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Le défi 2020 des nouveautés – épisode 2


Le tableau a été mis à jour toute la semaine. Le voici augmenté également des nouveautés parues en masse hier.

clément goebel

Les codes restent les mêmes :
gras pour ce qui est attirant (prometteur avant / réussi après / intéressant dans l'absolu) ;
souligné pour les disques très attendus (qu'ils aient été réussis ou non) ;
italique pour les parutions dispensables (peu attirantes avant ou décevantes après).
(Et pour les recommandations les plus vives, le même code couleur que pour les concerts : vert pour particulièrement-intéressant, bleu pour très-remarquable, violet pour la douce-hystérie.)

Je précise que, par défaut, les disques où rien n'est noté sont très convaincants : comme précisé dans la dernière notule, très peu de déceptions, et en général assez relatives, sur la quantité phénoménale de disques produits.

Chose que j'avais omis de préciser : il ne s'agit évidemment ni de critiques, ni de jugements d'aucune sorte : juste de premières impressions (après une première écoute), des jalons pour suggérer ce à quoi ressemblent les albums, ce qu'on peut éventuellement écouter en priorité. J'ai conscience de la somme de travail derrière chaque parution, et il va de soi que, n'ayant pas forcément lu les notices et pas encore réécouté ces disques, je suis loin d'appréhender toute leur richesse au premier coup d'oreille. Il ne faut voir ces commentaires que pour ce qu'ils sont : de premières réactions candides, que je partage car tout le monde (moi le premier) n'a pas le temps d'écouter toutes les nouveautés avant de décider sur lesquelles insister. Un travail de tri qui est justement nécessaire en raison de l'avalanche de parutions de très haute qualité…

[Je m'imagine à chaque fois l'effroi de l'artiste de qualité qui tombe sur deux lignes mentionnant « n'apporte rien de neuf », « gentil mais à quoi bon » ou quelque chose du genre. Je me place du point de vue de l'auditeur qui doit absolument hiérarchiser a priori pour décider quoi écouter. Mon idée est plutôt que ce petit parcours permette d'oser des compositeurs inconnus, des interprètes plus discrets, que de dire qui est un véritable artiste ou un faux musicien – Dieu me garde de pareilles intentions !  À la rigueur, je devrais peut-être taire mon avis sur les disques bien diffusés, ou qui m'ont moins plu, mais comme je fais cette recension également pour moi-même, je la partage à titre indicatif, sans induire le moins du monde qu'il ne faut pas écouter ni aimer ce qui m'a moins convaincu.]


granados



Je reproduis ici les nouvelles entrées du tableau :

écouté œuvres
Handel: Almira, HWV 1 Boston Early Music Festival Orchestra (CPO) Baráth, Wilder, Immler…
→ Opéra allemand de Haendel intégrant beaucoup de tournures françaises (récitatifs riches, cadences harmoniques caractéristiques), dans une distribution spécialiste aussi bien de l'italien que de l'allemand et du français de la période !
Goossens: Orchestral Works, Vol. 3 (Symphony 2, Phantasy Concerto) Tasmin Little, Melbourne SO, A. Davis (Chandos)
→ Sombre, assez britannique mais lisible.
Pettersson: Vox Humana & 6 Sånger ; Anna Greelius, Musicæ Vitæ, Daniel Hansson (CPO)
→ Pettersson beaucoup moins sombre et paroxystique dans cette cantate, très doux et uni, belle prosodie. (En revanche les chanteurs de la version BIS diposent d'une saveur vocale et idiomatique sans comparaison !)
Gould, Gulda : Acies Quartett (Gramola)
→ Par un des meilleurs
quatuors en activité (son de diamant !), deux quatuors de pianistes-vedettes excentriques. Celui de Gould assez sombre, celui de Gulda davantage tourné vers une plénitude mélancolique quelque part entre Schoeck et Copland.
Franz Joseph CLEMENT : Violin Concertos Nos. 1 & 2. Comtzen, WDR, Goebel (Sony)
→ Délicieux concertos classiques, remarquablement écrits et exécutés, pas du tout interchangeables ni platement galants – en somme une favorable alternative aux Mozart.
PILATI, M. : Preludio, aria e tarantella / 4 canzoni popolari italiane / Divertimento / Bagatelles ; Moscow Symphony, Adriano (Naxos)
→ Cordes bien moches. Jolie musique du XXe néo, plaisante mais pas très marquante à mon gré.
Tullochgorum : Haydn, Scottish Songs, par The Poker Club Band (BIS)
→ Chants écossais de Haydn pour harpe et voix naturelle (avec des bouts de symphonie transcrits pour harpe !). Voix un peu grêle, mais tout à fait charmant et dépaysant, avec de beaux thèmes musicaux (qui préfigurent les essais de Beethoven autour des folklores des Îles Britanniques !).
Cimarosa : Overtures, Vol. 6 ; Czech Chamber Philharmonic Orchestra Pardubice, Patrick Gallois (Naxos)
=> Jolies pièces semblables mises bout à bout, dans exécution très tradi ni très colorée, ni très tendue, ni très palpitante. Même pour les amateurs d'ouvertures, on doit pouvoir trouver mieux ailleurs.
Reger : Organ Works, Vol. 6. Passacaille Op.127, Chorals… (CPO) Gerhard Weinberger (orgues de Mannheim 1911 et Belingries 1913)
=> Jeu clairement étagé dans un répertoire exigeant et assez abstrait (références à Bach, modulations et emprunts propres à Reger assez sophistiqués).
Leclair: Violin Concertos, Vol. 2, Leila Schayegh, La Cetra (Glossa)
=> Les Italiens peuvent donc surpasser les Français en musique ! (dans les petits genres décoratifs)
Pas les sommets du concerto pour violon, La Cetra étrangement peu en relief, et je n'aime pas beaucoup ce type de violon qui semble toujours au bord du grincement. Pas ébloui.
Mayr: Piano Concertos Nos. 1 & 2 - Haydn: Symphony No. 25 in C Major, Hob.I:25 - (Live) Edna Stern, Georgisches Kammerorchester Ingolstadt (Ars)
→ Bonne surprise, concertos dans un goût mozartien (assez lyrique, sans surprise pour ce compositeur de - mauvais - opéras) même si peu de surprises harmoniques comparables. Interprétation sur instruments modernes assez traditionnelle, mais raisonnablement vive.
Nielsen, Ibert & Arnold: Flute Concertos Clara Andrada, Radio de Francfort, Jaime Martín (Ondine)
→ Pièces qui ne sont pas les plus profondes de leurs auteurs, interprétées avec conviction (pas forcément l'orchestre le plus coloré du monde, mais le
Nielsen est remarquablement vif et élancé, très belle référence !). J'aime bien, mais l'univers des concertos pour flûte est si loin de moi… Andrada a beau être ma chouchoute du Chamber Orchestra of Europe, ce n'a pas transfiguré les œuvres d'Ibert et Arnold (de compositeurs que j'estime pourtant énormément dans le reste de leur catalogue).
Rota : Piano Vol. 1 : Préludes, Fantaisie, Pièces Difficiles pour enfant Eleanor Hodgkinson (Grand Piano)
→ D'une tonalité parfaitement stable, qui sent à peine son XXe siècle, des pièces ravissantes, culminant dans une ambitieuse Fantaisie post-chopinienne. Cependant non sans personnalité ni charme très réel. <3 Rota en ses œuvres.
Francesco Bottigliero, Portraits ; Christian Danowicz, Giovanni Punzi (DUX)
→ Musique de chambre contemporaine qui emprunte totalement à une tradition franchement paisible (et y adjoint parfois un peu de klezmer). Clarinette et piano. Pas du tout neuf, mais écrit avec cohérence, très agréable.
C.P.E. Bach: The Solo Keyboard Music, Vol. 39 Miklós Spányi (BIS)
→ Suite de la somme immense de Spányi, avec des pièces pour clavecin d'une très grande qualité (le Concerto en ut, quoique coulé dans le style classique, conserve la densité harmonique du paternel).
Granados, Extraits Libro de horas, Valses intimos, Valses poéticos, Escenas poéticas, Allegro de concierto, Danzas españolas… Myriam Barbaux-Cohen (Ars)
→ Poésie délicate d'une grande sobriété, servie par une interprète aux qualités similaires, un beau son doux qui s'épanouit sans chercher l'éclat ni le contour sophistiqué. Un régal que je me suis immédiatement bissé.
NMB : 3 Songs from Ethiopia Boy (Live), Roderick Williams (NML)
→ Sur des textes évoquant la vie quotidienne. Très accessible et tout à fait sympathique, dans l'anglais miraculeux de R. Williams. (Juste un single)


écouté versions
Beethoven, Late String Quartets, Brodsky SQ (Chandos)
→ très réussi, pas aussi pur et saisissant que les Brodsky habituels
Schumann ccto violon & Brahms double ccto. Weithaas, Hanovre, Manze (CPO)
→ Lectures claires et nerveuses.
Rodion Shchedrin: Carmen Suite – Respighi: Pini di Roma (Live) Symphonieorchester Des Bayerischen Rundfunks, Jansons
→ Une œuvre qui se caractérise par son insolence tourmentée était difficile à se figurer dans les mains de ces paisibles compères-là… Mais grande beauté plastique et de grain, qui apporte une certaine atmosphère et réussit l'ambiance incantatoire !
Beethoven: Symphonies Nos. 5 & 7 Radio de Hanovre, Manze (Pentatone)
→ Ardent et net, avec un véritable orchestre allemand. Miam. La Septième
est même assez neuve et ravivée : beaucoup de détachés et de respiration dans les trois derniers mouvements qui s'envolent avec un emportement réjouissant ! Très grandes versions.
Beethoven: String Quintets Op. 29 and 104, Fugue Op. 137, solistes WDR (Alpha)
→ Très belles œuvres à redécouvrir, écrites très différemment des quatuors. (Prise de son étrangement vaporeuse, comme si ancienne.)
Fauré et ses poètes, Mauillon, Le Bozec (HM)
→ Diction miraculeuse par la meilleure technique vocale du marché. Lignes simples qui lui correspondent bien mieux que les contours plus sophistiqués de Poulenc. Accompagné par la souplesse et l'élégance personnifiées.

Saint-Saëns: Piano Concertos Nos. 3, 5 & Rhapsodie d'Auvergne ; Lortie, BBCPO, Gardner (Chandos)
→ Très vif, presque précipité, grande aisance et ampleur générales. Très beau second volume d'intégrale !
Romance (tubes de Mozart, Rusalka…) ; Naforniță, Münchner Rundfunkorchester, Keri-Lynn Wilson (OMF)
→ Rôles de lyrique-léger par une voix plus dense (et un peu empâtée, quoique dynamique). Ce n'est pas un problème pour la caractérisation, mais la diction en souffre à mon gré. (Et déjà beaucoup de sons
émis en arrière et en force.)
Widor: Organ Symphonies 1 & 2, Rübsam (Naxos)
→ À peine survolé. Captation et registration ont l'air chouettes. (Et l'organiste est une valeur sûre.)
Mahler: Symphony No. 8 ; Wall, Meade, Fujimura, Griffey, Werba, Relyea ; Philadelphia, Yannick Nézet-Séguin (DGG)
→ Grande fluidité très naturelle où l'on retrouve les qualités d'évidence de Nézet-Séguin, solistes formidables (Wall, Meade, Griffey), chœur limpide et élancé (Westminster Symphonic), et le tissu chaleureux et lumineux très singulier de Philadelphia. Splendide version d'une symphonie où tous les paramètres sont difficiles à réunir.
Beethoven: Complete Piano Sonatas ; Fazil Say (Warner)
(pour l'instant écouté les 1-2-29-30-31)
→ Outre l'aisance de Say dans les plus redoutables défi techniques, on bénéficie aussi d'une riche palette harmonique, où la résonance remplit réellement les interstices de la musique, tout en restant d'une limpidité exemplaire (à laquelle la prise de son rend justice).
Une grande intégrale moderne (sur un instrument peut-être un peu froid), à comparer aux sobres accomplissements de Kovacevich.


écouté rééditions
Liszt: Portrait historiques hongrois, Jandó (Naxos)


beethoven manze


Et à présent, les parutions non (encore) écoutées :

parutions œuvres
Tansman: Complete Works for Solo Guitar, Vol. 2 Andrea De Vitis
Harsányi: Complete Piano Works, Vol. 1 Giorgio Koukl (Grand Piano)
Hundsnes: Clavinatas Nos. 1-7, Piano Sonata No. 1 & Downtoned Beats Laura Mikkola (Grand Piano)
HiKAYE, Isil Bengi (Fuga Libera) ??
Rossini: Zelmira (Live) Joshua Stewart (Naxos)
Losy : Note d’oro Jakob Lindberg (luth, BIS)
Ravi Shankar: Sukanya, LPO, David Murphy
Morel Mouret Corelli Haendel Vivaldi, Concerti a quattro, Ensemble Bradamante
Castérède: Complete Works for Flute, Vol. 2 Cobus Du Toit
Whither Must I Wander, Will Liverman → ?
William Mathias: Choral Music, St John's Voices (Naxos)
Caboclo ; Quinta Essentia
D'Amor mormora il vento ; La Boz Galana
Ninna nanna: Lullabies from Baroque Italy ; Pino de Vittorio
Suoni amorosi ; Duo Gioco di Salterio (DHM)
J.S. Bach & C.P.E. Bach: Works ; Orfeus Barock Stockholm
C.P.E. Bach: Oboe Concertos ; Akademie für Alte Musik Berlin (HM)
Decades: A Century of Song, Vol. 4 (1840-1850) ; Florian Boesch
Stanford: String Quartets, Vol. 3 ; Dante Quartet (Somm)
Compositrices : À l'aube du XXe siècle ; Juliette Hurel (Alpha)
Clairières: Songs by Lili & Nadia Boulanger ; Nicholas Phan, Myra Huang
Memories from Home (Scriabine, Prokofiev, Weinberg, Frid, Kancheli) ; Elisaveta Blumina
Henri Pousseur: Works for Flute ; Roberto Fabbriciani
Pesson, Abrahamsen & Strasnoy: Piano Concertos ; Alexandre Tharaud (Erato)
Glanert : Oceane (Live) ; Chor Der Deutschen Oper Berlin (Oehms)
Franck Bedrossian: Twist, Edges & Epigram ; SWR Symphonieorchester
Bentzon, Scriabin a.o. ; Niels Viggo Bentzon
NMB : 365 (Live), James Robertson (NML)
NMB : Brit-Ish (Live), Spike Orchestra (NML)
NMB : Music for Seven Ice Cream Vans (Live) ; Dan Jones (NML)
Spark Catchers ; Chineke! Orchestra (NML)
Where to Build in Stone (Live) ; Numb Mob (NML)
Young Composers Scheme ; National Youth Choirs of Great Britain (NML)
Tis too late to be wise ; Kitgut Quartet → ?
Novoselye • Housewarming ; ROctet → ?


parutions versions
Neujahrskonzert 2020 Nelsons
Elgar Concerto Sheku Kanneh-Mason
Charpentier: Orphée aux enfers, Vox Luminis, A Nocte Temporis (Alpha)
R. Schumann, C. Schumann & Brahms: Sonatas & Songs Poltéra, Stott (BIS)
Vivaldi: Violin Sonatas & Concerto Isabella Bison
Mozart: Divertimenti & Eine kleine Nachtmusik, Archi di Santa Cecilia
Complices Queyras Tharaud
Buxtehude: Membra Jesu nostri, BuxWV 75 (Live), Ensemble Marc'Antonio Ingegneri di Cremona
Light & Darkness Martina Filjak (Hänssler) → ?
Handel: 12 Concerti grossi, Op. 6 Nos. 7-12 ; Akademie für Alte Musik Berlin (Pentatone)
Handel Arias ; Christophe Dumaux
The Melancholic Bach: Music for Viola da braccio and Harpsichord ; Emilio Moreno
Haydn 2032, Vol. 8: La Roxolana ; Giovanni Antonini
Schubert: 4 Impromptus, Op. 90, D. 899 & Piano Sonata in B-Flat Major, D. 960 ; Alexander Kobrin
A Schubertiade with Arpeggione ; L'Amoroso (Ricercar)
Beethoven: Sonates pour violon et piano ; Olivier Charlier
Beethoven: Variations ; Sélim Mazari
Beethoven: The Complete Piano Sonatas Played on Period Instruments ; Paul Badura-Skoda
Schubert & Liszt: Impromptus, Songs & Consolations ; Viacheslav Apostel-Pankratowsky
Liszt: Dante Symphony, Tasso, Künstlerfestzug & Vor hundert Jahren ; Weimar Staatskapelle, Karabits (Audite)
Bruckner: Symphony No. 1 in C Minor, WAB 101 (1891 Vienna Version) [Live] ; Philharmonie Festiva, Gerd Schaller (Hänssler)
Brahms: Fantasien, Op. 116, Intermezzi, Op. 117 & Klavierstücke, Op. 118 ; Hortense Cartier-Bresson (Aparté)
Granados, Goyescas ; J.Ph. Collard (La Dolce Volta)
Mahler Symphony No. 6 in A Minor "Tragic" ; Essen Philharmonic Orchestra, Netopil (Oehms)
Mahler: Symphony No. 8 (Live) ; Münchner Philharmoniker, Valery Gergiev (Münchner Philharmoniker)
Rachmaninov: Piano Concerto No. 3 Behzod Abduraimov, Concertgebouw (RGO Live)
« Morgen » Elsa Dreisig (Erato)
Chostakovitch: Symphony No. 13 (Live) ; Chicago SO, Riccardo Muti (CSO-sound)


parutions rééditions
Ravel: Miroirs, Sonatine & Valses nobles et sentimentales ; Emile Naoumoff
Mozart Recital : Emile Naoumoff
Bach: Quodlibet, Canons, Songs, Chorales & Keyboard Pieces ; Gustav Leonhardt (Warner)
Chabrier: L'œuvre pour piano ; Pierre Barbizet


fauré poètes mauillon le bozec



… belle semaine de découvertes à vous !

(et à bientôt pour de nouvelles notules un peu plus ambitieuses, dès que mes commandes « officielles » autour de Mlle Wieck et M. Gaubert seront honorées… quelques échos par ici, peut-être)


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Commentaires

1. Le dimanche 19 janvier 2020 à , par Mefistofele

(Continuation du Défi 2019 : Une année de nouveautés discographiques...)

À moins que je ne consulte la liste pour 2020 !
Le Démon devrait songer à faire appel à vos services, cette liste est la tentation incarnée !

J'ai donc sans vergogne pioché dedans, au gré des recommandations, des noms apparaissant dans la liste, ou bien du recensement que j'effectue de mon côté :

Symphonies no5 et no7 - Ludwig von Beethoven (Andrew Manze)
Mes symphonies favorites, avec un éclairage nouveau. Comme noté sur CSS, la septième revue ainsi, c'est quelque chose, j'ai eu l'impression de la découvrir. Le Scherzo en particulier me donnait l'impression d'un mouvement neuf.

Orchestral Works - José Serebrier (Alexandre Kantorow)
Complètement conquis. Les Symphonic BACH Variations sont repassées 3 fois de suite. La série des tangos n'est pas vilaine mais est plus anecdotique.

Sonates pour violoncelle - Roger Sacheverell Coke (Raphael Wallfisch, Simon Callaghan)
De belles œuvres, assez austères, qui ne se livrent pas facilement. Tendresse particulière pour la première. J'ai aussi écouté dans la foulée les concertos pour piano (Simon Callaghan, Martyn Brabbins), qui ne datent pas de l'année. Plus immédiats que les sonates, pas faciles pour autant. À réécouter plus attentivement.

Choral Works - Williams Mathias (St John's Voices)
Agréable, lumineux, avec quelques dissonances qui font dresser l'oreille ici et là. Je connais très mal ce répertoire, donc je ne suis pas bien placé pour en dire quoi que ce soit d'informé. J'ai pensé parfois à ce que je connais de Rautavaara, en moins désespéré (Marjatta ou les passages heureux de Lapsimessu, donc pas le saisissant Halleluja final).

Piano Vol. 1 : Préludes, Fantaisie, Pièces Difficiles pour enfant - Rota (Eleanor Hodgkinson)
Cela m'a renversé. Le répertoire pianistique traditionnel me laisse souvent de glace, et les chemins de traverse de CSS m'ont toujours réjoui. Qui plus est, Rota est un compositeur que j'affectionne. Les Préludes m'ont fait la plus forte impression, avec le dernier qui est quasiment une signature musicale du compositeur (on reconnaît des tournures du délicieux Concerto soirée si ma mémoire ne me trahit pas, donc sûrement une citation de La Strada à l'origine ?)

Quatuors à cordes - Gould, Gulda (Acies Quartett)
Encore une magnifique découverte ! Le Gulda est très surprenant, et très cinématographique, ai-je envie de dire. J'ai eu l'impression d'entendre des tournures similaires dans films d'animation, c'est très lyrique, et tellement "rangé" par rapport aux concertos...
Le Gould est bien sombre, par contre... Mais fort beau, au demeurant !
Et le son est un enchantement...

Je serai plus dur envers le disque Andriano / Pilati écouté avant la publication de la critique. Je me suis ennnuyé du début à la fin. C'est léger, trop léger, ai-je trouvé.

Que de musique encore à découvrir... Abert est sur ma table de chevet (à côté de Liebermann), mais mon survol des compositeurs anglo-saxons a pris un retard non-négligeable, et l'on (clin d'œil) m'a alléché avec de la musique vocale baroque dont je suis complètement néophyte... Où trouver le temps ? Conseils bienvenus !

Encore merci pour tous ces affriolants conseils !

2. Le lundi 20 janvier 2020 à , par DavidLeMarrec

Si j'arrive à tenter Méphisto, alors la Gloire m'appartient !

Comme dit à côté, merci pour l'écho sur Serebrier, j'étais curieux ! (tant de chefs célèbres sont meilleurs ou encore meilleurs comme compositeurs : Weingartner, Klemperer, Doráti, Tabakov…) Maintenant c'est sûr, je vais écouter.

Tu m'as aussi pris de court pour Coke et Mathias, merci d'avoir ouvert la voir !

Ravi que Rota t'ait plu ! Il existe en effet des mondes à l'écart du répertoire romantique germanique (+ Tchaïkovski-Rachmaninov & Debussy-Ravel) qui occupe l'essentiel des concerts. Je n'ai pas trouvé Rota fondamental, mais il fait une proposition délicieuse qui sans tenter aucune nouveauté de langage, dispose d'une réelle personnalité.

Moi aussi, très friand du Gulda ! Le Gould est beaucoup plus sérieux, oui. On sent qu'il s'ancre dans une tradition du quatuor du premier XXe germanique, et cherche vraiment à s'y conformer : ce n'est pas follement fantaisiste (ni très personnel, étrangement). Mais tout à fait réussi au demeurant. (Les Acies sont un très très grand quatuor actuel – leur Haydn sont fabuleusement pensés et articulés, en particulier.)

Pilati n'est pas le plus passionnant des néos – Riisager, c'est autre chose ! Mais il est sans doute d'autant plus desservi que les timbres du Symphonique de Moscou ne sont pas les plus séduisants.

(Miam pour Abert. Belles découvertes à toi alors ! Merci pour ces avant-premières que je vais m'empresser de découvrir à mon tour !)

3. Le samedi 25 janvier 2020 à , par Mefistofele

Bonjour cher David,

Car la chair (et le mélomane) est faible, je continue à picorer dans le tableau. Voici une poignée de retours, y compris pour un disque de la sélection 2019 que j'ai exploré cette semaine et qui m'a fait grande impression.

Ekkehard - JohannJoseph Abert (Peter Falk dir.)
De la très belle musique en effet, et la voix de Jonas... <3

Penelope - Rolf Liebermann (George Szell dir.)
J'ai été complètement séduit ! Il y a tellement de choses folles, comme le piano qui joue du ragtime (?) dans le quatuor des prétendants avinés (du moins, ils beuglent fort !), l'angoissant final de l'acte I, le silence terrible dans lequel se produit le dévoilement d'Ulysse et le long duo inquiétant qui clôt l'opéra !!! J'ai prévu de réécouter cela rapidement. Mais, car il y a un mais, où se procurer le livret, si cela était possible ? L'original allemand me suffirait, même si un support anglais ou français ne serait pas de refus.
Quel dommage qu'il n'existe pas d'enregistrement plus récent. Ça fait à peine plus d'une heure, et c'est complètement électrisant...

Clavinatas Nos. 1-7, Piano Sonata No. 1 & Downtoned Beats / Svein Hundsnes (Laura Mikkola)
J'ai retenu les clavinatas, des toccatas miniatures d'un seul tenant à chaque fois. La sonate utilise des couleurs similaires, mais dure peut-être trop longtemps pour l'exercice (au contraire, certains trouveront qu'il y a enfin un développement digne de ce nom ?).
Downtoned Beats est une suite de danses. Beaucoup de notes, d'effets cristallins, mais pas de rythmes entraînants ou dansables à mon sens.
J'ai eu du mal à rentrer dedans. Globalement, bien mais sans plus.

Complete Works for Harp / Boris Tishchenko (Ionella Marinutsa)
Deux pièces vocales extraordinaires et le monumental concerto pour harpe.
To My Brother, pour soprano, harpe et flûte, est une sorte de longue plainte aux accents surannés, avec des étrangetés ici et là pour rappeler que l'œuvre ne date pas du romantisme. Ensorcelant.
Testament est extrêmement entêtant, avec sa ritournelle grinçante et sa nomenclature des plus bizarres : soprano, harpe et orgue ! On dirait une espèce de foire des ténèbres, c'est fabuleux !
Le concerto, enfin... 5 mouvements enchaînés, de longs passages qui laisseraient à penser qu'on a affaire à une sonate pour harpe et piano pour l'auditeur tombant dessus par hasard, ou du moins sur une pièce chambriste. Beaucoup d'étrangetés rythmiques, d'instruments à nu (les percussions obstinées au début du III., la harpe solo du V.), de mélodies déceptives et cabossées typiques de Tishchenko, c'est une expérience !

Symphonies Nos. 1 & 2 / Alberic Magnard (Fabrice Bollon)
Spectre dégagé et quelle vivacité par rapport aux autres versions ! Pratiquement une minute coupée par rapport à Sanderling dans tous les mouvements de la deuxième symphonie ! Cette cure d'amaigrissement et cette vélocité nouvellement acquise me plaisent beaucoup et rendent ces symphonies plus digestes,* qui m'avaient toujours moins enthousiasmées que la quatrième.
*Sans faire de miracles pour la première qui est quand même bien longue et un peu lourde pour ce qu'elle a à dire, sauf un Presto bizarrement séduisant, parce que bref et "léger" comparé à ce qui précède ?

Cello concertos / Paul Ben-Haïm, Ernest Bloch, Erich Wolfgang Korngold (Raphael Wallfisch)
Le violoncelliste défricheur continue sa série sur les compositeurs juifs exilés. Pas mon volume préféré (je crois que j'ai préféré le concerto de Reizenstein), mais de très belles pièces d'inspiration hébraïques. Toujours beaucoup d'admiration pour les facilités mélodiques de Korngold et la production de Bloch, dont la symphonie pour violoncelle est enregistrée pour la première fois. Définitivement la pièce la plus marquante.

Clairières: Songs by Lili & Nadia Boulanger (Nicholas Phan, Myra Huang)
Nicholas Phan, découvert par ses récitals Britten, est un véritable enchanteur. Cette voix caressante, cette éloquence, je ne me lasse pas de l'entendre. Le programme, combinant des pièces vocales des sœurs Boulanger, est admirablement constitué. Il permet surtout de découvrir les pièces de Nadia, que je connaissais de l'abum Mademoiselle. Ce dernier est, à mon sens, éclipsé par les mélodies enregistrées ici, avec une captation très flatteuse, et le timbre du chanteur bien plus agréable que celui de Nicole Cabell en ce qui me concerne. J'ai fait la comparaison sur Versailles et Soleil couchant, que j'affectionne particulièrement, et le résultat est sans appel. Autre comparaison possible en temps réel, celle entre les deux Boulanger, et comme CSS, je préfère, du moins pour la mélodie, le legs de Nadia. Le cycle Clairières dans le ciel est fort beau mais me touche moins que les deux poèmes cités au-dessus. Dernière comparaison, faite avec l'album Timpani défendu par Jean-Paul Fouchécourt. Si la diction de ce dernier est plus lisible, le timbre de Nicholas Phan a toujours ma nette préférence. Bref, un album vocal superlatif.

Compositrices : À l'aube du XXe siècle / Mel Bonis, Lili Boulanger, Cécile Chaminade, Clémence de Grandval (Juliette Hurel)
Très beau récital de musique pour flûte et piano. Des pièces délicieuses et souriantes, dans une interprétation moelleuse.

Mais pour le coup, j'ai préféré un autre album sur une thématique proche qui n'est pas, me semble-t-il, dans le tableau :
Violon au féminin / Mel Bonis, Lili Boulanger, Cécile Chaminade, Chrystel Marchand, Germaine Tailleferre, Pauline Viardot-Garcia (Sandra Chenal)
Récital de violon et piano cette fois, avec des doublons de l'album ci-dessus. La version avec cordes me flatte plus l'oreille, d'autant que le programme est encore plus rare et intéressant. L'unique pièce de Marchand est un régal, les 6 morceaux de Viardot-Garcia consituent une enfilade de perles aux coloris resplendissants, un charmant coffret dans lequel j'ai puisé abondamment !

4. Le dimanche 26 janvier 2020 à , par DavidLeMarrec

Has ! Has ! Mefisto !

Abert : Oui, à cette époque, Kaufmann, ça claquait ! Et Gerhaher ! Et Reiter !

Liebermann : Oui, tellement court et tellement marquant (le meilleur opéra sur ce sujet, à mon gré). Je ne dispose pas du livret : unique enregistrement, et Orfeo ne les fournit pas en général… Néanmoins, vu le sujet, on arrive à peu près à suivre.

Svein Hundsnes : Pas encore eu le temps d'explorer ! Mais en général le label Grand Piano propose des explorations très originales et intéressantes, je leur fais plutôt confiance.

Tichtchenko : Complètement d'accord, les deux pièces vocales sont incroyables, mélodies très accessibles, tout public, mais nourrissantes et personnelles musicalement. Le concerto pour harpe est dans un tout autre style, chambriste à l'extrême, à côté le concerto pour violon de Berg (ou le second de Szymanowski), c'est Also sprach Zarathustra…

Magnard : Pas la même révélation que pour les 3 & 4. La 2 m'avait davantage manqué chez Sanderling, ce qui est étonnant vu les options de Bollon. Je dois réécouter le disque – en première écoute, c'est effectivement allégé, mais je n'y retrouve pas les qualités de rebond, de folklore et de couleur du précédent volume.

Wallfisch : Oui, il est au violoncelle ce que Triendl est au piano, très haut niveau, et partout où personne ne va !

Les Boulanger par Phan : On dispose enfin de mélodies de Nadia Boulanger, après des années où il n'existait que quelques pièces chez Troubadisc (épuisé depuis des lustres). Mais pour ce disque-ci, je trouve que le français de Phan, bien chantant par ailleurs, n'a pas tout à fait le naturel ni la clarté de l'enjeu. Sinon, en effet, je trouve les mélodies de Nadia particulièrement profondes, tandis que l'exploration harmonique personnelle de Lili dans son cycle des Clairières ne me touche pas aussi directement, je perçois la recherche plus que je ne ressens l'atmosphère. (Superbe programme évidemment !)

Chenal : Je n'avais pas relevé que cet album contenait un programme original ! Ça m'intéresse bien plus avec du Bonis et Ch. Marchand, d'autant plus si tu plaires pour lui ! Le disque de Juliette Hurel m'a fait le même effet : très agréable, quoiqu'on ne croise aucune pièce majeure.

Merci infiniment pour ce contrepoint / parcours complémentaire très riche !

5. Le mardi 28 janvier 2020 à , par Benedictus

Vale, cher David!

Comme tu as pu le lire sur classik, autant le disque Fauré de Marc Mauillon et Anne Le Bozec m'a plongé dans une douce hystérie (une réalisation superlative et une interprétation qui renouvelle vraiment l'approche - tout en flattant quelques-uns de mes dadas les plus personnels quant à la diction), autant la 8ᵉ de Mahler par Nézet-Séguin m'a été assez violemment insupportable (mais si toi, tu as aimé, je te ferai volontiers cadeau du CD la prochaine fois que nous nous croiserons) (ah, et puis je lirais volontiers les horreurs qu'un autre tien ami a pu écrire au sujet de ce disque, pour voir où je me situe dans l'exécration.)

6. Le dimanche 2 février 2020 à , par Mefistofele

Bonjour, cher David !

Je suis de retour, pour vous jouer de mauvais tours ! Du moins, une poignée de commentaires supplémentaires...

Complete Works for Solo Guitar, Vol. 2 / Alexandre Tansman (Andrea De Vitis)
Complete Works for Flute, Vol. 2 / Jacques Castérède (Cobus Du Toit)
Deux anthologies fort plaisantes mais qui ne mettent rien de bouleversant à jour.

Complete Piano Works, Vol. 1 / Tibor Harsányi (Giorgio Koukl)
Ibidem, mais c’est joué divinement bien par Koukl, toujours impeccable, toujours infatigable défenseur de répertoires essseulés. Pas aussi saisissant que ses Lourié (dont le langage m’est plus “familier” ?), mais au moins aussi intéressant que Tansman. Pour le coup, il aura couvert toute l’École de Paris ou presque (Martinů, Tansman, Tcherepnin et maintenant Harsányi) ?

Cantates Milda & Nijoła / Stanislaw Moniuszko (Lukasz Borowicz dir.)
Une veine mélodique qui coule de source, c’est en effet délicieux. Je confesserai toutefois lui préférer (parution ancienne et compositeur largement postérieur, même si ça ne saute pas aux oreilles) Feliks Nowowiesjski, qui n’est pas un inconnu sur CSS me semble-t-il. Ah, la veine épique de Quo Vadis, ou les premières notes de la symphonie no2 m’électrisent complètement. D’ailleurs, peut-on espérer des suites de la passionnante série commencée sur CSS à propos des plus beaux débuts de symphonies ?

Concerto pour violon no2 American Four Seasons + Sonate pour violon / Philip Glass (Piotr Plawner viol. Girado Vila pia., Philippe Bach dir.)
À ma grande surprise en gras sur la liste de CSS, est-ce pour expier des fautes graves ? Il s’agit pour ma part de la troisième version que j’écoute de mon plein gré, sans parler du premier concerto pour violon dont je raffole. Avant qu’on ne brandisse crucifix et eau bénite, j’aime ces deux concertos à la folie et une paire d’autres pièces de Filou (concertos et musique de film), cela ne va pas plus loin ! Péchés de jeunesse… nourris par un amour immodéré des motorismes.
Une pièce aux saisons qui ne disent pas leur nom, entrelardées d'interludes pour violon solo, et hommage avoué à Vivaldi (la nomenclature, sûrement ?). Cette nouvelle version, après celle de Robert McDuffie, le dédicataire, et de Gideon Kremer, est tout à fait recommendable, mais son utilité ne me paraît pas immédiate. Elle est (trouvé-je), superbement captée, un avantage non négligeable par rapport au live de Marin Alsop ou au spectre un peu bouché de la version Kremer, et jouée avec aplomb, un brin trop de confort dans l’ensemble, surtout comparé au tranchant de Kremer (jeu et tempi). La folle accéleration finale n’en est toutefois que plus réussie, du coup. Peut-être un premier choix en fin de compte, pour la qualité du son et le prix très doux ?
La sonate mérite à peine une mention, soi-disant inspirée par Brahms et Fauré… Seul le mouvement central ne donne pas l’impression d’avoir été entendu mille fois avant. Comme la plupart des pièces de Glass, moins il y a d’instruments, plus la nuDité (avec un D) des mélodies et du métier est dérangeante jusqu’à l’ennui (son piano solo est à mon sens assommant).

7. Le lundi 3 février 2020 à , par DavidLeMarrec

Merci, Messieurs, pour ces riches apports :

Benedictus : « la 8ᵉ de Mahler par Nézet-Séguin m'a été assez violemment insupportable »
J'ai effectivement lu tes réserves, en particulier sur la prise de son écoutée au casque ! Ça ne m'étonne qu'à moitié : sur matériel « extérieur » (de basse qualité), il y a des effets de zoom étranges. Mais ils ne m'ont pas du tout gâché l'écoute, j'aime beaucoup la fluidité simple de la lecture (et la distribution assez idéale).

Mefistofele : « 1 / Tibor Harsányi (Giorgio Koukl) »
Si c'est aussi bien que Tansman, c'est vraiment alléchant. Je n'étais pas sûr de ce que ça donnait… maintenant je suis sûr de l'écouter !

Moniuszko : Mieux que seulement de belles mélodies, les récitatifs sont absolument fantastiques (quelle éloquence !). Effectivement, Nowowiejski a un langage plus intéressant, mais d'une tout autre époque (pourquoi pas Rózycki, tant qu'à faire :) ). La montée assez sommaire du début de la Symphonie n°2, mais plein de notes étrangères et avec tricot schrekerien chargé en arrière-plan, c'est en effet quelque chose !

Glass : En gras (c'est-à-dire « curieux, si j'ai le temps ») parce que je n'ai jamais écouté ce second concerto, je crois bien. Le premier, sans être bien écrit, doit être à peu près la seule chose un minimum intéressante que j'aie entendue de lui. Donc je voulais tenter. Je suis si peu au courant de sa production que je me demandais si c'était une création.
« nourris par un amour immodéré des motorismes. » Pareil, mais pour ça il y a quand même le piano Liatochynsky, Walton 1 et plein de Martinů… Et même, si on veut à tout pris du minimal, Southam ou Reich. Pas besoin de souffrir.
(Mon Dieu le piano solo de Glass, en effet ! Mais je connais beaucoup de gens, ardents mélomanes assez sérieusement informés par ailleurs, qui l'adorent, plus que le reste de sa production. Ça reste un mystère complet pour moi : cette musique se résume largement à de l'harmonie très basique, avec quelques « fautes » ajoutées et une répétition identique à l'infini… À côté, In C c'est un nuage-cluster de Ligeti.

« D’ailleurs, peut-on espérer des suites de la passionnante série commencée sur CSS à propos des plus beaux débuts de symphonies ? »
Oh, ça me fait plaisir ! J'ai été assez accaparé ces derniers mois par la conception de plusieurs notices de disques (flûte-voix du début du XXe français, Wieck-Schumann…), mais oui, j'ai toujours en projet la poursuite des deux principales séries en cours, « une décennie, un disque » et « les plus beaux débuts de symphonie ». En revanche, les titres sélectionnés parmi mes chouchous sont pour la plupart des tubes… (il faut dire aussi que les conducteurs ne sont pas toujours faciles à dégoter pour les symphonies néerlandaises encore sous droits…)

À bientôt Messieurs !

8. Le lundi 3 février 2020 à , par Mefistofele

Cher David,

Merci encore de prendre le temps de répondre si tant de projets sont à accaparer les soirées de CSS ! Je me permets quelques questions supplémentaires, lorsque l'envie et le temps seront congruents.
Southam, c'est Glass Houses et Rivers ? Le peu que j'avais entendu me faisait penser à Glass au piano, et c'était franchement pénible peu excitant.
Rózycki, jamais entendu parler, un extrait de sa musique de chambre (quintette !) me fait frémir d'excitation... Des choses à écouter en particulier ?
Quant au piano de Lyatoshinsky, je ne connais que ses symphonies par le disque... Partons en chasse, alors !
Que de découvertes en perspective !

Glass... Il s'avère que j'ai essayé pas mal de choses, et que j'ai trouvé des choses intéressantes du côté des concertos, les deux pour violon étant à mon sens le meilleur de sa production (et Koyaanisqatsi, assez hypnotique, à défaut de montrer un métier d'orfèvre). Par contre, son piano qui soit la meilleure part de sa production... j'en suis pantois. On doit passer ça dans un des cercles de l'Enfer... une pièce de 4 minutes qui donne l'impression d'en durer 40, grâce aux boucles on perd le compte, c'est fabuleux, ce sentiment d'éternité avec si peu de moyens ! Ou on peut offrir ça aux pianistes débutants ?

Trève de médisances, bon courage et au plaisir de lire la plume des lutins, dans une notice ou une notule !

9. Le mercredi 5 février 2020 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Mefisto !

Oui, j'aime beaucoup certaines des Rivers de Southam – mais il ne faut évidemment pas essayer d'écouter tout ça à la suite, on se lasse vite. Mais une posée dans un récital fait beaucoup d'effet, je trouve.

Rózycki, il y a de très belles œuvres symphoniques, et surtout ses opéras, du romantisme vraiment enrichi de grosses touches décadentes, mais une décadente sophistiquée, davantage marquée par les demi-teintes de Debussy que par des flonflons pucciniens. À connaître absolument, à mon sens le grand compositeur polonais de son temps avec Szymanowski – qui est plus difficilement accessible, à mon sens, avec son hystérie modulante plusieurs fois par mesure ! |:-o (Ah si, j'aime beaucoup Baculewski aussi, pour les Quatuors qui suivent les évolutions de leur temps, un bon cran au-dessus de Bacewicz !)

Lyatoshynsky, ma foi, je ne dirais pas que j'aime son piano (les grands martèlements mécanistes me ravissent moins que les flux démiurgiques de la Troisième symphonie), mais ça mérite d'être entendu pour sa radicalité assez inouïe !

Glass : Je doute d'adhérer un jour, considérant que j'ai écouté ses bonnes œuvres, et que tout ce qui peut plaire, je l'entends comme des défauts. Avec les bons produits, ou pour une écoute vraiment naïve en fond, peut-être – et encore, même pour les films je trouve qu'il y a un côté désagréablement impavide, comme si la musique ne prenait jamais, tout à sa propre routine, la peine de s'articuler à l'action représentée sur l'écran…

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