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Opéra de Bordeaux, saison 2008-2009 - A, les opéras - 5, Wagner (Tannhäuser)

Richard WAGNER
Tannhäuser
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Mise en scène : Jean-Claude Berutti
Direction musicale : Klaus Weise
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Elisabeth : Heidi Melton
Venus : Sylvie Brunet
Tannhäuser : Gilles Ragon
Wolfram von Eschenbach : Levente Molnár
Hermann, der Landgraf : Marek Wojciechowski
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Walter von der Vogelweide : Noah Stewart
Biterolf : Jean-Philippe Marlière
Heinrich der Schreiber : Matthew O'Neill
Reinmar von Zweter : Eric Martin-Bonnet
Un jeune pâtre : Christine Tocci
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Choeur de l’Opéra National de Bordeaux
Orchestre National Bordeaux Aquitaine (ONBA)

Tannhäuser représente à la fois l'une des oeuvres les plus accessibles du Wagner de la maturité et, sans doute, l'une des plus faibles de toute sa production lyrique. Il ne s'agit certes pas d'une oeuvre tout à fait mineure, loin s'en faut, mais son irrégularité lui réserve une place à part dans la production du maître. De longues psalmodies d'une assez grande platitude et des fêtes kitschisantes abîment un peu la tenue de l'ensemble, qui se distingue pourtant par quelques thèmes récurrents irrésistibles et par des ensembles, à la fin des deux actes extrêmes, absolument merveilleux - Wagner a fort peu écrit d'ensembles, mais ceux qu'il propose se tiennent parmi les meilleurs jamais composés.
Les amateurs d'opéra italien trouvent cette formule plus lyrique et plus vocale souvent plus accessible - tandis que les amateurs de modernité, qui proviennent de l'autre bout de la chronologie, auront au contraire plus de facilités avec Tristan.

L'oeuvre réclame donc une exécution à la hauteur pour triompher - contrairement à Parsifal ou Tristan qui, rien qu'avec une mise en place correcte peuvent bouleverser. Et c'est ce que l'on nous promet. Certes, on reste un peu réservé sur Gilles Ragon, qui nous avait rebuté en Werther par ses manières frustes, son peu d'investissement dramatique (aussi bien textuel que scénique) et une technique inadaptée aux exigences d'un rôle très lyrique ; alors même que nous avions beaucoup apprécié l'engagement assez rayonnant de son Thésée dans Les Rois de Fénelon. Crainte de quelque chose d'un peu prosaïque et disgracieux, donc, dans ce qui constitue tout de même un des Wagner les plus lyriques (qui requiert ampleur et aisance... sans compter l'inspiration textuelle du poète).

Heidi Melton est une jeune soprane très dramatique, calibrée pour les rôles les plus lourds du répertoire. Une voix très homogène, vraiment puissante, expressive aussi. Une belle couleur olive, une grande ductilité pour ce format énorme. Une Ariane de Strauss idéale, par exemple. Et, si l'on en juge par l'air d'entrée d'Elisabeth, entendu sur scène cette année, une très grande Elisabeth. Ce qu'on appelle une grande voix - ample et présente.
On connaît bien les mérites de Sylvie Brunet pour ne pas avoir à épiloguer : voix de mezzo un peu acide, assez typée, qui fait une carrière par trop discrète. Sans doute une très belle Vénus.

Et, une fois de plus, la friandise Jean-Philippe Marlière, dont le récit à l'acte II devrait être délectable de style.

Par-dessus tout, pour doter la partition de toute l'urgence qu'elle réclame, la grande nouvelle du retour de Klaus Weise à Bordeaux, qui avait déjà fourni un Fidelio au niveau des meilleurs spécialistes à partir d'un orchestre dont ce n'est pourtant pas, d'ordinaire, le meilleur répertoire. Beaucoup d'exaltation rythmique, un soin particulier aux différents plans... remarquable.

L'enjeu Wagner devrait donc être pleinement réussi, et accessible aux plus rétifs au bayreutheries.

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