Donc, selon vous , mezzo au timbre épais = mezzo dramatique , je l´entends aussi de cette maniere mais je pensais que ce timbre épais était naturel chez ce type de mezzo et non feint .
Non, ce n'est pas ce que je dis. :) Je parle de mezzos qui tubent, mais qui ne sont pas des altos. Peu importe leur catégorie.
De toute façon, le seul critère plus ou moins objectif pour définir un mezzo dramatique, c'est la puissance. On lui demandera la possibilité de passer de gros orchestres, et d'avoir beaucoup d'impact. Il existe des mezzo dramatiques de tessitures diverses, certains très centraux, d'autres aux confins du soprano.
Horne poitrinait beaucoup en effet, mais ce n'est pas ce que j'appellerais une "grosse voix" : sans doute très dynamique et sonore, mais pas forcément épaisse ou très lourde.
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Je n'ai pas de réponse pour Stutzmann, ne l'ayant pas entendue travailler, mon propos se limite au fait de supposer que vu son type d'émission, il est tout à fait possible qu'elle dispose d'une extension aiguë à laquelle sa technique actuelle ne lui permet pas d'accéder ; mais c'est pure hypothèse.
Serse est un véritable rôle d'alto de mon point de vue.
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Je viens de réécouter Pentcheva dans le Liber Scriptus de la superbe version de Gatti à Dresde. Le passage aigu se situe au même endroit que les mezzos (c'est une oeuvre sur laquelle on l'entend particulièrement bien, avec ses portamenti qui vont juste au-dessus du passage des mezzos), et la couleur est vraiment celle d'un mezzo dramatique, je ne vois pas vraiment d'ambiguïté, même si le bas-médium est charnu et l'aigu limité.
D´ailleurs, si alto était juste une question de timbre , n´importe quelle mezzo gonflant la voix pourrait être appelée alto .
Pas vraiment, puisqu'un mezzo épaissi ne sonne pas du tout comme un alto, justement.
Un prof m´avait dit que c´était beaucoup plus une question de notes de passages et de capacité á rester en voix de tête dans le grave en soulignant que selon qui chante, le timbre peut être tres trompeur et la couleur encore plus , ce qui n´empêche que les vraies contraltos ont également ( c´est obligé) un registre de poitrine naturel dans les notes les plus basses .
Oui, tout à fait.
à vrai dire ce cycle ne me fascine pas
Ce fut mon cas. Mais en l'écoutant par les bonnes personnes, que ce soit dans le ton volkslied de Fouchécourt / Planès, avec l'effet Winterreise de Goerne / Schneider ou avec la rage tragique et dansante de Kaufmann / Deutsch, et en le pratiquant, en le traduisant aussi, j'ai fini par m'en éprendre profondément. Alors que je n'écoute plus souvent le Voyage d'Hiver en entier (trop écouté, trop "intériosé" d'une certaine façon), je trouve beaucoup de charmes dans la Meunière.
— je ne suis pas un ‘fan’ des cycles longs.
En raison de leur ton spécifique, ou parce que vous avez une réticence de principe au format cycle ?
Comme beaucoup, je crois, je suis très sensible à l'effet de cohérence. Pour une raison simple, d'ailleurs : cela permet de se libérer des textes, d'avoir les "mains libres" une fois qu'on s'est familiarisé avec eux. Alors que dans un récital dépareillé, il y aura toujours des pièces avec lesquelles on n'est pas suffisamment à l'aise, et qui demandent de revenir au poème, au milieu d'autres qu'on est lassé d'entendre !
Néanmoins, s’il y a Fassbaender… bon… on va peut-être faire une nouvelle écoute.
Reimann cogne méchamment, mais contrairement au Winterreise, ça fonctionne assez bien, même pour lui.
En ce qui concerne Kaufmann, il faut se farcir Helmut Deutsch que je trouve assez sec, j’ai été un peu refroidi par ça.
Deutsch peut être très différent d'une soirée à l'autre, il s'adapte énormément au projet : avec certains chanteurs il peut se montrer simplement "musical" et discret, avec d'autres il peut tenter des expérimentations étonnantes.
Même en salle, je l'ai entendu avec un peu d'indifférence quelquefois, avec une quasi-hystérie d'autres.
Cela dit, depuis ces dernières années, je le considère comme le meilleur accompagnateur que j'aie jamais écouté, je crois. Et ses Müllerin avec Kaufmann y sont pour beaucoup... il s'agit réellement d'une révélation du cycle sous un autre visage, dansant, vindicatif, exubérant, tragique. Mais lui comme Kaufmann sont beaucoup plus intéressants sur le vif (on peut entendre ça sur le fansite jkaufmann.info), le disque n'atteint pas le même degré d'absolu (quelque chose de plus léché et contenu).
Gerhaher, m’étonne pas, en plus je connais peu ce chanteur, faudra que je m’y penche.
J'étais assez peu enthousiaste au début, sa voix "twangue" beaucoup, donc elle sonne un peu nasale et comprimée (le "twang", c'est le son "texan"), mais elle reste tout de même bien belle, et quand on regarde le texte de près, son travail est assez hallucinant, peut-être le plus fin du marché actuellement. Il n'a pas le pouvoir d'évocation de Goerne, mais ses mots sont sans doute plus fins.
La conclusion est : sentez-vous libre de commenter, que ce soit pour écrire deux petites phrases ou quelque chose de plus conséquent, et sentez-vous libre aussi, pourquoi pas, de rebondir ici même à un de mes billets audios.
C'est noté !
Ferrier a-t-elle également chanté Schubert ?
Un tout petit peu, il me semble, cf. un des coffrets édités par EMI — mais pas impossible qu’on trouve tout ou partie chez Naxos… Jetez un œil sur Amazon ;)
À propos de Die Schöne Müllerin
Je n’ai pas spécialement besoin d’un conseil urgent, à vrai dire ce cycle ne me fascine pas — je ne suis pas un ‘fan’ des cycles longs. Néanmoins, s’il y a Fassbaender… bon… on va peut-être faire une nouvelle écoute.
En ce qui concerne Kaufmann, il faut se farcir Helmut Deutsch que je trouve assez sec, j’ai été un peu refroidi par ça. Gerhaher, m’étonne pas, en plus je connais peu ce chanteur, faudra que je m’y penche.
À propos de mes deux tumblr
Je ne sais pas trop où mettre ça pour que ça soit bien visible, mais bon. Au moins, vous, vous le verrez.
D’abord, normalement je suis averti par mail des commentaires, mais si je suis pas tenu au courant comme ça, il y a de fortes chances que je les rate.
Ensuite, en ce qui concerne Radamisto (le versant musical donc, on aura observé que le versant “littéraire” est en français et le musical en Händel), vous pouvez commenter à votre convenance. Le fait est le suivant. En créant Rhadamisthe sur Tumblr, je pensais mettre uniquement des citations. Quand j’ai vu qu’on pouvait aussi mettre des extraits audios, je n’ai pas su résister ! Du coup, autant j’avais un projet clair pour les citations, autant pour les extraits musicaux ce n’est pas le cas… Il y a donc sans doute de la place, dans ce malléable projet à définir, pour les commentaires.
Soit dit en passant, sur Tumblr on a droit à un extrait (court : 10 Mo) par jour. Aussi j’essayais au départ d’en faire un chaque jour. Maintenant ce n’est plus le cas…
La conclusion est : sentez-vous libre de commenter, que ce soit pour écrire deux petites phrases ou quelque chose de plus conséquent, et sentez-vous libre aussi, pourquoi pas, de rebondir ici même à un de mes billets audios.