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Le disque du jour - LIV - Intégrale des symphonies de Schubert


Etat discographique

Les symphonies de Schubert, étrangement, disposent d'un nombre d'intégrales relativement restreint. Considérablement moins en tout cas que Beethoven, Schumann, Brahms, Mahler ou Sibelius, et souvent par des formations ou des associations moins prestigieuses.

Je suppose que cela est dû à une forme de mépris (pas forcément volontaire, peut-être de l'ignorance) pour les premières symphonies - hormis la Cinquième, presque toutes sont finalement très peu des objets d'éloge en dehors de l'Inachevée et de la Neuvième. Et les 1,2 et 6 (soit plus du tiers d'un corpus de 8,5) semblent vraiment n'intéresser personne. C'est sans doute pourquoi, si l'on croule sous les Huitièmes et les Neuvièmes, on doit disposer de si peu d'intégrales soignées.

Eloge des premières symphonies

Car, en plus de cette relative confidentialité, les "coffrets" disponibles sur le marché souffrent assez largement d'une forme de désinvolture, que je m'explique parfois mal. Il est vrai que dans ces intégrales, je m'attache avant tout aux cinq premières symphonies, qui sont moins enregistrées, moins souvent traitées avec sérieux (sauf la Cinquième), et que (je n'en rougis pas) je trouve beaucoup plus intéressantes que les trois suivantes.

Pour une raison simple : leur force motorique (un peu moins pour la Quatrième, qui ne fonctionne qu'avec des musiciens ultimement engagés), la simplicité de leur construction, la grâce de leur maintien en font des prolongements très touchants du dernier Mozart, avec un goût un peu plus percussif hérité de Beethoven et une forme de miracle mélodique propre à Schubert. L'orchestration aussi, avec sa petite harmonie très lyrique, n'est pas dépourvue de charmes.

La Sixième est clairement plus faible ("académique", pourrait-on dire), et les deux dernières me lassent par leur refus du développement et leur rabâchage permanent de thèmes qui de subliment, deviennent irritants au fil des réitérations - typiquement le deuxième mouvement de la Neuvième. Les premières symphonies, conçues de façon plus traditionnelle, sont aussi beaucoup plus équilibrées à mes oreilles.

Quoi qu'il en soit, vu que ce sont celles qu'on ne trouve pas séparement sous de grandes baguettes, elles constituent la véritable plus-value lors de l'achat d'une intégrale.

Les forces en présence

D'emblée, on peut dire que beaucoup d'intégrales souffrent d'articulations pachydermiques sans rapport avec la musique jouée. Cette musique est fragile, elle demande des détachés, de la danse, une attention aux lignes des bois (sous peine de perdre du matériau thématique essentiel), et une certaine alacrité. Aussi, les grandes arches épaisses, qu'on peut servir avec bonheur dans la monumentale Neuvième, voire dans la profonde mélancolie de la Huitième, anéantissent complètement la plupart des symphonies antérieures. Du fait de son langage mozartien à s'y méprendre, les chefs brucknéro-panzériens épargnent généralement la Cinquième, dans laquelle ils ne doivent pas se sentir trop perdus.

Dans cette catégorie, on pourrait classer :

  • Karl Böhm avec le Philharmonique de Berlin (DG). Eu égard aux qualités exceptionnelles de ce chef dans d'autres répertoires, et même chez Mozart, on essaiera de mettre son égarement dans ses menuets (manifestement tirés de Carmina Burana) sur le compte d'une certaine vision d'époque dont il ne se serait pas tout à fait départi.
  • Herbert von Karajan fait à peine mieux avec le même orchestre (EMI), et si je répugne évidemment à la facilité de jeux de mots douteux sur sa participation aux crimes de masse envers un uranien notoire, je n'aurais que peu à dire de flatteur, tant ces cordes molles et homogènes empêchent non seulement d'entendre les vents, mais rendent de surcroît les articulations nettes impossibles. Impression mélasseuse plutôt pénible.
  • Tout récemment, Jonathan Nott et le Symphonique de Bamberg (Tudor), deux figures que je révère par ailleurs (pour d'assez nombreuses raisons), entrent dans les pas de leurs précédesseurs en pondant des premières symphonies d'une épaisseur à peine vraisemblable après les avalanches d'anathèmes baroqueux qui ont pu sévir dans les revues spécialisées.


J'avouerai tout à fait honnêtement ne pas avoir écouté les dernières symphonies dans ces intégrales - pour les raisons susdites : elles ne sont pas ma priorité, et ce n'est de toute façon pas vraiment l'intérêt d'une intégrale. Il est très vraisemblables qu'elles soient tout à fait réussies, mais quitte à choisir un disque pour ces deux symphonies, autant sélectionner le chef et l'orchestre de son choix plutôt que de s'encombrer d'une intégrale - qui, au mieux, nuirait à mon estime des premières symphonies.

Riccardo Muti se place sensiblement dans la même esthétique ample et un peu épaisse avec le Philharmonique de Vienne (EMI), mais le son propre de l'orchestre (plus tranchant) et le savoir-faire de ce chef avec une forme d'urgence chez Mozart rendait l'ensemble, dans mon souvenir, tout à fait écoutable. Pas vraiment enthousiasmant non plus, mais si l'on cherche un chef célèbre dans une vision post-brahmsienne, pourquoi pas.

Il est dommage, dans le versant tradi, que Thomas Beecham n'ait jamais fait d'intégrale : ses Troisième et Cinquième se révèlent vraiment maîtrisées avec le style propre, et non comme des ébauches fades de la Grande-Neuvième.

Deux intégrales plus récentes font souvent parler d'elles, à juste titre.

Nikolaus Harnoncourt, comme pour ses Beethoven, incarnait une rupture, cette fois avec le Concertgebouworkest (Teldec), avec les mêmes qualités de spectre lisible, d'accents cinglants, mais aussi les mêmes limites, à commencer par une segmentation extrême des phrasés. On a beau aimer passionnément Harnoncourt dans la plupart de ses répertoires (c'est mon cas), on perd tellement en poussée horizontale que les gains de clarté et de rebond se trouvent finalement compensés par cette manière un peu systématique - et les saccades ne sont pas vraiment la spécifité de Schubert. Néanmoins, contrairement aux premières citées, l'intégrale s'écoute avec beaucoup de plaisir.

Claudio Abbado avec le Chamber Orchestra of Europe (DG) avait le mérite de proposer une lecture nette, grâce à un orchestre (celui de l'intégrale Beethoven d'Harnoncourt) qui s'inspire des modes de jeu « musicologiquement informés », associée à un chef très traditionnel, qui ne brusquerait pas les oreilles du public. Le résultat est exactement celui-là : une intégrale probe, bien faite, à mettre entre toutes les oreilles, qui ne décolle pas tout à fait et a tendance à conserver une forme de réserve un peu neutre, au delà du manque d'abandon (car globalement le discours avance bien). Beaucoup moins électrisant que les prises sur vif faites plus tard (en vidéo) pour l'Inachevée, ou que les disques captés sur scène pour Fierrabras ou Don Giovanni.
Entre les deux, je me tournerais plutôt vers Harnoncourt, beaucoup plus habité, mais on peut fréquenter l'une ou l'autre sans dommage.

Les recommandations de CSS

A l'usage, j'ai remarqué que je revenais aux deux mêmes publications, dans deux styles complètement opposées.

Comme toujours, Roy Goodman et la Hanover Band (Nimbus) proposent une interprétation « dégraissée » pleine de modestie et de couleurs : pas de recherche de l'effet ou de la nouveauté, seulement un soin des timbres, du spectre, et un intérêt manifeste pour la danse. Les cordes sans vibrato et en petit nombre laissent s'épanouir la petite harmonie (l'équilibre traditionnel est complètement renversé, le legato étant confié aux bois et non aux cordes), avec une simplicité très touchante.

Cela convient parfaitement aux premières symphonies, mais plus étonnant, je crois n'avoir jamais été autant convaincu par la Neuvième. Une version de chambre qui confine au nonette, sans doute (et qui explique sans doute pour partie mon inclination), néanmoins, simultanément, un savoir-faire remarquable dans les respirations, qui modèle et ouvrage si bien la continuité du discours que les reprises thématiques ne paraissent jamais radoter.
Je ne garantis pas du tout que ce soit du goût de tout le monde, mais c'est assurément une des versions les plus originales de la discographie - sans qu'elle semble chercher à l'être, ce qui la rend d'autant plus attachante.

A l'opposé, Herbert Blomstedt et la Staatskapelle de Dresde (CCC [1]) livrent une lecture complètement traditionnelle, ample, avec des cordes magnifiques. Toutefois, le relief des phrasés y est exceptionnel, tout regorge d'accents et de rebonds, d'une tension et d'un enthousiasme palpables, et la beauté de Dresde est encore magnifiée par la prise de son Berlin Classics, comme de coutume.
De toutes, c'est sans doute la version qui danse le plus !

Pour la variété couleurs, mon choix personnel me porte d'abord vers Goodman, néanmoins on dispose là de deux versions réussies pour la totalité des six premières symphonies. Selon les goût, on aimera diversement les lectures des deux dernières, très abouties mais typées ; pour ce qui est de l'intérêt du coffret, c'est-à-dire les symphonies moins facilement disponibles dans de grandes interprétations, les deux voies offrent des satisfactions considérables.

Marc Minkowski

Sa version avec Les Musiciens du Louvre (Naïve) paraît [vient de paraître] le 25 septembre [2]. Si j'en crois les concerts viennois (de la Cinquième à la Neuvième, donc très partiels sur mon corpus prioritaire), l'esprit se rapproche beaucoup d'Harnoncourt, avec plus d'accents que de lyrique, une chair colorée mais pas toujours pleine. Manifestement retravaillé en profondeur (comme toujours), et très intéressant, mais je ne suis pas certain qu'on y trouve une référence supérieure à mes deux choix du jour.

D'une certaine façon, si ces suppositions se confirment, cela reste un événement : ce n'est pas tous les jours que Minkowski ne bouleverse pas la discographie.

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En raison de cette conclusion peut-être inattendue, je me permets de consacrer la notule du jour à ces tubes (relatifs).

Notes

[1] Corona Classic Collection réédite des enregistrements épuisés de Berlin Classics.

[2] Cette notule a été préparée la semaine passée, le disque est donc désormais disponible - mais je n'ai pas pu l'écouter pour l'instant.


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Commentaires

1. Le mercredi 26 septembre 2012 à , par rhadamisthe :: site

Bonsoir !
J’écoute justement en ce moment la 4e de Minko’, suite au concert qu’il a donné avec l’Inachevée et la »Große C-dur« à Ambronay, qui m’avaient laissé sur une impression très positive. Il y a bien les quatre premières, hein ! Je n’ai pas encore un avis très formé, de toute façon je suis aussi dans l’extase de la musique, dont la lecture est très claire.
Ce qui me frappe, en tout cas, c’est une maîtrise des nuances absolues : Minko’ sait très bien ne pas aller au maximum à chaque crescendo ou à chaque forte/fortissimo, c’est intéressant. Il en résulte une assez bonne gestion, me semble-t-il, du temps musical.
Après, je ne partage pas forcément votre avis sévère sur les symphonies les plus connues.

Et enfin, vous omettez deux intégrales qui sont assez importantes aussi : celle d’Immerseel (Anima Eterna) et celle de Brüggen (Orchestra of the 18th century).

Belle soirée à vous !

2. Le mercredi 26 septembre 2012 à , par rhadamisthe :: site

P.S. : une jolie faute "permanent de thèmes qui de subliment deviennent…" ;)

3. Le mercredi 26 septembre 2012 à , par David Le Marrec

Amusant : je reviens de chez vous, et voilà que je vous trouve ici !

Je ne doute pas que Minkowski fasse une lecture très nette et inspirée, ses concerts viennois laissaient entendre une belle singularité dans la couleur et effectivement une gestion très fine des progressions et des effets.

Mon avis sur les deux dernières symphonies n'est pas le moins du monde sévère : je parle plus subjectivement de mon relatif désamour, d'une forme de frustration devant des charmes qui s'émoussent durement au fil des ans, devant une musique qui ne développe pas ce qu'elle promet dans ses thèmes... Mais ce n'est en rien un jugement sur la qualité intrinsèque de ces oeuvres, que je respecte complètement, et d'autant plus que je les ai beaucoup aimées.

Effectivement, j'ai écouté (et aimé) la Tragique d'Immerseel, mais c'était il y a longtemps, et je ne crois pas avoir fréquenté l'intégrale. Quant à celle de Brüggen, j'ai l'impression de découvrir ce soir son existence - même si j'en ai très probablement entendu parler à un moment ou un autre.

J'ai dû, en bonne logique, me limiter à ce que j'ai écouté. Esthétiquement, Goodman est dans les mêmes régions, mais si j'en juge par Beethoven, il me convainc amplement plus que les deux autres, je n'ai jamais l'impression d'un manque de corps ou de discontinuités, et même si les timbres sont moins chatoyants, les idées me paraissent d'une clarté sans faiblesse.

Merci pour ces commentaires, qui m'incitent à aller fouiller un peu plus dans la discographie pour renouveler encore les plaisirs. Schubert est un bon terrain pour cela.

Bonne soirée !

4. Le jeudi 27 septembre 2012 à , par rhadamisthe :: site

À propos des deux dernières, vous parlez quand même « rabâchage permanent de thèmes qui de subliment, deviennent irritants au fil des réitérations », ça n’est pas tendre ! Mais chacun à droit à son avis, bien entendu ! Je voulais surtout dire que j’ai une grande affection pour l’Inachevée, et en concert la »Große C-dur« faisait son effet — je ne l’ai pas réécoutée depuis — et que partant de là, nos avis pouvaient différer sensiblement.

En ce qui concerne Brüggen et Immerseel, je trouve Immerseel trop sage, un peu réservé, enfin il y a quelque chose qui ne va pas, alors que Brüggen est beaucoup plus jubilatoire et inventif, et en même temps plus fin. C’est valable surtout dans les Beethoven : je trouve l’intégrale d’Immerseel pas très intéressante… Je me sens plus à l’aise avec Gardiner et Brüggen.

Et à titre indicatif, même si c’est pas une intégrale, avec son inachevée Kleiber avait mis la 3e — c’est plutôt chez vous, ça ;-)

5. Le vendredi 28 septembre 2012 à , par David Le Marrec

Oh, je croyais avoir corrigé cette horrible méprise à "subliment", ou alors je l'avais faite deux fois (ce qui serait mal).

C'est bel et bien un ressenti personnel, ça ne se veut pas une argumentation : je voulais surtout exposer, pour plus de clarté, les présupposés de mon écoute (les premières symphonies priment dans mon choix). Après, mon sentiment lorsque j'écoute ces oeuvres (tout à fait remarquables au demeurant), cela n'a pas grande importance.

Dans Beethoven, Gardiner est tout en haut pour moi. Selon ce que je veux entendre, il y a aussi Dohnányi et Karajan 77, mais dans son genre Gardiner est de très loin le plus abouti... avec Goodman / Huggett, justement - plus modeste mais tout aussi séduisant. Je crois que j'ai davantage écouté l'intégrale de la Hanover Band, d'ailleurs !
Immerseel a effectivement des disparités de timbres pas toujours maîtrisées, quelque chose qui ne prend pas totalement, même si la lecture est intéressant. Brüggen, c'est encore autre chose, il y a un manque de corps des cordes que je ne trouve pas complètement compensé comme chez Goodman par la petite harmonie, j'ai toujours l'impression que la ligne est courte et manque de legato.

J'aime effectivement beaucoup la Troisième de Carlos Kleiber... même si, comme toujours, il fait très étrangement un allegretto du mouvement lent (pas de contraste de tempo, donc, mais le résultat demeure très convaincant !).

6. Le vendredi 28 septembre 2012 à , par Abnegor

Une coquille arithmétique cette fois : tu as oublié de ne pas compter la septième, ce qui réduit le corpus à 7,5 symphonies. La part des 1, 2 et 6 qui n'intéressent personne monte donc à 40% ;)

En tout cas, pour avoir entendu la seconde en concert (ça doit faire presque cinq ans), j'avais effectivement très agréablement surpris, il va falloir que je creuse. Si je prends Goodman qui est aussi chez Brilliant, me contenté-je du coffret symphonique, ou la boîte de 40 CD est-elle sympathique (sachant qu'hormis un CD de Goethe-Lieder par DFD et un D956, je n'ai rien) ?

Enfin, même constat de méprise pour les symphonies de Mendelssohn. En dehors des éternelles 3 et 4, je me rends compte que j'adore la 5è, et je ne connais toujours pas les deux premières, faute de trouver des avis dithyrambiques sur une intégrale.

7. Le vendredi 28 septembre 2012 à , par rhadamisthe :: site

Ah ben moi qui me disais justement que le cas des symphonies de Mendelssohn était beaucoup plus catastrophique ! En plus il y a assez peu de versions sur instruments d’époques, c’est triste…

8. Le samedi 29 septembre 2012 à , par David Le Marrec

@ Abnegor :

En effet. Cela dit, j'avais écrit "plus du tiers", or 2/5 > 1/3, finalement. :)

Il faudrait que je regarde ce que contiennent les autres disques. Pour Mendelssohn, oui, le coffret vaut la peine pour la partie chorale (la musique de chambre est vraiment en étant de déchiffrage avancé) ; pour Schubert, je n'ai pas regardé. Tu aurais un lien vers la distribution complète ? De toute façon, Schubert est à découvrir, et les contenus Brilliant sont généralement bons en musique symphonique, chorale et vocale. Au pire, tu auras la musique de chambre des cachetonneurs à racheter, si ça te plaît.

Oui, autant la discographie des symphonies de Mendelssohn est riche et stimulante, autant celle des intégrales est assez sinistrée. J'avais prévu prochainement une notule sur la question au même titre que Schubert... car il en est une qui règle complètement la question. Dohnányi réussit un tour de force comparable aux Schumann de Sawallisch : les cinq symphonies sont les meilleures versions disponibles au disque. Comme cela, on est tranquille.

Ensuite, ne t'attends pas à des révélations : la Première est très belle, mais beaucoup plus classique ; quitte à écouter du mendelssohnien encore marqué par Beethoven, je recommanderais plutôt la Première de Czerny. :) Quant à la Deuxième, je n'ai jamais réussi à pénétrer son univers, elle appartient pour moi au Mendelssohn plat, celui des Romances sans paroles et des mauvais mouvements des symphonies pour cordes. Pour Mendelssohn, s'il n'y avait cette intégrale, je dirais que l'acquisition éparse est très envisageable - le tout ne remplissant en somme que trois disques (deux si on se dispense de la Deuxième).

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@ Rhadamisthe :

Je suis d'accord, c'est (bien) pire pour Mendelssohn. Pour les versions sur instruments d'époque, le problème est que celles qui existent ne sont pas forcément complètemenht convaincantes : Norrington est vraiment sec, et Goodman, quoique non dénué de charme, manque d'accents et de fermeté aux cordes. Il faut dire aussi que vu l'orchestration de ces symphonies, je ne suis pas persuadé que le rééquilibrage en faveur des bois que permettent les instruments anciens soit nécessaire.

En séparé, en revanche, on dispose de quantité d'interprétations magnifiques, ce qui n'est pas forcément le cas des 1,2 et même 4 (très enregistrée pourtant) de Schubert !

9. Le dimanche 30 septembre 2012 à , par Abnegor

Bigre, les sites qui proposent un téléchargement illégal donnent le contenu, les sites de vente légale sont beaucoup plus évasifs (il y a quand même quelque chose qui cloche dans le circuit de distribution :/ ). Du coup, je ne peux te donner le contenu que via ce lien :
http://www.israbox.com/1146423180-franz-peter-schubert-the-masterworks-40cd-box-set-2004.html

10. Le dimanche 30 septembre 2012 à , par rhadamisthe :: site

J’ai souvent été déçu par Norrington, à vrai dire… Il y a dans les versions séparées de symphonies de Mendelssohn plusieurs interprétations sur instruments d’époques de bonne qualité — je pense au disque de la Chambre Philharmonique par exemple, avec 4 & 5. Mais il y a toujours la 4e partout, et j’ai pas de 3e sur instruments d’époques tenez !

La musique de chambre a été mieux servie à vrai dire, il y a deux beaux disques de L’Archibudelli (quintettes pour cordes d’une part, et l’octuor couplé avec celui de Gade d’autre part).

Mais même en dehors des versions sur instruments d’époques — et je reste persuadé que ça apporte quelque chose, en terme de sonorité — les intégrales sur le marché ne sont pas particulièrement enthousiasmantes. Je trouve par exemple celle d’Abbado plutôt mauvaise.

Et outre les symphonies, il y a les ouvertures qui sont de haut vol.

11. Le lundi 1 octobre 2012 à , par David Le Marrec

Bonjour !

@ Abnegor

C'est en effet un problème : l'offre payante propose du mp3 (souvent à 128 kbps !) sans livret alors que les sites pirates les mieux fournis offrent du format sans perte avec toute la documentation. Que tu ne puisses pas donner le contenu d'un coffret sans passer par un site illégal est tout de même assez symptomatique. Il est vrai que, pour les professionnels, ça prend du temps de documenter, sauf lorsqu'on occupe un créneau "pour esthètes" comme Qobuz (magazine, documentation soignée, public classique, formats sans perte).

Donc pour le cube :

CDs 1-4
Intégrale Goodman, donc tout bon, majeur.

CDs 5-6
Les premières messes de Schubert par les Virtuoses de Prague. Ca risque de sentir le cacheton, mais ce ne sont de toute façon pas des oeuvres majeures.

CDs 7-8
Rilling est meilleur dans Mendelssohn que dans Schubert, mais ce devrait rester très écoutable, les solistes et les instrumentistes sont bons. Ca te fera des versions de qualité de ces belles oeuvres (en particulier la dernière messe).

CD 9
La Deutsche Messe est de toute façon déjà pénible sans les petits garçons... Bon courage.

CDs 10-12
Les derniers quatuors par les Brandis, c'est une lecture à l'ancienne, pas très mobile, un peu sèche, mais c'est un grand quatuor, des gens qui ont mûri leur vision sur les grandes scènes, pas un ensemble de cacheton.

CD 13
Quintette en la et quatuor D.173. Les quatuors de prime jeunesse n'ont de toute façon guère d'intérêt. Mais l'Amati Chamber Ensemble et Sharon Quartet réussissaient tout de même rendre fades les quatuors de Mendelssohn... Là, ça sent vraiment le déchiffrage vite fait (ou alors ils sont tellement limités techniquement qu'ils ne peuvent pas appliquer leurs intuitions).

CDs 14-15
Israel Piano Trio, jamais entendu parler, ce peut aussi bien être dans le genre de Sharon qu'une version sous licence d'un grand label d'un trio que je n'ai jamais écouté.

CD 16
L'Octuor par l'Octuor des Berlinois, on peut difficilement demander mieux, typiquement le type de musique qui les met en valeur, et qu'ils mettent valeur avec beaucoup de simplicité. Aux antipodes d'ailleurs de leur manière orchestrale.

CDs 17-27
Musique pour piano. Je ne suis pas passionné par les sonates, mais le reste mérite vraiment le coup d'oreille. Il peut y avoir de tout, tant les bons pianistes existent partout : ce peuvent aussi bien être des chefs de chant pas chers que d'excellents musiciens méconnus par le vaste monde. Les trois que je connais sont encourageants : Klara Würtz (certes dans Attila Bozay, rien à voir, du second XXe hongrois !), très bons doigts et de l'engagement ; Bart van Oort, spécialiste du pianoforte très élégant dans sa musique de chambre schubertienne. Martijn van den Hoek m'a moins enthousiasmé dans les Variations Symphoniques de Franck, peut-être pas la précision de toucher qu'on attendrait dans Schubert, mais enfin, sa participation à la vaste anthologie Markevitch (dans trois disques orchestraux différents !) force mon respect.

CD 28
Meunière de Schreier / Olbertz. Vraiment pas inspirant, ce timbre, sur un piano de surcroît assez fade (la version de Schreier avec guitare est beaucoup plus stimulante !). Une des versions les moins intéressantes de la Meunière, mais elle reste tout à fait opérante. Ce n'est de toute façon pas compliqué à se procurer pour presque rien dans une grande version, donc ça ne nuit pas à l'intégrale, même si je suis prêt à parier que tu ne l'écouteras pas plus d'une fois.

CD 29
Winterreise de Holl / Grubert. Holl, c'est moche (mais expressif), comme toujours, mais on s'y fait. Et le piano de Naum Grubert est peut-être le plus beau de toute la discographie (après Richter, bien sûr).

CD 30
Schwanengesang de Shirley-Quirk. Version solide, très écoutable.

CD 31
Lieder par Janowitz. Dans le cadre intimiste, le timbre perd de sa beauté et ce n'est pas toujours très profond, mais ça reste un beau classique.

CD 32
Lieder par Augér, très bons.

CD 33
Lieder par Walker. Pas écouté ce disque précis, mais Walker dans Schubert, c'est très bien.

CD 34
Lieder par DFD / Höll, la voix est sèche à cette époque, mais l'association des deux musiciens est belle.

CD 35-36
Oeuvres pour violon et piano. Je n'y trouve pas un intérêt fou, assez erratique comme écriture, et quelquefois inutilement virtuose. En revanche Laredo, en principe, c'est sérieux.

CD 37-38
Lazarus par Rilling. L'intérêt est surtout glotto, parce que Rilling drape un drame déjà un peu pépère dans une sorte d'ouate, mais c'est impeccablement chanté sur une jolie musique (infiniment inférieure aux oratorios de Beethoven et Mendelssohn).

CD 39-40
Duos pour piano. Très belles oeuvres, le nom du duo ne me dit rien. Mais en principe, on a peu de mauvaises surprises dans ce répertoire.


Donc oui, ça me paraît vraiment intéressant, en plus de la référence pour les symphonies, tu aurais quelques belles messes, un superbe octuor, et des compléments très écoutables (notamment le piano, je suppose). Pour quelqu'un qui débuterait, je recommanderais plutôt de découvrir quelques oeuvres dans des versions particulièrement abouties, mais tu es capable, toi, pour ces quelques euros de plus, de voir ensuite les secteurs que tu auras envie d'approfondir.

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@ Rhadamisthe

Sans aller jusqu'à dire qu'Abbado est mauvais dans Mendelssohn, je trouve effectivement son intégrale très tiède. Je crois d'ailleurs que c'est celle que j'aime le moins de toutes celles que j'ai écoutées - ce qui prouve dans le même temps que si je n'en ai pas beaucoup entendu d'exceptionnelles, je n'en ai pas entendu non plus de catastrophiques. En dehors de von Doh, j'ai surtout aimé Sawallisch (prise de son Philips très opaque mais direction énergique) et

Norrington, il faut bien choisir. Dans Beethoven et dans Berlioz, c'est vraiment super. Après, dans Brahms, je ne suis vraiment pas client, et dans Mendelssohn, ce n'est pas le sommet pour moi - dans ce registre un peu droit et ascétique, Gardiner à Vienne me paraît beaucoup plus vivant (sans parler d'Harnoncourt, cassant mais combien plus charnu).

Effectivement, j'avais bien aimé la Chambre Philharmonique, mais comme d'habitude avec cet orchestre, on n'entend pas vraiment quelque chose de nouveau. Les instruments et les modes de jeu sont peut-être authentique, mais cela sonne de façon très conforme à ce que fait un orchestre normal. Quand, à l'inverse, des orchestres constitués, comme l'Orchestre d'Etat du Brandebourg, parviennent à donner des colorations qui feraient croire à s'y méprendre qu'on joue sur instruments d'époque !
Cet aspect "tradi" n'est pas très étonnant cela dit vu le fonctionnement de la Chambre : elle regroupait, du moins à ses débuts, des instrumentistes d'orchestre de lieux différents pendant leurs périodes de relâche... Difficile de se constituer une personnalité forte lorsqu'on travaille par touches de loin en loin, et qu'on est au quotidien dans un univers qui interroge beaucoup moins les modes de jeu. Et surtout, Krivine n'est pas précisément le parangon du chef échevelé, même si j'ai toujours bien aimé ce qu'il faisait. :)

Pour la Troisième, essayez donc la Hanover Band ! Elle est d'ailleurs plus intéressante, à mon sens, que leur Quatrième, très bonne aussi. Ca se trouvait sur un double disque Nimbus, mais il me semble que ça figure dans le cube Brilliant comme le Schubert dont on parlait à l'instant. Les compléments en revanche ne sont pas tous du même niveau (le concerto pour violon crincinne de façon épouvantable, ça ressemble au quatuor Kuijken qui se mettrait à Mendelssohn en solo).

Je note la recommandation en musique de chambre (surtout pour le couplage Gade, j'avoue - de toute façon j'ai déjà mes versions pour les Quintettes). J'aurais bien aimé que les Michel-Ange fassent les Quatuors avec piano, comme pour Schumann, ce serait extrêmement intéressant au niveau des équilibres. Parce que l'Archibudelli, quoique une valeur sûre, ne redistribue jamais les cartes en profondeur, à mon sens.

12. Le lundi 1 octobre 2012 à , par rhadamisthe :: site

Assez d’accord avec vous sur la Chambre Philharmonique, si ce n’est qu’on a maints détails qui trahissent la lecture « historiquement renseignée », surtout en terme de timbres — sans vibrato, et puis pour les bois le son est assez différent. Le début du dernier mouvement de la 5e, avec cette petite exposition de flûte, ça sonne vraiment autrement — on ne peut pas obtenir un tel son avec le machin métallique.

Tout à fait d’accord pour Krivine, qui a l’air bien sage et pas très personnel.

Pour le concerto pour violon, Gardiner/Mullova est la version qui m’a le plus plu.

En ce qui concerne L’Archibudelli, j’ai tendance à les préférer, finalement, dans la musique du XIXe plutôt que dans la musique de l’époque classique.

13. Le lundi 1 octobre 2012 à , par David Le Marrec

Des disques à recommander de L'Archibudelli, peut-être ? Je n'ai pas forcément entendu les bons...

14. Le lundi 1 octobre 2012 à , par Abnegor

Merci pour tout le détail par CD ! Ça fera donc probablement partie d'un futur panier.

15. Le mardi 2 octobre 2012 à , par rhadamisthe :: site

Ben pour ma part, je suis un peu fan de Bylsma en fait…
J’aime bien leurs Octuors (Mendelssohn + Gade), les Trios pour cordes de Beethoven, le quintette du même Beethoven (il est avec le sextuor mais j’ai pas écouté le sextuor), et sinon dans le genre "pas Archibudelli mais presque" (il y a le violon 1 et le violoncelle de l'ensemble…) les trios avec piano de Beethoven Archiduc et ‘Ghost’…

16. Le mardi 2 octobre 2012 à , par David Le Marrec

Merci. Ce sera donc Gade !

17. Le mercredi 3 octobre 2012 à , par rhadamisthe :: site

ET Mendelssohn, on ne nie pas Mendelssohn ! D’autant que Gade, l’octuor c’est visiblement ce qu’il y a de mieux : j’ai écouté d’autres choses et j’ai été déçu…

18. Le mercredi 3 octobre 2012 à , par David Le Marrec

Bien sûr, Mendelssohn. Mais j'ai des tas de versions exaltante du Mendelssohn, j'ai même entendu les Quiroga le jouer, depuis les premiers rangs, j'en écoute souvent la version pour piano quatre mains... disons que je n'attends pas forcément de révélation supérieure, même si je serai bien sûr très content d'en entendre une version différente !

Gade est effectivement un peu fade (les quatuors et la musique symphonique sont très gentils, je l'admets), mais il faut absolument entendre sa Forfårsfantasi (Fantaisie de Printemps) Op.23, étonnante de modernité, et très inspirée.

19. Le dimanche 7 octobre 2012 à , par deux oublis majeurs

Kertesz Istvan / Wiener Philharmoniker ***
Wolfgang Sawallisch / Staatskapelle Dresden ****

20. Le dimanche 7 octobre 2012 à , par David Le Marrec

Bonjour !

Je n'en ai pas parlé tout simplement parce que je ne les avais pas écoutées en entier (et pas du tout pour Sawallisch). Le but était simplement de signaler deux intégrales que j'aime, dans une discographie largement occupée par des lectures "massives", mais il est certain que je suis très loin de l'exhaustivité !

A en juger par ce que j'ai déjà écouté, Kertész ne manque pas de vie, avec des timbres à la limite de l'aigreur (ce qui est presque un atout dans cette musique juvénile), mais je trouve que l'ensemble souffre d'un peu de sècheresse et que les accents restent tout de même un peu lourds. En revanche, j'avais été frappé par la clarté des plans intermétiaires (on entend très bien les seconds violons et les altos, par exemple, mieux que n'importe où ailleurs).
J'en conviens tout à fait, pour son époque, si tout est à cette aune, c'était clairement LE bon choix - et jusqu'à une date récente, finalement.

Je n'ai pas du tout essayé Sawallisch, que j'aime beaucoup, mais qu'a priori je n'attends pas dans ce répertoire, un peu tôt pour lui. Il est d'une terrible rectitude dans ses Beethoven, et d'un maintien un peu raide dans Mendelssohn, ses Schubert ne me tentaient pas. J'y jetterai donc une oreille, merci !

21. Le lundi 14 juillet 2014 à , par Mélomaniac

Cher Monsieur Le Marrec,

merci encore pour cette anthologie discographique du corpus schubertien.
En regard des critères qui vous agréent, je me demandais ce que vous pensez de l'intégrale qu'enregistra Neville Marriner chez Philips, qui pourrait bien présenter quelques vertus de légèreté, de transparence et de rebond à votre goût.

Bien à vous, mes salutations admiratives.


22. Le lundi 14 juillet 2014 à , par DavidLeMarrec

Révérable Mélomaniac, phénix des hôtes de Penthélisée,

Marriner a effectivement pour lui la légèreté, et des musiciens extraordinaires (le timbre des cordes est légendaire, et les solos de bois d'une personnalité plutôt hors du commun). En revanche, le grain est bien épais et, paradoxalement vu l'effectif limité, on entend assez mal le détail interne, masqué par un (petit) mur de cordes. Rien de dansant non plus : c'est un Schubert élégant, immédiatement séduisant, mais peu varié et finalement assez peu mobile et sensible.

J'aime assez, mais dans le même genre un peu lisse, Menuhin m'apporte une plus grande souplesse d'articulation, où j'entends moins la raideur de la forme, et mieux le détail de l'orchestre.

On classe souvent Marriner parmi les pionniers quasiment baroqueux, mais en réalité, sa philosophie sonore est totalement à l'opposée : un petit ensemble, certes, mais pour jouer avec le fondu et la joliesse polie d'un grand orchestre – pas du tout le souci de la transparence ou du relief, bien au contraire, il cultive l'inverse.


Néanmoins une bonne référence, que je ne dédaigne pas d'écouter moi non plus !

23. Le lundi 14 juillet 2014 à , par Mélomaniac

« phénix des hôtes de Penthélisée »
Mes promenades bucoliques, que j'ai avouées en d'autres lieux, ne vous font-ils m'imaginer qu'à travers champs, y compris les plus augustes que trahit votre lapsus ?

Je suis plutôt d'accord avec ce que vous écrivez de Marriner qui malgré son ambition d'alléger la trame orchestrale ne s'en révèle pas moins, au fond, un tenant de la grande tradition symphonique quant aux équilibres qui effectivement ne scrutent pas toujours les lignes internes, tel que le mériteraient les premières symphonies de Schubert.
Cela dit, sa phalange d'Academycians sait visiter ces pages avec ce qu'il faut de pulsation et de jouissance débonnaire, ce qui reste quand même une plaisante alternative aux interprétations germaniques plutôt articulées sur le massif de cordes.

Heureux donc que mes goûts ne soient pas si éloignés des éminents vôtres.

24. Le lundi 14 juillet 2014 à , par DavidLeMarrec

Joli lapsus en effet (surtout présenté comme cela !). La prochaine fois, je convoquerai Dérimachéia ou Harmothoé, j'aurai les mêmes hasards de méthathèse, mais moins de risque de me faire surprendre. Sauf face à l'omniscient Mélomaniac, il va de soi.

Merci de votre généreux passage dans mes modestes appartements !

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David Le Marrec

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