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dimanche 30 mai 2010

Le Winterreise pour les débutants


1. Présentation

Pas d'ample présentation, on trouvera une description des modes d'écriture les plus fréquents de Schubert dans le lied dans notre série d'introduction au lied. Voir aussi et notamment, sur Winterreise :


Rappelons simplement qu'il s'agit d'un cycle en deux parties de douze lieder chacune sur des poèmes d'un recueil de Müller, réorganisé par Schubert.

C'est un véritable cycle, puisqu'il ménage une progression et que la fin nous ramène au début.

Le Wanderer (celui qui voyage au hasard, qui erre) dont l'amour a été repoussé ou ignoré marche à la mort ; sans la trouver, il en voit partout l'image, mêlée aux souvenirs de la bien-aimée.
Dans le premier lied, il quitte la ville ; dans le dernier, il croise un joueur de vielle aux doigts engourdis par le froid, susceptible de chanter son histoire, ou bien de le mener sur l'Autre rive.

On le considère généralement comme le sommet du lied, et ce n'est pas tout à fait à tort, tant la qualité mélodique, l'intensité émotive des modulations, la bonne tenue des textes en font un parcours extrêmement prégnant, pour ne pas dire bouleversant. Et cela dans une grande simplicité de ton.

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2. Méthode de sélection et conseils

Le Winterreise est un moyen commode d'exercice pour les pianistes débutants, qui donne assez facilement des résultats agréables. Si peu que l'on aime le lied, c'est très vite stimulant à pratiquer, bien plus que la plupart des autres cycles de Schubert ou d'autres compositeurs (assez accessible et assez mélodique àt complet la foise). Les plus faciles à accompagner peuvent même, parfois, être pratiqués sans difficulté supplémentaire par le chanteur en même temps que le chant.

Les lutins ont donc magiquement opéré un petit classement par facilité décroissante des différentes pièces. Au sein de chaque groupe, ils ont essayé d'aller du plus intéressant par rapport à l'effort fourni au moins intéressant ou plus difficile.

Il faut aussi préciser que dans le cadre d'une pratique strictement pianistique nous recommandons la tonalité d'origine : elle sonne toujours plus limpide, et c'est plus confortable digitalement. En tonalité originale, tous les lieder tombent assez agréablement sous les doigts. Les trois cycles se trouvent en ligne sous cette forme (Indiana Variations Scores Project ou IMSLP.org), ou regroupés à petit prix dans une gravure musicale agréable et un format large chez l'éditeur Dover.
Le seul inconvénient est qu'il existe moins de possibilités de trouver de chanteurs pouvant assumer cette tessiture. Si l'on veut travailler avec des mezzos ou des barytons, il faut alors adopter le volume paru chez Peters de l'édition dite "Fischer-Dieskau", avec les hauteurs assez bien pensées - et des enchaînements harmoniques de lied à lied pas trop rudes. Elle est assez bien pensée aussi pour le jeu du pianiste. Pour les altos et les basses, on trouve des versions plus graves chez Bärenreiter, ou encore les CD-Roms de CDSheetMusic.com qui proposent beaucoup de lieder en transpositions diverses (en PDF).

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3. Sur les tessitures

Schubert écrivait généralement pour sa propre voix, qui était celle d'un ténor apparemment assez léger, et dans le Winterreise, ce sont les versions hautes qui sont originales. Il n'a écrit qu'une version alternative, un ton plus bas, pour "Der Leiermann".

La version d'origine est donc celle qui débute avec "Gute Nacht" en ré, "Wetterfahne" en la, etc. Les versions "Mittlere Stimme" / "Medium voice" / "Voix moyennes" sont des transpositions.

C'est celle qui sonne le mieux au piano et qui tombe le mieux sous les doigts, mais si vous avez le projet ensuite d'accompagner un chanteur, vous en trouverez peu qui les chantent à ces hauteurs - les mezzos et barytons sont très majoritaires dans cette oeuvre. Voir les conseils ci-dessus.

D'une manière générale, le cycle n'est pas facile pour un débutant à cause des tessitures parfois un peu longues, mais pour un chanteur moyen, le tout est tout à fait accessible pour la plupart si on choisit la bonne hauteur pour sa voix, quitte à choisir ses tonalités entre plusieurs recueils, au début. Sinon, si l'on veut du chant facile, on recommande plutôt Schumann, on y trouvera des choses vraiment très accessibles dans les cycles. Et cela va souvent de pair avec un accompagnement récurrent assez simple, du moins si l'on élit un pianiste séparé du chanteur.
Quelques lieder cependant sont très accessibles dans ce cycle, mais cela variera selon que l'on est plus à son aise avec le sillabando, le récitatif, la cantilène...

Et signalons à nouveau, à toutes fins utiles, que nous recommandons absolument, afin de chanter correctement, de maîtriser une langue à l'oral avant que de la chanter... ou d'user dans un premier temps de traductions, même artisanales et moches.

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4. La liste

Très facile :

Suite de la notule.

Italienisches Liederbuch de Wolf aux Abbesses (Vondung / Güra / Berner)


1. Un corpus

J'ai toujours considéré le Spanisches Liederbuch comme plus consistant musicalement que cet Italieniches si typique de Wolf, avec sa simplicité tarabiscotée, ce dépouillement farci de détails rythmiques retors et de micromodulations recherchées.

J'ai déjà exposé la tendresse mêlée de perplexité qui m'envahit à l'écoute de la plupart du corpus de Wolf. Ce n'est pas faute d'être familier du lied, pourtant - même le plus reculé et le plus bizarre.

Ce Livre de chansons italiennes est en réalité une compilation de poèmes et chansons populaires italiens, traduits en allemand par Paul Heyse. Ces miniatures évoquent des situations assez typiques, des sérénades, des jalousies, quelques fâcheries... autour de l'amour bien sûr ! Elles peuvent être attribuées à deux voix de sexe différent, et le sont traditionnellement, puisqu'on a clairement les deux faces de la pièce amoureuse qui s'expriment.

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2. Un concert

Il est excessivement rare de les entendre en concert, du moins hors des pays germaniques, et plus encore dans leur entier. Il faut dire que c'est un concert un peu austère, nécessairement. Ici, seuls les titres sont fournis dans le livret, et le surtitrage n'indique que la traduction du premier vers... On imagine le grand moment de solitude de celui qui n'a pas l'habitude du lied et ne maîtrise pas les textes.

Aussi, je m'y étais précipité, en prenant soin d'apporter les textes. Précaution doublement inutile. Tout d'abord, l'articulation des deux chanteurs était parfaite, on entendait intégralement le moindre mot prononcé. Ensuite, ils avaient fait le choix intéressant de redistribuer l'ordre des numéros, afin de faire de ces fragments d'historiettes une narration un peu plus suivie, même si elle a bien sûr ses creux et ses redites. Cela rendait donc, vu la durée brève de chaque lied, la consultation du texte un peu malaisée dans le silence de la salle de concert...

La chose la plus frappante que j'aie retirée de cette soirée est le caractère potentiellement parodique de tout cet ensemble, que les interprètes osent aborder, mais par la marge, dans les cas les plus frappants - et un peu dans leur jeu scénique.
Car Wolf traite avec sa distance habituelle les textes, établissant un flux constant un peu morose dont seule l'étude attentive peut retirer les intentions expressives. Et le ton tout de même très pittoresque des textes, plus quelques indices dans l'accompagnement ou les lignes vocales, permettent de penser que le compositeur s'amuse beaucoup et ne peut prendre pour mode privilégié de l'expression d'un spleen ce support-là !

Je précise que je tâche là de décrire cet écriture et ces effets, mais ce que ne sont pas vraiment des réserves - je suis sorti du concert avec l'envie furieuse de jouer / chanter ça...

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3. Interprètes

Suite de la notule.

'A travers Clara' - Orianne Moretti joue et chante Wieck


A l'Archipel (petit théâtre Boulevard de Strasbourg dont on a mainte fois vanté la programmation), pour deux soirées (4 et 5 mai 2010), un spectacle original fondé sur un concept assez opérant : Orianne Moretti, au gré de lettres choisies parmi la correspondance des époux Schumann, retrace leur existence commune.

Suite de la notule.

Billy Budd de Benjamin Britten - Tate / Zambello - (Paris Bastille, 29 avril 2010)


Cette production célèbre m'avait toujours attiré ; on n'y attend pas de psychologie développée, mais un sens du spectaculaire qui procure à l'atmosphère maritime tout son lustre.

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1. L'oeuvre au disque

Suite de la notule.

David Le Marrec

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