Carnets sur sol - Commentaires
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fr2010-07-01T16:32:37+02:00daily12010-07-01T16:32:37+02:00Retour sur authenticité - DavidLeMarrec
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2010-07-01T16:32:37+02:00DavidLeMarrecBonsoir Thomas,
Et merci encore pour toutes ces précisions. Oui, c'est un portrait singulier que vous dressez là, et qui explique, sous certains aspects, vos inclinations et certains de vos rejets. Nous avons donc quelques vices en commun (dont les Motets de Bruckner... et la...Bonsoir Thomas,
Et merci encore pour toutes ces précisions. Oui, c'est un portrait singulier que vous dressez là, et qui explique, sous certains aspects, vos inclinations et certains de vos rejets. Nous avons donc quelques vices en commun (dont les Motets de Bruckner... et la méthode Glazounov).
Je suis bien content si les notules sur la voix peuvent être utiles, d'autant que j'en ai quelques-unes à venir.
Il est tellement difficile d'approcher certaines réalités, même avec un professeur, que ce support multimédia est vraiment pratique pour parler de ces choses.
Bonne soirée ! ]]>Retour sur authenticité - Thomas Savary
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2010-07-01T15:42:15+02:00Thomas SavaryBonjour David,
Merci de votre réponse. Bien sûr que, en substance, nous sommes d'accord. Même lorsqu'on ne regarde pas la télévision, qu'on n'écoute pas la radio, qu'on ne lit pas la presse, qu'on boude la littérature contemporaine (quel brillant...Bonjour David,
Merci de votre réponse. Bien sûr que, en substance, nous sommes d'accord. Même lorsqu'on ne regarde pas la télévision, qu'on n'écoute pas la radio, qu'on ne lit pas la presse, qu'on boude la littérature contemporaine (quel brillant portrait je suis en train de brosser de moi-même ;-), il est impossible de s'abstraire de son temps. J'ai simplement voulu suggérer que l'influence des musiques savantes postérieures à 1750 pouvait être d'un degré très variable selon la culture des uns et des autres : dans mon cas, j'estime qu'elle a été et demeure très faible. Cela dit, le formatage de mon écoute par la musique baroque m'a longtemps empêché d'apprécier la musique de la Renaissance antérieure à Gesualdo et Monteverdi. Et je ne goute toujours pas la musique romantique, hormis une trentaine de lieds de Schubert et la musique de Bruckner (j'adore en particulier la Huitième et ses motets) — s'agissant de Wagner, désolé, je peine à dépasser les ouvertures, et je ne sais pas si j'aurai le courage de Glazounov, qui s'obstina à retourner voir la Walkyrie, qu'il détestait, près d'une dizaine de fois jusqu'au jour où soudain il comprit et se mit à aimer cette musique. J'ai tenté la méthode Glazounov avec Mozart, que je n'aimais pas, et qu'aujourd'hui je déteste à quelques exceptions près (si, si!). Avec Bernstein et Chostakovitch, ce fut payant. Pour Britten, ça coince toujours, et j'ai jugé prudent de marquer une pause d'au moins quelques mois afin d'éviter l'effet Mozart.
Si on peut à mon sens relativiser l'importance de l'influence exercée par les musiques postérieures à 1750 sur l'écoute des musiques dites anciennes, je considère toutefois que les enregistrements ont eu une influence bien plus grande. On n'écoute certainement pas de la même façon la Johannes-Passion de Bach au Bachfest Leipzig quand on l'a déjà écoutée au moins deux-cents fois au disque dans son salon ou au casque un peu partout, plutôt qu'à l'office lors de la semaine sainte.
J'en profite pour vous remercier de ce blog passionnant. Chanteur amateur d'un médiocre niveau, j'apprécie particulièrement les billets techniques sur la voix. Pas totalement hermétique au lied, je lis aussi avec intérêt les billets sur le sujet.
À une prochaine fois ! Bonne journée !
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2010-06-30T20:40:14+02:00DavidLeMarrecBonsoir Thomas,
Et merci pour cette réaction !
Je vais préciser ma pensée : même en découvrant la musique par ordre chronologique, les chansons qu'on entend par ailleurs (même de façon involontaires) et bien sûr les comptines de notre...Bonsoir Thomas,
Et merci pour cette réaction !
Je vais préciser ma pensée : même en découvrant la musique par ordre chronologique, les chansons qu'on entend par ailleurs (même de façon involontaires) et bien sûr les comptines de notre enfance peuvent remonter peut-être jusqu'au XVIIIe (il ne doit pas y en avoir beaucoup), et pour la plupart à partir de la seconde moitié du XIXe. Nous sommes donc exposés à une harmonie et une esthétique, à toute une philosophie de la société aussi, qui n'a plus aucun rapport avec celle des spectateurs de naguère.
Peut-on ressentir de la même façon les sujets des opéras lorsqu'on n'a pas lu les mêmes auteurs, écouter de la même façon les oeuvres quand on a été formé à la culture du musée musical, du rituel solennel qui l'entoure, de l'admiration très postromantique pour la figure singulière du compositeur ?
Ca ne se limitait donc pas à l'ordre de découverte de la musique, mais on ne peut pas demander à une cervelle du XXe d'entendre la même chose, subjectivement, qu'une du XVIIe.
Bonne soirée ! ]]>Retour sur authenticité - Thomas Savary
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2010-06-30T13:35:00+02:00Thomas SavaryDe l’influence sur l’écoute de la musique ancienne des musiques ultérieures
Suis-je donc un drôle d’animal ? J’ai écouté pendant près de vingt ans de la musique ancienne sans avoir jamais entendu une seconde de Stravinsky ou de...De l’influence sur l’écoute de la musique ancienne des musiques ultérieures
Suis-je donc un drôle d’animal ? J’ai écouté pendant près de vingt ans de la musique ancienne sans avoir jamais entendu une seconde de Stravinsky ou de Schoenberg. Hormis les cours de musique au collège, je suis entré dans la musique classique avec Carlo Gesualdo, Giaches de Wert, Heinrich Schütz et Johann Sebastian Bach. Je connais bien mieux les œuvres de ces compositeurs ou celles de Nicolas Gombert, Thomas Tallis, Christopher Tye, William Byrd, Francisco Guerrero, Roland de Lassus, John Dowland que celles de Beethoven ou même celles de Mozart ; et Chopin, Brahms ou Liszt ne sont pour moi quasiment que des noms. Ma culture musicale s’arrête à Bach et ne reprend pratiquement qu’avec Chostakovitch — depuis quelques années, j’écoute un peu de musique contemporaine, de façon très éclectique : György Ligeti, John Cage, Arvo Pärt, John Tavener, Jonathan Harvey, Wolfgang Rihm, James MacMillan, Lera Auerbach... Mais, dans mon cas, ce sont plutôt des années d’écoute quasi exclusive de musique ancienne qui ont conditionné mon approche des musiques ultérieures : par exemple, ce que je préfère chez Mozart, ce sont ses fugues.
Peut-être me répondrez-vous qu’il n’en va pas de même des interprètes des musiques en question. Harnoncourt a été violoncelliste au Wiener Symphoniker avant de fonder le Concentus musicus Wien — d’ailleurs, il m’a semblé que le passage auquel je réagis est une paraphrase d’Harnoncourt, qui, si ma mémoire est bonne, évoquait précisément Stravinsky et Schoenberg pour souligner l’influence de la musique du XXe siècle sur l’écoute de la musique ancienne. Admettons ; mais ce qui était vrai autrefois l’est de moins en moins aujourd’hui : beaucoup de musiciens se sont spécialisés, et j’ai pu discuter avec des interprètes de musique ancienne à peu près aussi incultes que moi dans la musique romantique et postromantique. Si l’influence des musiques ultérieures se fait toujours sentir dans la pratique des musiques anciennes, c’est d’une façon qui n’a cessé de se diluer au fil des ans.
Cela dit, je partage votre opinion : l’authenticité est un fantasme. Mais quel beau fantasme !
Cordialement]]>