E.W. Korngold, père de la variété - [Die stumme Serenade]
Par DavidLeMarrec, mercredi 18 janvier 2012 à :: Les plus beaux décadents - Opéras des écoles du vingtième siècle - Comédie musicale :: #1896 :: rss
CPO vient de publier la sixième et dernière oeuvre scénique (absente à ce jour au disque, me semble-t-il) de Korngold, la seule écrite après 1937. Die stumme Serenade est une "comédie en musique", faite de dialogues parsemés de numéros très lyriques, quelque part entre le post-richard-straussime sucré qui le caractérise, les opérettes de Lehár, la musique de cabaret d'avant-guerre et la musique grand public que Korngold produisait pour les films américains.
Il faut attendre 1954 pour que l'oeuvre (débutée dès 46 et créée en 1951 à Vienne en version de concert) soit représentée, à Dortmund.
L'accompagnement musical est assuré par un piano, quelques percussions et plus ou moins un quatuor à cordes. Le résultat, pas du tout majeur, est très plaisant dans son genre léger et hors du temps.
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Hors du temps, c'est bien le mot, puisque j'ai été à plusieurs reprise assez étonné de retrouver des couleurs mélodiques ou harmoniques qui sont aujourd'hui assez courantes dans la variété. Voir ainsi le post-richard-straussisme, courant qui s'apparente à un néo-rococo, présider à la naissance des modulations sommaires et un peu crues en vogue à la fin du vingtième siècle, c'est un vrai paradoxe.
Et j'ai été absolument cueilli en découvrant un motif récurrent dans un des duos du deuxième acte dont voici quelques extraits :
... thème qui est la ritournelle du premier numéro du deuxième acte dans la comédie musicale de type "pop" Wicked :
Même si la mélodie et le rythme sont tout à fait identiques, il est hautement improbable, bien sûr, que Stephen Schwartz, compositeur de Wicked, ait lu la partition d'un Korngold rare pour en piller un thème mineur. Mais la parenté vient appuyer le sentiment diffus qu'on peut avoir en écoutant certains autres numéros, celle d'un pont étonnant - plutôt avec la variété qu'avec la pop, à mon sens.
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Au demeurant, donc, une oeuvre très sympathique, et pour les plus glottophiles d'entre vous, Sarah Wegener dans le rôle principal (Silvia) présente des parentés de timbre réellement étonnantes avec Karita Mattila... une heureuse nouvelle, l'une va sur la fin de sa carrière, une autre éclot. En plus son répertoire (Gluck, Haendel, Haas, Herzogenberg, Knecht, Korngold, la musique sacrée de Mendelssohn...) promet beaucoup de choses intéressantes, peut-être dans une veine similaire du côté du romantisme tardif et décadent allemand.
Commentaires
1. Le lundi 23 janvier 2012 à , par Gilles
2. Le lundi 23 janvier 2012 à , par DavidLeMarrec
3. Le dimanche 29 janvier 2012 à , par Ouf1er
4. Le dimanche 29 janvier 2012 à , par DavidLeMarrec
5. Le dimanche 29 janvier 2012 à , par Ouf1er
6. Le mercredi 1 février 2012 à , par DavidLeMarrec
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