oubliez. :-)
Par « répertoire » je pensais en effet aux cantates, et non aux deux arias de la saint Jean (que vous me renvoyez à moi-même m’a bien amusée ;-) ).
Je pensais à Bach plus généralement, on ne peut pas dire que des abîmes séparent l'écriture vocale de ces deux groupes.
Alors, oui, j’assume entièrement mon avis sur le récitatif !!! D’ailleurs je ne pense pas que cela soit un scoop, j’ai souvent entendu dire par des mélomanes pourtant avertis que c’était bien ennuyeux !
Forcément, quant on écoute du Vivaldi par Karl Richter, on peut avoir ce genre de sensations. Mais si on écoute des oeuvres de valeur correctement habitées, normalement...
Il est vrai que la valeur d'un récitatif réside plus dans ce qu'il est habité que dans sa valeur musicale propre.
Je ne vais pas si loin et je considère que si cela est moins « attractif » que les arias, c’est plutôt à cause d’un « manque de goût » de la part de l’auditeur doublé d’un « manque d’imagination » de l’interprète.
Oui, je vois assez les choses comme ça.
Pour réentendre C. Margaine, j’attendrai qu’elle chante autre chose qu’un minuscule rôle, mais merci pour l’information.
Ciel, Bajazet va rugir ! Je m'empresse de clamer que ce n'est pas un minuscule rôle ! Les Dames chantent plus que Monostatos. Je concède cependant qu'il vaut mieux avoir l'oreille bien exercée pour profiter pleinement de la Troisième. [Et que ça ne me ferait pas forcément déplacer non plus...
Je vous demande encore un peu de patience pour mes impressions sur le récent récital bordelais, je n’ai toujours pas fini mon compte-rendu, on se demande ce que je fais de mes journées…
Oui, on se le demande. Mais comme nous sommes bien élevé, point ne le demanderons.
Prenez le temps qu'il faudra, pour le salaire que vous avez...
A*, D***[/size]
Au sol, le pavement alterne de grandes dalles beiges ou noires.
Comme c'est joliment dit ! (surtout que c'est plutôt commun et assez vilain)
Sinon, très belle description des lignes de force de la cathédrale, merci.
Ceux qui s’en sortent le mieux sont les solistes (les instrumentistes et les chanteurs) qui passent assez bien, malgré l’énorme le volume de la cathédrale.
L'accoustique d'une église est très bien conçue pour noyer dans la masse les 85% de fidèles qui chantent faux, mais un peu moins adaptée au concert.
Je suppose que mon inexpérience d’une telle acoustique est pour beaucoup dans les difficultés que j’ai rencontrées pour profiter complètement de ce concert.
On va dire ça comme ça...
Cela me semble venir du fait que dans cette oeuvre les instruments et les différentes parties du chœur jouent souvent à l’unisson dans leur registre respectif.
A l'unisson ? Je crois que c'est en homophonie ou homorythmie, non ? Je veux dire qu'ils jouent ensemble, oui, mais ne doivent pas exécuter les mêmes notes ?
Liliana Faraon qui apparaît peu concentrée, chantant trop légèrement et d’une façon monotone, surtout pendant le choral pourtant bien mené par le violon solo de l’orchestre.
Oui, c'est une particularité de ce BWV51, le choral pour soprano solo ! Tessiture assez haute, ce qui peut expliquerqu'on ait choisi ce type de voix. Mais les têtes d'épingle sans vibrato dans Bach du type Lisa Larsson, ce n'est pas extraordinaire en effet - on les entend mal, ce n'est pas toujours juste, et on est peu captivé par l'impact vocal. Mais si le goût est bon, ce peut tout compenser.
Mais je remarque surtout qu’il est très déconcertant, et aussi un peu énervant, de voir que cette chanteuse s’applique à sourire hors de propos dès qu’elle ne chante pas,
Vous êtes bien trop sensible à ce cadre dont les descriptions ravissent vos lecteurs ! :)
elle se démarque aussi par l’amplitude et la noblesse de son phrasé, par son chant aéré
Etrange. Est-ce l'effet déformant de la non-fanitude, mais je n'aurais jamais pensé à ces qualificatifs ! Tassé et contraint me semblaient hélas plus appropriés, surtout que vous dites "comme d'habitude". :-s
Au disque, j’ai déjà remarqué qu’elle est particulièrement expressive dans les récitatifs
Lorsqu'elle est en forme, elle peut faire des merveilles, oui, à condition toutefois de mettre un peu de vibrato, sans quoi la voix devient vraiment cassante.
C’est la première fois que je l’écoute « en vrai » dans ce répertoire,
Dans les cantates, mais il y a eu d'autres Bach, non ?
http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2006/04/10/184-johannes-passion-par-riccardo-chailly-a-leipzig
Elle met donc ainsi merveilleusement bien en valeur le récitatif, forme d’expression difficile à rendre intéressante,
Scrogneugneu.
et à mon avis un peu trop délaissée par les chanteurs.
Trop tard pour vous rattraper, vous l'avez dit.
Le célèbre choral qui clôt la première partie de la cantate, ainsi que celui qui termine l’œuvre sont pris rapidement, mais peut-être un peu « mollement », pas très nerveusement, pour le second.
C'était à prévoir vu le chef, qui est plus à son aise dans Berlioz et Górecki que chez Beethoven, par exemple. Quant à l'orchestre, disons qu'il existe mieux à Paris et mieux pour ce répertoire, mais je ne l'ai pas entendu dans Bach, il me semble.
[Clémentine Margaine]voila une chanteuse que j’aimerais réentendre !
Elle chante cette saison la Troisième Dame dans la reprise à Vichy de la production d'Avignon.
il m’a juste semblé qu’il n’était pas très incisif, mais il se peut que l’acoustique ait adouci les reliefs de ses intentions.
Il peut être incisif, mais j'ai des doutes dans ce répertoire. L'orchestre, surtout, n'est pas forcément adapté.
Merci pour la présentation de l'oeuvre, qui n'est pas si souvent exécutée. C'est un scrupule très précieux que vous avez là, inutile de le vaincre. :-)