dimanche 30 mai 2010
Italienisches Liederbuch de Wolf aux Abbesses (Vondung / Güra / Berner)
1. Un corpus
J'ai toujours considéré le Spanisches Liederbuch comme plus consistant musicalement que cet Italieniches si typique de Wolf, avec sa simplicité tarabiscotée, ce dépouillement farci de détails rythmiques retors et de micromodulations recherchées.
J'ai déjà exposé la tendresse mêlée de perplexité qui m'envahit à l'écoute de la plupart du corpus de Wolf. Ce n'est pas faute d'être familier du lied, pourtant - même le plus reculé et le plus bizarre.
Ce Livre de chansons italiennes est en réalité une compilation de poèmes et chansons populaires italiens, traduits en allemand par Paul Heyse. Ces miniatures évoquent des situations assez typiques, des sérénades, des jalousies, quelques fâcheries... autour de l'amour bien sûr ! Elles peuvent être attribuées à deux voix de sexe différent, et le sont traditionnellement, puisqu'on a clairement les deux faces de la pièce amoureuse qui s'expriment.
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2. Un concert
Il est excessivement rare de les entendre en concert, du moins hors des pays germaniques, et plus encore dans leur entier. Il faut dire que c'est un concert un peu austère, nécessairement. Ici, seuls les titres sont fournis dans le livret, et le surtitrage n'indique que la traduction du premier vers... On imagine le grand moment de solitude de celui qui n'a pas l'habitude du lied et ne maîtrise pas les textes.
Aussi, je m'y étais précipité, en prenant soin d'apporter les textes. Précaution doublement inutile. Tout d'abord, l'articulation des deux chanteurs était parfaite, on entendait intégralement le moindre mot prononcé. Ensuite, ils avaient fait le choix intéressant de redistribuer l'ordre des numéros, afin de faire de ces fragments d'historiettes une narration un peu plus suivie, même si elle a bien sûr ses creux et ses redites. Cela rendait donc, vu la durée brève de chaque lied, la consultation du texte un peu malaisée dans le silence de la salle de concert...
La chose la plus frappante que j'aie retirée de cette soirée est le caractère potentiellement parodique de tout cet ensemble, que les interprètes osent aborder, mais par la marge, dans les cas les plus frappants - et un peu dans leur jeu scénique.
Car Wolf traite avec sa distance habituelle les textes, établissant un flux constant un peu morose dont seule l'étude attentive peut retirer les intentions expressives. Et le ton tout de même très pittoresque des textes, plus quelques indices dans l'accompagnement ou les lignes vocales, permettent de penser que le compositeur s'amuse beaucoup et ne peut prendre pour mode privilégié de l'expression d'un spleen ce support-là !
Je précise que je tâche là de décrire cet écriture et ces effets, mais ce que ne sont pas vraiment des réserves - je suis sorti du concert avec l'envie furieuse de jouer / chanter ça...
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3. Interprètes
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Poésie, lied & lieder - Saison 2009-2010 a suscité :
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