Je vois que vous êtes tombé sur un concert catastrophe (auquel j'avais envisagé d'aller ...). Si Pletnev a déclaré forfait tardivement et qu'ils n'aient pas pu répéter avec Liss, ce n'est pas étonnant. En fait, c'est la responsabilité de la Philharmonie qui aurait dû annuler ... Mais, vous avez eu Luganski ...
La nouvelle a été envoyée dans l'après-midi, donc j'ai suppose qu'ils avaient eu le temps de faire quelques mises au point avant le concert, mais effectivement, s'il est arrivé en avion de Russie, ils étaient peut-être un peu fébriles.
Mais je n'ai pas eu le temps de m'y préparer puisque j'ai cru pendant tout le concert que c'était Pletnev… Le public avait l'air ravi en tout cas ; il faut dire que ce sont de très belles œuvres, et que lorsqu'on ne va pas au concert toutes les semaines, ce doit être un grand moment quand même. Moi, je l'avoue, entre l'acoustique et l'interprétation sur des œufs, je faisais un peu la grimace – c'est un peu le tribut du concertivore de métropole : aller à un concert, ça veut dire renoncer à un autre tout aussi tentant simultanément, et ça implique potentiellement un peu d'amertume lorsqu'on est déçu par le concert choisi. J'essaie de me prémunir contre ce vilain type de de blasage, mais ce n'est pas si facile qu'il y paraît.
L'acoustique de la Philharmonie semble assez capricieuse. Parfois, aux mêmes places, d'un concert à l'autre les impressions diffèrent. Pour la prochaine saison, je tente le 1er balcon courbe, mais je ne suis pas très sûr du résultat.
Idem, j'ai beaucoup de places là-bas, mais je ne jure de rien.
Bref, la palme de l'acoustique, maintenant que Pleyel est privé de classique, me semble revenir à ce théâtre construit il y a un siècle aux Champs-Elysées ... Quel progrès !
C'était déjà le cas avant la fermeture de Pleyel : le TCE a une excellente acoustique… mais il est beaucoup plus petit, et surtout on y voit très mal de la moitié des places (et de quasiment toutes celles à tarif modéré) !
Donc le problème reste entier. Problème dans une situation d'abondance, donc problème relatif. Mais pour bien voir et entendre dans les grandes salles, ce n'est pas si facile, sauf à y consacrer un budget conséquent.
Ce n'est pas très grave, vu qu'il y a largement de quoi s'amuser ailleurs.
J'avoue avoir assez apprécié la première partie : Elizabeth prenant son destin en main et exposant ses vérités, allant contre la morale et contre ce qui se fait, oui. Je n'ai pas eu le sentiment d'un ressassement de la même idée mais plutôt le déroulement d'un exposé, implacable.
Si par la première partie tu veux dire le premier quart, oui, tout à fait. Passé le premier tiers, en revanche, j'ai eu tendance à m'impatienter. Mais je suppose qu'avec le débit de la lecture, on a beaucoup moins le temps de sentir les longueurs de ce genre.
Je ne comprends pas ce qui a motivé ce choix. J'ai terminé ma lecture un peu frustrée !
Ah, je trouve que ça a deux atouts : d'abord de montrer que bien souvent femme varie souligner que comme la plume au vent, femme est volage surprendre le spectateur, qui a été préparé pendant une heure à autre chose (terminer sur l'attaque du mari aurait été bien grandiloquent, déjà que le texte en est fort fragile, on dirait une mort d'opéra sans la musique…) ; ensuite de rendre la charge encore plus sévère : les maris geôliers prennent non seulement des années, mais aussi les âmes, sans retour.
Mais je te rejoins évidemment sur la perplexité du pourquoi choisir cette œuvre dans l'immensité des possibles – évidemment, une pièce obscure d'un auteur certes célèbre mais pas populaire, pour deux acteurs, ça n'a pas fait le plein… alors tant qu'à jouer les happy few, autant oser du chef-d'œuvre.
Le pire, c'est que je pressens que le choix s'est fait en se donnant la mission d'éclairer les consciences, de faire du féminisme – et, je l'avoue, même légitimes, les combats d'arrière-garde m'agacent (parce qu'ils servent surtout à nourrir l'estime d'eux-mêmes de ceux qui les mènent, sans risque).
Sérieusement, une pièce militante sur le droit de faire un mariage d'amour et de quitter son mari, en France en 2015 ?? Quitte à prendre des cibles faciles, autant faire une pièce sur un truc du présent (comme Au Monde de Pommerat, par exemple : pénible, mais plus justifiable).
PS: Robert Carsen, sans doute le metteur en scène actuellement le plus subtilement inventif.
J'avais tendance à trouver que Carsen se faisait parfois un peu trop plaisir sur les dispositifs (toujours surprenants et très beaux) par rapport à la direction d'acteurs (Contes d'Hoffmann, Capriccio…), mais je dois avouer qu'après avoir vu en salle récemment Elektra et Rusalka, deux des plus hallucinants spectacles qui m'aient été donné de voir, j'ai tendance à lui pardonner les parties plus faibles de sa production. D'autant que, même s'il est toujours obsédé par la question du théâtre dans le théâtre (et des soubrettes !), il le réalise à chaque fois de façon très différente, sans recycler ses trouvailles.
Un esprit puissant, assurément.