On n'est pas là pour faire joli !
Par DavidLeMarrec, samedi 25 mai 2013 à :: En passant - brèves et jeux - L'horrible Richard Wagner :: #2259 :: rss
En feuilletant la partition de l'Or du Rhin, je remarque cette indication étrange :

Ne pas ralentir. « Pas d'aria ici ! »
Je ne crois pas avoir déjà lu (hors oeuvres parodiques) de consignes interprétatives écrites sur un mode aussi informel. De quoi évoquer l'étrange partition pour débiles légers de la Didon de Gustave Charpentier.
Il est vrai qu'il est tentant de ralentir ce moment mélancolique des reproches de Fricka, au début du deuxième tableau. Beaucoup de chefs amplement informés le font, d'ailleurs - par exemple Christoph von Dohnányi, que j'écoutais au moment de la révélation.
Je ne crois pas que, profondément, le ralentissement représente le vrai danger pour le sens de ce passage, même au prix d'une rupture un peu cantabile. Je suppose que Wagner voulait surtout se garantir contre l'installation d'un rubato belcantiste qui expulse le récit au profit d'une forme d'arioso purement vocal.
En tout cas, pour nous le dire, l'horrible Richard Wagner, il nous tape dans le dos avec une désinvolture inhabituelle.
Et vu ce qu'il advenait à ses amis, je ne m'en sens pas particulièrement rassuré.
Commentaires
1. Le lundi 27 mai 2013 à , par Jérémie
2. Le lundi 27 mai 2013 à , par David Le Marrec
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