J'ai l'impression que cela a des répercussions sur les chanteurs, qui doivent se sentir plus attirés par des répertoires valorisants ou à la mode.
Il est sûr que chanter Richard Strauss, infiniment plus complexe à mettre en place, et plus dangereux pour la voix, alors qu'on pourrait triompher sur France 2 dans Verdi, ça réclame une certaine dose d'abnégation, que j'admire.
Peut-être aussi que le côté "populaire" de l'opéra italien joue en sa défaveur, les voix qui auraient pu potentiellement s'y intéresser il y a quelques décennies partent majoritairement vers les voix de variété, cet espèce de "rythm and blues" international qui est devenu la norme du chant et représente l'idéal de la "grande voix" aujourd'hui, alors que les chanteurs d'opéra sont relégués dans une niche spéciale et qui n'est tant appréciée ?
Cela, en revanche, je ne crois pas : les techniques sont extrêmement différentes (voire opposées : posture du larynx, accolement des cordes, zones de résonance par exemple), et le choix se fait donc très en amont, au début des études de chant. Quelqu'un qui pousse la porte d'un conservatoire ne va pas se dire, son diplôme en poche, qu'il va faire du rythm & blues. Au maximum, il pourrait faire une partie de sa carrière dans le musical sur des scènes européennes non spécialisées, s'il a travaillé cette technique en parallèle.
Donc, non, je crois tout simplement que les genres populaires attirent davantage parce qu'ils sont davantage diffusés, écoutés, appréciés (et accessibles). Sinon, ce ne seraient pas les genres populaires, justement.
Bonne soirée !