mercredi 2 juillet 2014
Trop bien
Au sein d'un grand cycle Zinman, quelques frustrations mineures en écoutant son intégrale Brahms.
¶ Étrange qu'il ait consacré autant de temps à des compositeurs qui ne flattent pas ses qualités : quand on voit l'allure folle de ses Beethoven, Schumann ou Richard Strauss, pourquoi se consacrer à des Brahms ou Mahler certes excellents, mais très standards, pas du tout aussi neufs ou absolument enthousiasmés (au sens le plus primitif) ?
¶ Comme tous ses disques RCA, captation d'un peu loin, manquant de netteté et de fermeté... on y perd beaucoup de l'énergie, de la lisibilité et du tranchant extraordinaires qui font la marque de ses interprétations avec la Tonhalle de Zürich.
¶ Dans le grand thème du final de la Première Symphonie, les altos sont si bons qu'on dirait des violons. J'avoue être un peu déçu, on y perd la raucité (voire l'imprécision) qui font la saveur de ce moment — ou un grand thème plein de grandeur et énoncé pour la première fois avec une façon un peu rêche, voire maladroite.
Au demeurant, on peut se précipiter sur n'importe quel disque Zinman / Tonhalle (en particulier la période Arte Nova), que ce soit Beethoven, Schubert, Schumann, Wagner, Brahms, Mahler ou R. Strauss, c'est toujours la garantie de ce qui se fait de mieux en matière d'engagement, de vitalité et de détail. Il n'y a pas suffisamment de cas semblables sur le marché pour s'en priver.
(S'il n'en fallait qu'une, essayez absolument l'intégrale Schumann.)
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Carnet d'écoutes a suscité :
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