Carnet d'écoutes : Philippe GAUBERT (mélodies), Egon WELLESZ (Der Abend, pour piano)... et Beethoven
Par DavidLeMarrec, mercredi 28 août 2013 à :: Carnet d'écoutes - Le disque du jour - Les plus beaux décadents - Mélodie française - Domaine symphonique - Domaine chambriste - Musique de la période classique - Musique romantique et postromantique - Musique décadente - Musiques du vingtième siècle :: #2311 :: rss
Bonne pêche : trois enregistrements exceptionnels.
Philippe GAUBERT - Mélodies
On navigue entre le Debussy du Faune (la mélodie, pas le poème symphonique), le Ravel des Histoires Naturelles, et des langages « modernes » mais plus stables (Ropartz, Koechlin, Cras...). Sans être absolument neuf, l'ensemble s'inscrit dans le courant des expérimentations de cette époque.
J'aime tout particulièrement les Trois Nouvelles Ballades sur Paul Fort, très colorées et évocatrices. Les Six Poèmes (Baudelaire, Fort, Régnier) sont aussi très beaux, un peu moins originaux, plus confortables et « aquatiques ».
On y retrouve beaucoup de poèmes très à la mode parmi les compositeurs du temps.
Version : Parution récente, seul Timpani les a enregistrées (comme l'indispensable Symphonie en fa)... et c'est difficilement égalable. Mélanie Boisvert, Lionel Peintre et Alain Jacquon sont des spécialistes du genre depuis longtemps, et il est inutile de prendre du temps à détailler leurs vertus : tout est idéal, la beauté des timbres (piano inclus), la diction exceptionnelle, l'élégance suprême, la maîtrise de tous les aspects de ce style si spécifique...
Il faut l'entendre. (Et même l'acheter, pour que Timpani puisse poursuivre sa contribution exceptionnelle au patrimoine culturel français.)
Egon WELLESZ - Der Abend Op.4 (1909-1910)
I. Pastorale - II. Angelus - III. Dämmerstunde - IV. Wind auf der Heide
Le sommet de l'œuvre pour piano de Wellez. Il a beaucoup écrit, mais rarement atteint, dans cette simplicité, ce pouvoir d'évocation. Des pièces simples, assez radieuses pour du postromantisme aux teintes décadentes, qui imposent des atmosphères prégnantes.
On pourrait parler d'équivalent des pièces de caractère de Sibelius, dans un goût germanique qui fait moins la part au pittoresque. (Ou le rapprocher des Crépuscules et des Ombres de Schmitt, dans un hypothétique miroir diurne.)
Les autres cycles sont passionnants aussi. A découvrir dans l'intégrale jouée avec clarté et goût par Margarete Babinsky, et captée très confortablement par Capriccio.
Beethoven - Symphonie n°1 - LPO, Tennstedt
Expérience quasiment hallucinatoire : quoique cette symphonie outrepasse déjà de beaucoup Haydn, Tennstedt y déploie la même densité de motifs, la même tension implacable qu'on entend habituellement dans la Cinquième. L'orchestre n'est pas particulièrement apprêté au niveau des timbres, mais pour l'énergie et la construction, personne ne peut lui disputer la palme.
Étrangement, la Cinquième couplée sur le même disque (BBC Legends) est moins singulière, presque mesurée en comparaison.
(Brèves tirées de Diaire sur sol, le recueil d'instantanés de CSS.)
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