Tu as essayé "Céleste Aïda" (en français) par Georges Thill? Je ne l'ai pas sous la main pour vérifier, mais dans mon souvenir, ça sonne tout à fait ténor à la française en quasi fausset (en effet, un peu dans le style Barcarolle de Nadir).
Je n'ai que la version avec Bigot, il y en a peut-être d'autres, mais même s'il allège la dernière phrase, c'est à la rigueur più piano mais pas du tout morendo (d'ailleurs le dernier aigu, retenu mais pas vraiment suspendu, est progressivement enflé jusqu'au fortissimo).
Il a aussi enregistré deux fois "Nessun dorma / Nul ne dorme" (une fois en italien, une fois en français) - tu l'as intégré dans ton banc d'essai?
Tu veux dire pour le respect de la partition ? Oui, personne – ce n'est pas une formule, vraiment personne ! – ne le fait. Dans la version française, la prosodie fait qu'il s'attarde moins sur le si aigu, mais on est très loin de la double croche écrite par Puccini, qui sert seulement d'attaque au la. (Cela dit, je trouve la version traditionnelle beaucoup plus belle, en maintenant la petite appoggiature au lieu de tout faire tomber bien au carré.)
(De toute manière, Thill rulz, partout, tout le temps, si l'on aime une diction claire et un beau timbre à la fois ferme et lumineux.)
Oui, tout à fait. Un des rares que tout le monde doit aimer, les amateurs de grosses voix, de vieilles voix, de voix souples, de belles dictions…
(A propos de belle diction, j'ai évidemment adoré le "vit-thino al fol" du premier extrait.)
C'est un des enregistrements, et même un des moments de l'enregistrement où ça s'entend le plus. C'est rigolo (et met un peu à distance l'image de la perfection absolue qu'on lui attache), mais ça ne me gâche pas du tout mon plaisir. Sans comparaison avec les gars qui ont une seule voyelle et pas de consonnes, comme c'est devenu la norme pour chanter le belcanto et même Verdi…