Carnets sur sol

   Écoutes (et nouveautés) | INDEX (très partiel) | Agenda concerts & comptes-rendus | Playlists & Podcasts | Instantanés (Diaire sur sol)


mardi 2 mars 2010

Le niveau monte - (l'âge d'or instrumental)


Et ce n'est pas ironique.

Comment peut-on affirmer que l'on joue mieux aujourd'hui qu'au XVIIe siècle ?

Je vois trois raisons qui me paraissent, combinées, rendre difficiles les hypothèses inverses.

1) On dispose de témoignages qui nous décrivent les compositeurs insatisfaits ou les chanteurs braillards. Fort bien, après tout ça arrive à toutes les époques. Néanmoins, on n'entend plus cela à propos de la musique contemporaine, qui est exécutée avec rigueur, quoique fort exigeante.

2) Aujourd'hui, les compositeurs les plus timbrés n'arrivent pas à dépasser le niveau des meilleurs interprètes (l'Intercontemporain peut vraiment jouer n'importe quoi et à une difficulté folle, sans la moindre faiblesse). Dans les siècles antérieurs, la ligne d'horizon technique la plus extrême était beaucoup moins exigeante !
Autrement dit, les interprètes sont capables de jouer parfaitement des choses bien plus difficiles que le plus difficile d'autrefois, sans être le moins du monde dépassés par la tâche.

3) L'étude de l'évolution de la musique enregistrée depuis un siècle fait voir des progrès instrumentaux, dans la technique et surtout dans la rigueur, qui sont absolument phénoménaux. Les orchestres des années cinquante (et on a de bonnes captations à cette époque) n'ont pas vraiment de cohésion, les imprécisions sont très nombreuses dès que le répertoire est un peu compliqué (à partir de Wagner, disons), la justesse et les pains sont aléatoires. (J'avais donné l'exemple cruel d'un pupitre d'alto parisien dans les années soixante.)

Bref, je ne vois pas trop ce qu'on peut supposer d'autre que le fait que les ensembles d'époques crincrinnaient sûrement beaucoup plus que Les Musiciens du Louvre-Grenoble - et coupaient moins génialement les cheveux en quatre, c'était avant tout du divertissement consommable ou du décorum fonctionnel, tout de même !).

De toute façon, il est impossible de récréer l'authenticité : alors que l'on reproduirsait le son exact, comme nous n'avons pas la même culture que les gens du XVIIe (il nous en manque, et il y a surtout tout ce qui a suivi musicalement...), que nous ne l'écoutons pas dans les mêmes lieux, dans les mêmes conditions de distraction, ni avec les mêmes attentes, on ne pourra jamais ressentir ce qu'ils ressentaient. Alors, autant faire mieux !

David Le Marrec

Bienvenue !

Cet aimable bac
à sable accueille
divers badinages :
opéra, lied,
théâtres & musiques
interlopes,
questions de langue
ou de voix...
en discrètes notules,
parfois constituées
en séries.

Beaucoup de requêtes de moteur de recherche aboutissent ici à propos de questions pas encore traitées. N'hésitez pas à réclamer.



Invitations à lire :

1 => L'italianisme dans la France baroque
2 => Le livre et la Toile, l'aventure de deux hiérarchies
3 => Leçons des Morts & Leçons de Ténèbres
4 => Arabelle et Didon
5 => Woyzeck le Chourineur
6 => Nasal ou engorgé ?
7 => Voix de poitrine, de tête & mixte
8 => Les trois vertus cardinales de la mise en scène
9 => Feuilleton sériel




Recueil de notes :
Diaire sur sol


Musique, domaine public

Les astuces de CSS

Répertoire des contributions (index)


Mentions légales

Tribune libre

Contact

Liens


Chapitres

Calendrier

« mars 2010 »
lunmarmerjeuvensamdim
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
293031