amoureux de sa même
Bigre, ça, c'est du lapsus!
et même un opéra psychanalysant des années 1910, assez critique sur les personnages bibliques (et peut-être même Dieu)…
Chic, on va causer de Rudi Stefan!
Le plus étonnant demeure cependant, à mon sens, la diversité d'interprétations du mythe que l'on couvre ainsi : énigmatique épisode brut d'origine, Caïn comme rappel en creux de toutes victimes qui n'ont pas eu un procès aussi équitable, Abel comme victime d'un camp ennemi, Caïn comme rappel de notre propre aveuglement et de la rigueur de la justice de Dieu, Abel comme premier présage de la figure du Christ… !
En fait, cela répond aussi à la pluralité de sens du texte biblique. D'autant qu'après le passage que tu cites, Caïn, après donc avoir fondé la première ville, est aussi présenté comme l'ancêtre direct des fondateurs du pastoralisme, des arts et des techniques - et finalement d'Énoch, «qui fut le premier à invoquer le nom de Yahvé.» (Gn 18:17-26.)
Beaucoup d'exégètes tendent à voir là une spéculation sur l'idée de civilisation comme mise à distance d'une violence fondatrice -spéculation vraisemblablement tardive (peut-être d'époque hellénistique) sur un mythe fondateur, lui, très ancien (peut-être celui des Qénites, ces nomades vénérateurs de Yahvé qui s'allient aux Israélites au cours de l'Exode.)
Au XIXe siècle, la figure pourtant hautement contrastée et compatible de Caïn me paraît avoir moins rencontré la faveur des compositeurs – je n'ai d'ailleurs trouvé aucune œuvre enregistrée à ce sujet.
Ben... Et La Mort d'Abel de Kreutzer? (En plus, c'est toi-même qui m'a fait découvrir l'œuvre.)