Voila j'ai lu dans les comentaires qu'il avait chanté Du bach. Estce possible? Surprenant... (si c'est le cas , puis-je vous demander de me faire part de ces infos?).
Tout à fait, il a chanté Jésus dans la Matthäus. C'est la version Harnoncourt III, chez Teldec, qui est la plus connue, très dramatique mais celle avec Helmut Rilling est tout à fait recommandable aussi (à tout petit prix chez Hänssler, je me demande même si ce n'est pas la version retenue par Brilliant Classics).
Il avait même sorti un récital tout Bach avec Roger Norrington, pour les cantates BWV BWV 56 ("Ich will den Kreuzstab gerne tragen"), 82 ("Ich habe genug") et 158 ("Der Friede sei mit dir").
Peut-être que vous avez raison: j'ai assisté au recital avec Eschenbach, et je pense que finalement il lui convient mieux d'être accompagné par un piano.
Quel récital avec Eschenbach ? Il se produit souvent avec lui désormais, et ils doivent réenregistrer ensemble les trois grands cycles schubertiens pour le nouvel éditeur de Goerne. Ils avaient notamment donné un récital Mahler / Schumann, miraculeux (ce sont les extraits sonores dans cette note).
car qui a dejà osé chanter du wagner (étincellant) avec douceur?
En Wolfram, Fischer-Dieskau avait fait très fort dans les années cinquante.
C'est là ou j'en viens à vous parler de Christine Schäffer qui elle aussi était sur cette production. C'est une soprane lyrrique allemande qui a également appri l'interprétation subtile("fein") du lied allemand.Elle a chanté à Salzburg, vous connaissez surement cette prod, avec la Netrebko, un Voi che sapete, avec tellement de finesse, d'ailleur tempo très lent, vraiment je vous conseille de le voire.
Oui, effectivement, Christine Schäfer est quelqu'un de très intéressant. La diction n'est pas parfaite, mais l'interprétation toujours fine, et le répertoire surprenant.
J'en ai déjà dit le plus grand bien ici même, à propos de son Winterreise (oui, les français le mettent instinctivement au masculin en pensant à la traduction "Voyage d'Hiver").
et apparement, il y aurait aussi un enregistrement de la Winterreise?
Oui, malheureusement ce n'est pas avec Schneider, comme lors de la tournée de 2000-2001 où l'on touchait à l'idéal. Le piano de Brendel est un peu chichiteux, mais on a au moins Goerne dans cette pièce majeure - en attendant qu'il réenregistre, cette fois avec Eschenbach.
Ca a été capté sur le vif, au Wigmore Hall le 8 octobre 2003.
Bonne fin de journée !
Je suis allé récemment écouter Tannhäuser à Bastille, et je pense qu'au contraire c'est un timbre qui laisse très peu indifférent et qui nous met à son écoute. C'est d'ailleur grâce à son legato et à sa douceur (même dans les forte, qui sont bien souvent brutals chez Wagner) qu'il m'a enfin permis d'approcher la musique de Wagner que j'ai du mal à comprendre.
C'est alors une excellente chose ! J'ai entendu son Wolfram via la radiodiffusion, effectivement homogène et chaleureux.
Voilà, c'est un vrai régal, il existe d'ailleurs un vieil enregistrement de lieder de Schubert,
Vous faites allusion auquel ? Il en existe un bon nombre, déjà. Tous excellentissimes, d'ailleurs.
et en tant qu'allemande, je peux simplement dire que chaque mot est pesé, ressenti et une histoire nous est contée, véritablement.
C'est aussi ce que je ressens. Avec une pensée musicale (et textuelle) qui prend pour unité le vers plutôt que le mot, c'est extrêmement personnel et réussi.
Au plaisir de vous lire à nouveau.
Par contre j’ai trouvé que ses forte étaient un peu agressifs pour mes oreilles délicates,
C’est assez spécial en effet, très aidé par la gorge pour pousser.
et la fin pianissimo de Dioskuren ne m’a pas semblé super-soutenue à moins que cela soit un effet du vibrato…
Il y a un tout petit accroc dans le soutien qui l’oblige à augmenter brutalement la dynamique à la fin de la tenue, mais c’est du domaine de l’infime.
Quant aux sentiments (à l’émotion aussi), je comprends que ce n’est pas facile de ce prendre pour une truite, mais je n’ai pas vraiment été touchée par son chant… enfin, pour ce que j’en dis !
Il faut aimer ces grimaces. Personnellement, grand admirateur devant l’Eternel de Siegmund Nimsgern, ça ne me gêne guère, bien évidemment !
Pour M. Goerne, c’est bien différent. J’ai pu écouter das Wirtshaus, l’Urlicht et Meine Rose. Dans les trois morceaux j’ai été très impressionnée par les forte, très pleins et justes, ce qui n’est pas toujours le cas, peut-être plus chez les hommes que chez les femmes. Sa voix est ample, puissante, et on sent qu’il a encore de la réserve derrière. Je comprends maintenant parfaitement votre si belle image à propos de « la salle contenue dans le velours de sa voix ».
Merci. :-) Ca reste tout de même à vivre en salle, parce que la voix sonne ample au disque, elle ne peut pas rendre cet enveloppement, évidemment.
Dans le Mahler (je ne vous demande pas la référence du CD…)
Non, en effet, c’est là un petit supplément que vous ai fait passer, qui provient d’un concert hélas pas édité, avec les Kindertotenlieder, la Fantaisie sur Don Juan et des extraits de Des Knaben Wunderhorn, dont cet Urlicht. Le tout accompagné par Christoph Eschenbach au piano.
la distance de l’enregistrement renforce l’impression « d’outre-tombe », dans les pianos comme dans les forte, la voix saisie par sa « gravité » et sa force. Je remarque aussi de magnifiques changements de registres dans l’Urlicht, avec un vibrato très présent, presque trop à mon goût dans les médium forte, ce qui me donne l’impression d’une voix un peu « grasse » et non plus pleine… Mais je suppose que le vibrato plus fort dans Mahler que dans Schubert est lié aux traditions d’interprétation.
Exact. Ecoutez la différence chez Nathalie, je ne l’ai jamais entendue aussi saillante ailleurs. Entre les sons blancs du Winterreise et le vibrato opulent de cet Urlicht !
La fin de cet Urlicht est superbe, bien tenue et piano… oui, vraiment belle !
Il faut préciser qu’il la prend à la hauteur de la Deuxième Symphonie et non à la hauteur du Cor Merveilleux, c’est-à-dire un ton plus bas. Mais cette capacité à soutenir les piani dans l’aigu, avec la voix exactement de la même qualité que dans les forti, pleine, c’est invraisemblable, oui. Un mi bémol 3 merveilleux.
Très rare de l'entendre pas un homme, tant cela convient à une voix de femme. Et pourtant, c'est avec Nathalie l'interprétation plus bouleversante que j'en connaisse.
J’en viens à das Wirtshaus. Je vous remercie d’avoir choisi ce lied, je l’aime particulièrement ! Evidemment j’en ai une version très précise dans l’oreille, et ce n’est pas facile de l’oublier ;-) ! Je ne reviens pas sur les graves de M. Goerne, je les apprécie. Ici, ce que je remarque, c’est que malgré un tempo très lent (ce qui est normal), la vision du chanteur est certes dramatique mais pas réellement « désolée ». Je ne sens pas la fatigue ou l’accablement comme chez d’autres (enfin comme chez une autre en particulier).
Oui, c’est une caractéristique de cet enregistrement avec Graham Johnson, un parcours plus qu’une promesse de mort. Ce n’est plus du tout, et depuis des années, la conception de Matthias Goerne, qui donne plutôt dans le contrasté, le tempêtueux et le désolé.
Bon, mais si j’essaye de changer mes habitudes, je trouve une vraie beauté musicale dans le chant du baryton, mais je n’ai pas l’impression qu’il me raconte une histoire… C’est sans doute parce que je ne connais pas encore son chant, mais c’est peut-être aussi parce que son expressivité est très… « retenue » ! Ce n’est d’ailleurs pas une critique, c’est bien aussi !
C’est le cas ici, c’est un Winterreise très étonnant. Mais ce n’est pas du tout une caractéristique habituelle de Matthias Goerne. Je trouve néanmoins cette Wirtshaus admirablement dite.
Les œuvres que vous m’avez proposées et que j’ai pu écouter sont toutes plutôt « lentes », alors j’aimerai bien écouter M. Goerne dans quelque chose de plus rapide, pour apprécier la souplesse de sa voix et l’agilité de sa diction dans un contexte plus « vocalisant » ou du moins plus brillant. Je me demande comment il fait pour faire bouger toute cette puissance !
Oh, je pense qu’il suffit d’écouter d’autres extraits du Winterreise. Ou Frühlingsnacht du Liederkreis Op.39, par exemple.
Je vous procurerai donc une petite liste, c'est entendu.
Après le "Petit Robert", à quand le "Petit David" ? On pourrait y lire à "fanitude" : état de celui qui est fan, qui est admirateur subjectivement enthousiaste, ex. : "les lauriers de la fanitude déraisonnée" (LeMarrec).
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Le Petit Sylvie ne me paraît pas mal non plus ! Je suis preneur. Il y a les transcriptions API et SMS avec les définitions et les citations ?
Ah, La Belle Meunière, oui, ce serait un bon début. Merci de votre conseil ; je vais y penser sérieusement, et puisque N. Stutzmann ne l'a pas pour l'instant enregistrée, je suis encore toute ouïe ;-) !!!
Très beau disque, chanté façon Winterreise et avec des tempi très lents. Il n'y a que Fouchécourt/Planès qui aient pu m'en consoler.]]>