Est-ce que vous considéreriez Araiza comme un ténor dit verdien ? Je viens de l´écouter et , même s´il n´a pas la puissance d´un spintissimo comme Pavarotti , il me semble que sa couleur est nettement lyrique . En tout cas , ce n´est pas un Heldentenor . D´ailleurs, je le vois mal en rôle wagnérien . Araiza aurait plus un profil vocal mozartien ou rossinien . Je l´ai entendu chanter Nessun dorma mais j´avoue que je préfere d´autres couleurs de voix pour cet air .
Non, Araiza n'est pas du tout verdien de "nature". Il avait une voix un peu vaillante pour Mozart, mais c'était plutôt une sorte de lyrique avec un timbre très dense et métallique, une sorte de dramatique-miniature. Il chantait extraordinairement le lied, ce qui est extrêmement rare chez les chanteurs de sa langue, de son type de technique et de son type de répertoire.
Clairement, je ne lui vois pas le legato et la longueur de souffle pour Puccini.
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Le Heldentenor n'est pas en voie de disparition... il y en a toujours eu très peu. Il suffit de regarder sur les grandes scènes, les vrais Helden absolus (les Siegfried, donc), on en a deux par génération : dans les années 40, on avait Melchior et Lorenz, dans les années 50, Windgassen et Aldenhoff (Hopf avait un peu plus de difficulté), dans les années 60, encore Windgassen, dans les années 70 Jean Cox (et puis ?), dans les années 80-90, Jerusalem, dans les années 2000 Heppner, Christian Franz, et aujourd'hui Johann Botha qui s'en approche par le volume.
Il y a toujours eu des faisant-fonction, avec des voix un peu plus courtes (des dramatiques "simples") : Treptow, Kollo, Treleaven, Lance Ryan...
Il y en a très peu qui tiennent régulièrement ces emplois sur les grandes scènes du monde (quelque chose comme 5 à 10, en incluant les "faisant-fonction"). Parce que les rôles en question sont inchantables au sens propre du terme, tout simplement.
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Caruso était décrit, je crois, comme un spinto. Mais avec des oreilles d'aujourd'hui, je trouve personnellement que ça sonne complètement dramatique.