Olivier !
Mais,
est-il possible pour autant de dissocier la musique de la pensée du
compositeur? qui procède bien, même sans le support d'un texte, selon
une méthode logique (et donc discursive) tant dans son discours qui
nous mène de A vers B que dans sa rédaction: une dissonance est
nécessairement résolue.
On parle souvent, par analogie, de caractère discursif pour les deux
paramètres que vous mentionnez (grande forme et tension-détente), et
c'est d'ailleurs ce qui me séduit le plus dans la musique, quand
le phrasé semble devenir parole, quand la forme semble expliquer
quelque chose… mais il faut bien convenir que ce sont des discours sans
contenu ! Une forme-sonate est peut-être structurellement une
sorte de discours, mais elle n'explique, ne démontre ni n'évoque rien.
Ou alors il faudrait que chaque thème soit un hymne patriotique (façon 1812), ou qu'il imite des sons
identifiables (les trompettes militaires contre les grandes cloches ?),
ce qui revient une fois encore à se reposer sur des significations
exogènes à la musique.
La (
bonne) musique n'est pas aléatoire.
Grand sujet philosophique. Je suis persuadé que certaines compositions
nous touchent par hasard ou par erreur (j'ai souvent insisté ici sur la
théorie de Boulez bibelot,
où l'oreille recrée finalement des associations totalement différentes
de la pensée du compositeur), et en tout cas pas comme elles
l'entendaient ; dans le même temps, est-ce que l'improvisation, voire
la musique ouverte ne peuvent pas faire de bonnes choses ?
Je ne
sais plus où vous avez écrit que le gascon est (aurait pu être?) la
plus belle langue du "monde".
Et il
y a du vrai! car, j'ai assisté ce dimanche 14 août à Lupiac à une messe
en gascon tant pour les textes liturgiques que pour l'homélie, suivie
attentivement par une assistance nombreuse et recueillie
Ah, Lupiac existe bel et bien (j'étais voisin de Loupiac, je m'étonnais
un peu que ce soit ce genre de délire localement), et a manifestement
sa petite célébrité grâce à l'Histoire et surtout Dumas. J'ai dû écrire
quelque part, en guise de provocation, que ça aurait été la plus belle
langue du monde si les sauvages du Septentrion ne l'avaient dissoute et
remplacée par leur vilain parler pointu, quelque chose comme ça.
Probablement quand je réécoute, régulièrement, Cau cambiar et Amics la nueit que s'acaba ; ou
alors au moment, plus récent, où j'ai redécouvert les vraies sonorités
de ma langue dans Marcabru…
Ça éclaire bien des choses sur l'accent du Sud, en tout cas.]]>