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mercredi 8 août 2007

Vaga luna, che inargenti - traduction - (auteur anonyme), Vincenzo BELLINI

Ces piécettes italiennes (canzoni, romanze...) sont semble-t-il régulièrement données aux jeunes chanteurs.

Aussi, puisque la demande en a été faite, CSS a bricolé sur un coin de table une traduction française de ce texte aussi.

Vaga luna, che inargenti / Belle lune, qui inargentes[1]
queste rive e questi fiori / ces berges et ces fleurs
ed inspiri agli elementi / et inspires aux éléments
il linguaggio dell'amor; / le langage de l'amour ;
testimonio or sei tu sola / alors es seule témoin
del mio fervido desir, / de mon fervent désir ;
ed a lei che m'innamora / et à celle qui me charme,
conta i palpiti e i sospir. / conte[2] mes frémissements et mes soupirs.

Dille pur che lontananza / Dis-lui aussi que l'éloignement
il mio duol non può lenir, / ne peut appaiser ma peine ;
che se nutro una speranza, / que si je nourris une espérance,
ella è sol nell'avvenir. / elle réside seulement dans l'avenir.[3]
Dille pur che giorno e sera / Dis-lui aussi que du matin au soir
conto l'ore del dolor, / je compte les heures de ma souffrance,
che una speme lusinghiera / adoucies par un espoir flatteur
mi conforta nell'amor. / d'amour.[4]

Notes

[1] Couvres d'argent. CSS aime bien les imports un peu sauvages, comme les massenadiers par exemple.

[2] Impératif. On est obligé d'intervenir dans la ponctuation pour rendre la chose lisible. Les Italiens ont souvent tendance aux périodes intriquées, ordre des mots oblige. On avait déjà noté cette réalité de l'entrelacement dans les formes brèves des arie métastasiennes.

[3] [NdT : Sans blague.]

[4] Littéralement : je compte les heures de ma souffrance qu'un espoir flatteur me réconforte dans l'amour. ("réconforte" étant à l'indicatif) Le pronom personnel me, pourtant important pour le sens, ne peut être conservé dans tous les cas en français. Le verbe confortare ("réconforter") s'articule très mal avec il dolore ("la souffrance") dans une traduction française. On pourrait proposer qu'un espoir flatteur (m')adoucit par l'amour, mais la tournure est lourde et le sens déjà déjà éloigné de l'original. C'est pourquoi, à tout prendre, on est allé à l'essentiel du sens en bouleversant un peu la répartition grammaticale. Mais il faut bien concéder qu'on met ainsi l'accent sur l'hypothétique résolution heureuse, alors que cet espoir flatteur doit être plutôt compris comme une illusion à la lueur de laquelle le locuteur tente en vain de survivre. [Vous pourrez toujours ironiser en faisant remarquer que les étudiants en chant qui souhaitent une traduction ne sont peut-être pas non plus épris de l'évidente supériorité de cet incontestable chef-d'oeuvre littéraire...]

David Le Marrec

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