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[Carnet d'écoutes n°68] — Tromboncino, Reger, Schmidt, Yun, Hymel, Brentano SQ, Alcan SQ…


Au programme cette semaine :

  • Quelques nouveautés : Sulla lira chez Ricercar, récital Hymel chez Warner, Balkan Fever de Kristjan Järvi, Beethoven des Alcan et des Brentano…
  • Déclamations anciennes, de Guillaume d'Aquitaine à Bartolomeo Tromboncino.
  • Motets et cantates de Couperin, Mondonville et Rameau.
  • (Une partie du) meilleur des intégrales et anthologies de quatuors de Beethoven.
  • Musiques avec clarinette du premier XXe.
  • Intégrale symphonique Franz Schmidt.
  • Musiques d'aujourd'hui : Gordon, Ruzicka, Yun, Manoury, Rihm… et même du (bon) néo-folk.







Dimanche 22 février

Schmidt – Symphonie n°2 – Malmö SO, Sinaisky (Naxos)
Schmidt – Symphonie n°4 – Malmö SO, Sinaisky (Naxos)
Schmidt – Symphonie n°3 – Malmö SO, Sinaisky (Naxos)
Schmidt – Variationen über ein Husarenlied – Malmö SO, Sinaisky (Naxos)
Schmidt – Symphonie n°1 – Malmö SO, Sinaisky (Naxos)
Schmidt – Chaconne – Malmö SO, Sinaisky (Naxos)
Sorte de quintessence du postromantisme, dans ses aspects les plus radieux (n°2) ou désespérés (la n°4 semble planer sur un monde en ruine). L'interprétation et la prise de son Sinaisky-Naxos sont en plus particulièrement chaleureuses et lisibles. Un indispensable pour moi.
Déjà objet de deux disques du jour, d'ailleurs : n°2 et n°3-4

Hindemith – Quintette avec clarinette – Spectrum Concerts Berlin
D'un genre assez éclaté, étonnamment bastringue pour du Hindemith, mais toujours intéressant.

Berlioz – Roméo & Juliette – Berliner Phkr, Maazel
Ce ne sont que des extraits, mais le jeune Maazel fait des étincelles avec ce son creusé caractéristique – l'équilibre entre les deux tempéraments est assez idéal.

Beethoven – Quatuor n°8 – Takács SQ
Beethoven – Quatuor n°9 – Takács SQ
Plus le temps passe, plus, sous leur apparence homogénéité et robustesse, je suis sensible aux lectures des Takács : clarté des plans, sûreté instrumentale, et surtout en permanence un élan très généreux. Ils disposent surtout de cette assise vraiment utile pour les quatuors de Beethoven. Une des meilleures lectures des Razoumovski.

Lundi 23 février

Beethoven – Quatuor n°7 – Emerson SQ

Magnifique mouvement lent empli de gravité, mais la justesse est, étonnamment, pas tout à fait parfaite dans le final. Néanmoins très belle lecture, les Emerson sont une valeur sûre.


Reger – Quintette avec clarinette – Berlin Philharmonia SQ
Une petite merveille de pudeur : à part la citation du Quintette de Brahms dans le Vivace, quasiment aucun thème saillant, tout est discrètement beau, sans aucune ostentation. Beaucoup de très bonnes versions au disques, celle-ci étant l'une des meilleures.
Reger – Quatuor en mi bémol – Berlin Philharmonia SQ
Reger – Sérénade Op.141 – Ensemble Oxalys
Reger – Sérénade Op.77a – Ensemble Oxalys
Reger – Sonate avec clarinette n°1 – Klenyán, Csalog
Reger – Sonate avec clarinette n°3 – Klenyán, Csalog
Ces sonates, rarement jouées, sont de petites pièces d'orfèvrerie, là encore sans effets dramatiques, mais d'une densité musicale très grande, sorte de Brahms amélodique mais plus profond.

Beethoven – Quatuor n°9 – Borodin SQ
Beethoven – Quatuor n°11 – Borodin SQ
Version Virgin de ces quatuors (également gravés, avec moins d'ardeur et une prise de son trop réverbérée, pour l'intégrale Chandos). La rondeur naturelle du son des Borodine n'empêche nullement une précision du trait qui en fait l'une des anthologies (je ne crois pas que l'intégrale ait été finie) les plus précieuses du circuit.

Mardi 24 février

Reger – Sonate avec clarinette n°3 – Klenyán, Csalog
Reger – Albumblatt – Klenyán, Csalog
Reger – Tarentella – Klenyán, Csalog
Reger – Romance – Klenyán, Csalog
Reger – Sonate avec clarinette n°2 – Klenyán, Csalog
Reger – Quintette avec clarinette – Klenyán, Somogyi
Très grandes versions, en plus (chez Hungaroton).

Marteau – Quintette avec clarinette – Ensemble Acht
Ils étaient très amis, Reger l'admirait, et ce n'est pas mal… mais je peine à me passionner pour cette œuvre. L'aspect discret (et germanique !) est celui de Reger, mais il manque un peu de densité et de charme dans l'écriture pour me convaincre totalement.


Beethoven – Quatuor n°7 – Alcan SQ
Beethoven – Quatuor n°8 – Alcan SQ
Beethoven – Quatuor n°10 – Alcan SQ
Beethoven – Quatuor n°11 – Alcan SQ
Je n'avais pas vu que les Alcan, formidables pour leur tranchant et leur hauteur de vue dans Schubert, Debussy ou Borodine, avaient enregistré Beethoven. Ils ne leur reste plus que le groupement des quatuors tardifs à publier chez ATMA. Beaucoup de détachés, spectre très clair, une lecture vivifiante, résolument dans le goût d'aujourd'hui, mais sans recherche de l'effet. Il leur manque peut-être un rien d'assise pour sonner avec ampleur chez Beethoven (le Huitième paraît un peu étroit ou grinçant par endroit).

Mercredi 25 février

Beethoven – Quatuor n°1 – Alcan SQ
Beethoven – Quatuor n°2 – Alcan SQ
Beethoven – Quatuor n°3 – Alcan SQ
Beethoven – Quatuor n°4 – Alcan SQ
Beethoven – Quatuor n°5 – Alcan SQ
Si le Premier reflète les qualités et les limites précédemment nommées, les autres sont réellement impressionnants (le Deuxième est tout de bon une première référence), feu d'artifice de couleur… la juvénilité de ces quatuors qui n'ont pas encore abandonné le classicisme ne paraît jamais formelle sous cet élan et ce trait acéré, non dépourvu d'un très joli grain.


¶ Album français « Héroïque » de Bryan Hymel (ténor).
Un très bon récital, qui passe en revue les grands airs, d'œuvres célèbres ou non, pour fort ténor.
Très maîtrisé techniquement, avec une voix sombre (appuyant beaucoup les harmoniques graves d'une voix pas forcément large), mais projetée et très maîtrisée (les aigus très pleins semblent suspendus, façon Vezzani). Cela convient remarquablement pour Énée et Vasco de Gama (il faut dire qu'on a bien pire dans l'oreille…), et assez bien pour Sigurd et Jean-Baptiste, mais globalement, l'émission sonne très typiquement américaine pour ce récital français, avec un point de résonance un peu nasal et arrière, qui rend son bon français un peu distant, très « chanté », et rend la déclamation moins frémissante qu'avec des voix plus claires ou antérieures. (Par moment, on remarque même un vibrato pas très juvénile…)
Dans le paysage actuel, vu le peu de ténors francophones ou avec des placement antérieurs sur le créneau des rôles dramatiques français, Hymel reste quasiment un premier choix ; mais moi, j'aimerais aussi qu'on ait des alternatives plus idiomatiques (pas tant dans la diction que dans le placement vocal).
De toute façon, ça reste du récital, donc forcément frustrant et hors-sol – mais cela rejoint mes impressions en salle : la voix n'étant pas exceptionnellement large, elle pourrait s'accommoder de plus de clarté et de liberté, d'autant que Hymel en a la technique (les aigus sont saturés en harmoniques de façon très généreuse, façon Leech).

Beethoven – Quatuor n°6 – Alcan SQ

Debussy – La Mer (« De l'aube à midi ») – Les Siècles, Roth
Une version sur instruments d'époque, aux équilibres très différents, plus tranchants. La plus value est infiniment plus nette que pour ses Stravinski – il en avait déjà été question, en particulier pour la découverte ahurissante de la Première Suite de Debussy.
À la réécoute, je suis un peu moins séduit, mais peut-être est-ce une question d'humeur vis-à-vis de La Mer, que je n'ai pas envie d'écouter tous les jours.

Beethoven – Quatuor n°12 – Tokyo SQ II (HM)
Beethoven – Quatuor n°12 – Tokyo SQ I (RCA)
Beethoven – Quatuor n°12 – Cremona SQ
Beethoven – Quatuor n°12 – Amadeus SQ
Beethoven – Quatuor n°12 – Takács SQ
Beethoven – Quatuor n°12 – Brentano SQ
Beethoven – Quatuor n°14 – Brentano SQ
Tentative décevante avec les Tokyo, très mesurés : il y a tellement de choix dans ces quatuors, on a plutôt envie d'entendre plus engagé. Les Cremona sont ici très râpeux (instruments d'époque sans concession) – raison pour laquelle leurs 6 et 11 sont des références absolues, tandis que les Amadeus jouent au contraire le fondu harmonique (ce quatuor s'y prête très bien). Les Takács sont un autre très bon choix, mais les Brentano demeure la lecture à laquelle je reviens sans cesse. Malheureusement, ils ne se produisent jamais en Europe (hors Royaume-Uni), mais leur son est exceptionnel de concentration et de netteté, peu vibré, très structuré, éloquent mais dans une forme de décantation, loin de tout effet, qui sied idéalement à ces derniers quatuors. Ils viennent d'ailleurs de publier le troisième et dernier volume des quatuors de maturité, j'attends avec une impatience non dissimulée la suite !

Jeudi 26 février

¶ Album Amor mais perfeito de Joana Amendoeira


¶ Album Balkan Fever, MDR Leipzig RSO, Kristjan Järvi.
Véritable album de cross-over, fait de semi-réécritures, avec des guitares et des accompagnements symphoniques… Pas déplaisant, mais je crois que j'aimerais autant sans orchestre ; il faut dire que j'écoutais ça dans une perspective symphonique, donc le désarçonnement était brutal. À réessayer, peut-être, bien que ça ne me semble majeur ni d'un côté ni de l'autre du pont…
C'est un peu dommage, K. Järvi s'est spécialisé dans des œuvres un peu festives et pas toujours très profondes, avec des sortes de happenings « ethniques »… alors que c'est un très grand chef — ses Nielsen joués en Estonie étaient formidables, par exemple… mais il semble qu'il ait trouvé une voie plus facile pour l'export. Cela dit, vu ses qualités, il est très possible que même ces programmes soient jubilatoires en salle.

Hummel – Concerto pour trompette – Romain Leleu, Baltique ChbO
J.B.G. Neruda – Concerto pour trompette – Romain Leleu, Baltique ChbO
Haydn – Concerto pour trompette – Romain Leleu, Baltique ChbO
Mis à part le joli mouvement lent du Neruda, les œuvres (comme la plupart des concertos pour trompette) ne sont pas très passionnantes… et Leleu est assez inexpressif, d'un timbre très ferme qui varie peu.

Guillaume IX d'Aquitaine – Las Cansos del Coms de Peitieus – Brice Duisit (vièle à archet et chant)
La musique est très répétitive (purement strophique), et à l'audition seule, je ne perçois probablement pas toutes les nuances du texte, même dans « ma langue ». À retenter de façon plus sérieuse (et sans vièle à archet, car la voix de ténor sans façons de Duisit est très belle, mais le grincement permanent finit par agacer).
¶ Album Insula Feminarum par La Reverdie.
L'anonyme français « Se Geneivre, Tristan » est une merveille absolue, qui évoque d'ailleurs les plus Prologues strophiques de l'ère baroque (Euricide de Peri, Orfeo de Monteverdi, Didone de Cavalli…). Moins intéressé par les pièces instrumentales, écrites sur des boucles non variées, mais la musique vocale est belle, et flattée par les équilibres instrumentaux de ce très bel ensemble.

Michael Gordon – Dystopia – LAP, Robertson (chez Cantaloupe Music)
Très beau, évoque une sorte de Meisel minimaliste. Beaucoup d'imitation de modèles (les sirènes de Varèse comme dans Amériques, les moteurs d'Adams comme dans Short Ride in a Fast Machine), assez réussie… mais la pièce est longue (une demi-heure), et à mi-chemin on commence à sentir les effets de répétition. Néanmoins, à écouter.

Beethoven – Quatuor n°9 – Kuijken SQ
Un des disques les plus doux des Kuijken, vraiment étonnant, presque romantisant. (Je les aime davantage quand ça grince, je l'avoue.)

Vendredi 27 février


¶ Album O de Damien Rice
Du bon folk recherché, avec des textes qui évoquent des situations de façon fragmentaire et laissent de la place à la contemplation. Musicalement aussi, on trouve des choses relativement rares (des sauts de septième), divers effets… le versant raffiné du genre. J'aime tout particulièrement « Older Chests ».


Beethoven – Quatuor n°13 – Brentano SQ
La nouvelle livraison des Brentano… et encore une grande claque, sans concession. Peu vibré, tendu, avec du vrai grain et une assise profonde, pas d'effets extérieurs… vraiment le Beethoven que je veux entendre !
Beethoven – Quatuor n°13 – Amadeus SQ
Toujours cette elle simplicité, et une polyphonie impressionnante là où on ne l'attend pas (l'Andante du III).
Beethoven – Quatuor n°12 – Cremona SQ

Michael Gordon – Rewriting Beethoven's Symphony n°7 – Bamberg SO, Nott
L'exercice consiste essentiellement en l'ajout d'effets (avec une grammaire minimaliste). Il y a un petit côté charognard (faire des sous avec un titre célèbre sans avoir soi-même grand'chose à apporter) même si ça se laisse écouter.


¶ Album Sulla lira par Le Miroir de Musique.
Vient de sortir cette semaine. Monodies accompagnées par des instruments se revendiquant de la lire. Œuvres de Domofonte, Tromboncino, Zarri, Fogliano, Dalla Viola, Corteccia, Saracini, Arcadelt, Striggio, D'India, Caccini… Beaucoup d'œuvres sacrées, et les thématiques profanes ne sont pas forcément orphiques.
Le grand récit « Dunque piangiamo, o sconsolata lira » (anonyme) est un petit bijou ; le reste convainc diversement, selon les accompagnements et la qualité intrinsèque des musiques.

¶ Album Sell sell sell de David Gray
Agréable, mais essentiellement constitué de boucles dont on peut légitimement se lasser… Textes plutôt bons eu égards aux standards.
¶ Album 9 de Damien Rice
Découverte. Bien, mais sensiblement les mêmes recettes que le premier…

Beethoven – Quatuor n°16 – Amadeus SQ
Une interprétation très adéquate pour la discrétion d'une telle œuvre.

Duparc – La Vague et la Cloche – Philippe Sly (bande de 2011)
Semble moins puissant qu'aujourd'hui, mais y montre sa belle souplesse.
Ravel – Don Quichotte à Dulcinée – Philippe Sly (Analekta)
Étonnant, timbre un peu dur et très typé nord-américain anglophone, très différent de son Ori, de son Duparc, de son Rameau.
Rameau – Les Amants trahis – Guilmette, Sly, Corriveau, Beauséjour
La plus belle cantate de Rameau (la plus roborative aussi)… Sly est capable de moduler son timbre pour l'alléger et le clarifier, si bien qu'il peut se calibrer parfaitement pour le style et que son personnage prend parfaitement vie. Même les coloratures sont très bonnes.

Mondonville – Coeli enarrant – Padaut, Laurens, Del Pozzo, Correas, Coin
Moins célèbre que le disque Christie, des œuvres moins spectaculaires aussi… mais tout est au moins aussi beau. « In sole posuit » par Correas est un des plus beaux moments jamais gravés dans un sillon.
Couperin – Quatre versets d'un motet composé de l'ordre du roi – Rousset
Couperin – Qui dat nivem – Rousset

Samedi 28 février


Rameau – Cantate Thétis – Sly, Corriveau, Beauséjour
Rameau – Cantate Les Amants trahis – Guilmette, Sly, Corriveau, Beauséjour
Rameau – Cantate Aquilon et Orithie – Sly, Corriveau, Beauséjour

¶ Album Cansos de Trobairitz, par Hesprion XX & Savall
Très mélismatique, manifestement inspiré des pratiques qui nous sont parvenues en matière de musique « orientale ». Je ne mesure pas du tout le caractère authentique ou non de ces variations subtonales (voire submodales).

¶ « Toute la vie » de Goldman.
Parce qu'il faut bien se tenir informé. Il faut vraiment être français pour pouvoir faire une polémique d'un truc aussi consensuel.

Ruzicka – Quatuor n°6 – Minguet SQ
Vraiment du contemporain standard, pas déplaisant, mais je ne peux m'empêcher, comme avec les petits-maîtres du XVIIIe, de me demander à quoi bon ?


Yun – Concertino pour accordéon & quatuor – Hussong, Minguet SQ
Yun est un excellent compositeur, mais sa biographie a beaucoup teinté ses œuvres d'un désespoir palpable, parfois aux limites du supportable… C'est ici l'une de ses très rares œuvres joviales, et parée de très belles couleurs comme à l'ordinaire, la danse en plus… et même une véritable coda ! À écouter, vraiment.

R. Strauss – Don Quichotte – Duisbourg, Darlington
Encore une prise de son très impressionnante chez Acousence Living Concert Series : très réaliste par rapport à ce que l'on entend dans un théâtre, mais très spacieuse – comme prise des meilleures places, mais en abattant les balcons. Par ailleurs, excellents orchestre et chef, même si le catalogue proposé au disque souffre de beaucoup de concurrence (et ne fait pas forcément figurer les œuvres les plus majeures du répertoire).

Schönberg – Symphonie de chambre n°2 – Association de Musique de Chambre de Leipzig, Max Pommer
Schönberg – Die Verklärte Nacht – Association de Musique de Chambre de Leipzig, Max Pommer
Max Pommer a eu peu de fortune discographique, mais il s'agit d'un très grand chef, capable de galvaniser des formations modestes… On l'entend ici, avec une superbe Seconde Symphonie de chambre, et une Nuit Transfigurée vive, qui tire le meilleur parti de la version orchestrale – le nombre permettant de faire bruisser la musique de plus de tensions inquiétantes, et pas, comme la plupart du temps, de s'empâter dans l'autosatisfaction de sa propre volupté.
Schönberg – Symphonie de chambre n°1 – Twentieth Century Classics Ensemble, Robert Craft
Schreker – Symphonie de chambre – Badische Sk Karlsruhe, Neuhold
Schreker – Ouverture de Memnon – Badische Sk Karlsruhe, Neuhold
Berg – Trois pièces pour orchestre – Badische Sk Karlsruhe, Neuhold )
Pas le meilleur disque de Neuhold (ni de Karlsruhe, orchestre limité de toute façon), mais on ne peut pas être déçu du voyage avec lui, jamais. [Peut-être le plus grand chef vivant, à mon gré.]

Manoury – Stringendo – Arditti SQ
Rihm – Quatuor n°5 – Minget SQ

Couperin – Quatre versets d'un motet composé de l'ordre du roi (Tabescere me fecit) – Rousset
Couperin – Qui dat nivem – Rousset
Couperin – Sept versets d'un motet composé de l'ordre du roi (Converte nos Deus) – Rousset
Couperin – Sponsa Christi – Rousset
Couperin – Sept versets d'un motet composé de l'ordre du roi (Qui regis Israel) – Rousset
Couperin – Laudate pueri Dominum – Rousset

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Comment ça marche ?

La cotation est complètement subjective et ne prend pas en compte la qualité mesurable de l'oeuvre, seulement le plaisir que j'ai à l'écouter (à ce moment précis). L'interprétation n'est pas prise en compte.

Une tartelette au citron (ou un putto d'incarnat selon les jours) est signe que ça m'a plu.


Une oeuvre agréable, qui n'appelle pas forcément la réécoute.
Exemple : Le trio avec piano de Rihm.


Une oeuvre intéressante, qui méritera d'être réécoutée de temps à autre.
Exemple : Les premiers trios de Beethoven.


Une très belle oeuvre, qui appelle des écoutes régulières.
Exemple : Les trios de Debussy et Ravel.


Un chef-d'oeuvre, une des oeuvres importantes de ma discothèque, à réécouter abondamment.
Exemple : Les trios de Théodore Dubois.


L'une des quelques oeuvres qui me sont extrêmement chères.
Exemple : Les quatuors de Czerny.

Ainsi, à part la tartelette esseulée qui est un peu mitigée (oeuvre agréable mais oubliable, ça va bien si le temps ne nous est pas compté), la seule présence de portion citronnée indique que j'ai aimé. Le principe n'a donc rien à voir avec les étoiles « objectives » des magazines qui donnent ou pas la moyenne aux enregistrements.

Exceptionnellement, si je suis vraiment en colère, je peux aussi le signaler. Je distribue alors des tartelettes au citron meringué, qui sont à la vraie tarte au citron ce que les persécutions nazies sont à l'Éphèse classique.


Je n'ai pas aimé du tout, du tout. Ça ne me parle pas.
Exemple : L'oeuvre orchestrale d'Olga Neuwirth.


C'est insupportable, grotesque, scandaleux. Et surtout ça fait mal.
Exemple : L'oeuvre pour orgue de Philip Glass.


Je suis mort.


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Commentaires

1. Le lundi 2 mars 2015 à , par Diablotin :: site

Je pense que tu devrais essayer les derniers quatuors par Juilliard I ou le quatuor LaSalle. Tendus et puissamment architecturés !

2. Le lundi 2 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Diablotin !

C'est vrai. Mais le grain est un peu rêche et il y a surtout un brin de raideur. Dans Beethoven, il y a suffisamment d'interprétations pour que je veuille fromage et dessert, l'assise sonore et le rebond de la danse, l'architecture et la souplesse… Dans le genre « international », Takács et Emerson me donnent ça, mais sinon, il y a des versions d'aspect moins robuste (Orford) ou plus typé (Pražák) qui remplissent assez bien ces critères.

Parmi les grands (semi-)anciens, je suis plutôt intéressé par les Italiano (j'adore vraiment – cette petite distance qui chez d'autres de la raideur, chez eux paraît une forme d'élégance suprême) et les Amadeus (un Beethoven très apaisé, mais malgré la qualité du fondu, extrêmement lisible).

Les Brentano, c'est encore différent : ça joint la simplicité robuste des Juilliard à la netteté de trait des Kuijken… mais en beaucoup mieux que l'un et l'autre ! Je suis extrêmement curieux de leur son en vrai, et de l'aspect de leurs Beethoven pré-Douzième… À suivre.

3. Le mardi 3 mars 2015 à , par Diablotin :: site

J'aime mon Beethoven un peu mat et tendu dans les derniers quatuors. Les Italiano, très beaux, sont un peu trop léchés à mon goût, et les Amadeus assez vilains de sonorité dans mon souvenir et tellement peu engagés... Et pour les premiers et les médians, outre Juilliard I, j'aime beaucoup la première mouture du Quatuor Melos, qui s'appelait encore "Quatuor Melos Stuttgart", au tout début des années 70.
Il est vrai que pour des oeuvres aussi bien servies par le disque -en quantité et en qualité-, le choix est vaste et les optiques variées !

4. Le mardi 3 mars 2015 à , par Olivier

Bonsoir,

et merci bien pour votre référence sur Twitter pour Christian Gerhaher "romantische arien". Tout est très beau, mais la romance "blick'ich Umher..." est superbe.
Toujours des découvertes et de belles pistes sur CsS

5. Le mardi 3 mars 2015 à , par Olivier

Bonsoir,

et merci bien pour votre référence sur Twitter pour Christian Gerhaher "romantische arien". Tout est très beau, mais la romance "blick'ich Umher..." est superbe.
Toujours des découvertes et de belles pistes sur CsS

6. Le mercredi 4 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonjour !

--

@ Diablotin :

J'aime mon Beethoven un peu mat et tendu dans les derniers quatuors.

Moi aussi (mais transparent). Précisément, je ne trouve rien de léché dans les Italiano (il y a même beaucoup de disjonctions dans le détail), plutôt une forme d'élégance suprême malgré leur sonorité d'un autre temps – je suis en général assez rétif au style chambriste pré-60 (et les Italiano sont plus typés 1940 que 1980), que je trouve trop imprécis, trop distant et surtout trop « soliste » (les premiers violons qui jouent en permanence des soli, ça m'agace très vite… je n'aime donc pas particulièrement les Amadeus par principe). Les Italiano échappent vraiment très bien à tous ces biais pour une lecture très tendue et fouillée malgré leurs caractéristiques sonores « rétro ».

Pour les Amadeus, je n'ai écouté que le report Audite, où le son est très beau, très doux et rêveur. Je n'ai pas essayé les Melos, mais je trouve tout ce que j'ai entendu d'eux d'une mollesse absolument rédhibitoire (toujours pas réussi à trouver pire dans Schubert, par exemple, même hors intégrale). En plus de ça, même le timbre paraît terne et geignard… C'est vraiment différent dans Beethoven ?

--

@ Olivier :

Ah, pour moi, c'est plutôt Froila qui emporte… mais tout est fantastique là-dedans, en effet. Je suis très content que ça vous ait plu, c'est vraiment un disque qui mérite l'écoute ! Si je ne devais sauver qu'un seul récital d'opéra d'un holocauste discographique intégral, mon choix serait aisé.

7. Le jeudi 5 mars 2015 à , par antoine

David, vous avez raté la sortie des Casella?

8. Le jeudi 5 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Antoine !

Sans doute parce que j'ai manqué de temps pour écouter de la musique cette semaine.

Quels Casella ? J'ai vu passer des À la manière de… aux titres amusants que je n'avais pas vus auparavant, mais je ne suis pas sûr que ce soit neuf.

Il faut dire qu'il y a eu énormément de parutions ces dernières années (on parle beaucoup des œuvres orchestrales par La Vecchia, mais il y a aussi beaucoup de musique de chambre chez de petits labels), je n'ai pas encore tout épuisé, en particulier le legs pour piano (intégralement disponible, tout de même).

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