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Le disque du jour - XII - Intégrale Graham Johnson des lieder de Schubert (Hyperion)

[J'ai considéré que le portrait d'Elzbieta Szmytka constituait également le onziène de la série.]


Voilà un disque du jour qui peut occuper longtemps !





Je ne recommande pas l'achat du coffret intégral, par ailleurs : cela ferait beaucoup à digérer d'un coup, et malgré les économies potentielles, très franchement, les lieder par ordre chronologique, voilà qui est très pédagogique mais pas extrêmement agréable à l'écoute.

Car la série a été fondée en distribuant des récitals d'un disque thématique (en suivant un ordre chronologique assez libre) chaque fois à un seul chanteur pour la première moitié des parutions, puis des groupements semi-chronologiques très à propos nommés schubertiades.
Ainsi, en écoutant le coffret intégral, non seulement on risque inévitablement de n'écouter que les ultimes volets en délaissant les premiers disques, mais surtout, le zapping permanent entre les interprètes, à chaque plage, est assez pénible pour entrer paisiblement dans une esthétique de liedersänger, ou aller écouter spécifiquement un chanteur apprécié.

Je recommande donc plutôt une collection progressive et patiente, pas nécessairement exhaustive (pour quoi faire ?).





1. Les raisons

Pourquoi recommandé-je alors ceci, si ce n'est pas pour l'exhaustivité ?

On peut y voir plusieurs raisons que je vais tâcher d'exposer.

  • D'abord, bien sûr, l'intérêt musical. Plusieurs superbes récitals, très aboutis, figurent dans cette collection - j'ai voulu dresser une liste, et force est de constater que je les citais quasiment tous : 1,2,3,4,5,6,7,8,13,14,15,30 au moins disposent à la fois d'un programme exaltant et d'une très haute réalisation ! Les autres pèchent le plus souvent plus par la baisse d'inspiration des pièces que par la médiocrité des chanteurs, de très loin.
  • Des qualités constantes et essentielles s'y trouvent, dans une démarche cohérente. J'y reviens ci-après.
  • On peut réaliser une collection, sans forcément viser l'intégrale, mais en évitant tout doublon : trente Auf dem Wasser zu singen, quarante-sept Roi de Thulé, soixante Erlkönig, sans parler des Ave Maria (le troisième chant d'Ellen - parfois, ô blasphème, en latin !). A ce titre, l'intégrale est fort intéressante, même pour en acquérir un disque par an.
  • Pour qui désire véritablement l'intégrale, on dispose même de lieder inachevés comme la première version du Gruppe aus dem Tartarus (D.396, alors que celle complète bien connue est classée D.583 !), ou des lieder complétés par le musicologue Reinhard van Hoorickx.
  • Les notices, en anglais seulement, présentent avec bonheur une traduction et un commentaire pas à pas par Graham Johnson de chaque lied, un haut standard.
  • Et, pour finir de façon plus futile, les pochettes sont dans un style british absolument délicieux, volontiers badin. Ici, on ne cherche pas à rajeunir (bien au contraire !), à obtenir les meilleures poses, à faire dans le sérieux sinistre ou dans le racoleur flashy. On fait vivre une esthétique assez proche du contenu des disques. Je reproduis tout au long de la note quelques-unes des plus sympathiques.





Tout cela est bel et bon, qu'il y ait quelques fort beaux récitals, que l'ensemble soit cohérent, les doublons inexistants, que les notices soient stimulantes, que les pochettes soient aimables. Mais en quoi l'ensemble constitue-t-il uniformément un tout recommandable ?

Tout d'abord, tous ne sont pas au même niveau, question de programmes avant d'être question d'interprètes. Je tâcherai de dresser une petite liste pour aider à parcourir cette jungle, un tout petit peu plus loin dans la note.

Ensuite, il existe en effet des constantes.





2. Le contenu artistique

Les chanteurs partagent tous la même exigence de naturel qui semble dictée par Graham Johnson - ils chantent différemment, même avec lui, en d'autres circonstances. Tous ont un sérieux potentiel de liedersänger, mais tous ne sont pas célèbres pour cela (ou d'abord connus pour l'opéra, ou encore jeunes). Le choix suivi est de ne jamais surcharger l'expression et les intentions : on laisse parler Schubert, on interprète avec cohérence et sincérité. Et pour moi qui suis le premier à détester la littéralité, j'atteste que cela fonctionne à merveille. Pas de premier degré, mais un respect scrupuleux des indications et des motivations devinées de Schubert. Le lied se livre alors dans sa simplicité, dans l'atmosphère amicale, directe qu'on imagine dans les schubertiades - de haut niveau sans nécessairement rechercher une nouveauté sur des pièces pas encore rebattues. Ce vent de fraîcheur fait découvrir les pièces dans leur nudité, avec un rare bonheur.

La plupart des chanteurs sont anglophones, voire anglais, et cette école a admirablement étudié le lied, même si quelques accents pas tout à fait catholiques - voire franchement anglicans - subsistent ici ou là (Anthony Rolfe-Johnson ou Gerald Finley, par exemple).
Par rapport à la moyenne des récitals disponibles, beaucoup de voix de femmes sont présentes, mais sans aigus ronds et incompréhensibles, on peut se rassurer, des liedersängerin tout à fait accomplies. Dont certaines qu'on ne soupçonnait guère (Elizabeth Connell !).

Graham Johnson les a admirablement distribués par récitals et par thématiques, parfois de façon surprenante, mais toujours réussie. Auf dem Wasser zu singen, Der König in Thule et Seligkeit échoient ainsi à Brigitte Fassbaender (au lieu d'une voix claire), tandis qu'Ann Murray hérite de Viola (idem) et de Der Zwerg (au lieu d'une voix masculine), Sarah Walker d' Erlkönig (au lieu d'un baryton), le Schwanengesang à John Mark Ainsley et Anthony-Rolfe Johnson (parties Rellstab et Heine totalement séparées, et atypiquement confiées à des ténors au lieu d'un baryton ou baryton-basse), etc.
On nous épargne ainsi avec beaucoup d'habileté un enième enregistrement de telle ou telle pièce semblable aux autres. On sait bien que les cycles constituent la vitrine de la publication (s'ils sont médiocres, on rechignerait sottement à acquérir le reste de l'intégrale), et la gageure est soutenue avec constance : McLaughlin/Hampson pour les Faust et Lady of the Lake, Goerne pour les Abendröte et le Winterreise, Bostridge(/Fischer-Dieskau) pour Die schöne Müllerin, Finley pour les italiens, Ainsley/Rolfe-Johnson pour le Schwanengesang. Toutes des versions originales, personnelles, hautement abouties ; au niveau des meilleures références (à l'exception peut-être du Schwanengesang, difficile à évaluer identiquement, coupé en deux).
Je soupçonne par ailleurs Graham Johnson d'avoir distribué l'accent un peu moins naturel que la moyenne de Gerald Finley aux mélodies italiennes, qu'il interprète avec sa belle façon sans ambages coutumière, en rendant, au final, le caractère hésitant, voire égaré, de la prosodie italienne de Schubert, qui est en effet soit un peu forcée, soit un peu allemande, comme dans les trois pièces D.902.

Quant à notre universel et indéfectible accompagnateur ? J'ai changé d'avis sur son compte. On peut, dans d'autres séries, le trouver légèrement précieux, et surtout fort peu engagé, d'une couleur assez neutre. C'est ce que je regrettais dans cette entreprise : la présence d'un seul pianiste qui soit Graham Johnson.
Pourtant, le temps aidant (et c'est pour cela que je me garde bien de réaliser ici des discographies comparées, exercice solipsiste et périssable au possible), on devient de plus en plus sensible au sérieux et à la rigueur de cette lecture. Oui, la couleur n'est pas extraordinaire, et si on considère le Winterreise, l'intensité du discours n'est pas ce qui frappe le plus sûrement. Toutefois, la rigueur, il faut le répéter, est là, une valeur en soi ; le plus souvent, les accompagnateurs sont ou transparents (le cas typique de Moore, son rond, sans arêtes, dépourvu de chant, variant du piano au mezzo piano), ou des recréateurs qui modifient des nuances, des phrasés ; point de cela ici.
Graham Johnson propose une lecture d'une précision extrême de la partition de Schubert : chaque rythme est rigoureusement respecté, et surtout chaque nuance, chaque indication de phrasé sont minutieusement exécutées. Avec une attention proverbiale aux chanteurs. Pas d'invention folle, mais l'exécution, avec humilité et sérieux, du texte. Et cela fonctionne. On échappe aux pâtes rondes des solistes, qui noient un peu les intentions sous le rubato et les jeux de pédale ; on échappe aux sons uniformes, feutrés, à l'indifférence des accompagnateurs professionnels.
Nous sommes vraiment au coeur de la réussite d'un pari, imposé également aux chanteurs : Schubert est simplicité, et l'exécution rigoureuse de sa musique peut lui donner, à elle seule, son plein essor. Pari absolument réussi, sans faute.

Ajoutons que la prise de son est très naturelle (pas trop proche, dans une pièce de moyenne ampleur dotée d'une toute minuscule réverbération, mais parfaitement audible) et équilibrée, que le chanteur comme le piano sont intelligibles dans le détail, comme si le premier se trouvait à l'avant-scène et le second, couvercle entrouvert, à un mètre ou deux de lui.





3. Description des volumes

En quelques très brefs mots, pour que chacun puisse se repérer et picorer à son gré. Je cherche à préciser les détails les plus significatifs de l'esprit de chaque disque. Les qualités de Graham Johnson sont constantes, je les ai décrites plus haut, je les renomme pas (il apparaît y compris dans les disques où figure Stephen Layton).
Je rappelle que l'ordre des volumes est à peu près chronologique, ce qui explique la teneur des programmes au début ou à la fin de la série.
Il va de soi aussi que mon appréciation porte sur l'intérêt relatif des volumes entre eux. Quasiment tous sont au minimum excellents, si l'on passe un ou deux programmes moins appétissants.

Lire la suite (liste exhaustive commentée, autre intégrale, où écouter, trouver les partitions).

  1. Janet Baker. Mises en musique de Goethe et Schiller. Malgré la prime jeunesse des pièces proposées, des choses intéressantes (notamment la première des trois mises en musique de Der Jüngling am Bache, celle en majeur). La voix est assez fatiguée, et le timbre peut déplaire, terni, poussé. Néanmoins, un vrai sens des mots, un plaisir à dire très communicatif. Incontestablement à écouter très attentivement si on veut en tirer parti. Beau disque.
  2. Stephen Varcoe. Chansons humides. Peu de pièces intéressantes ici, ou strophiques ou récitatifs assez fleuves. Contient surtout les trente-cinq minutes du fameux Taucher (seconde version, D.111, mais en réalité un peu hybridée, car enregistrée une seule fois, dû aux variantes assez minimes). La pièce n'est pas très enthousiasmante, très décousue, surtout intéressante du côté des figures du piano. Néanmoins Stephen Varcoe, dans tout le programme, se conforme à la rigueur la plus absolue, avec une justesse et une clarté de timbre exemplaires. Disque admirablement réalisé, mais programme moins digeste.
  3. Ann Murray. Schubert et ses amis (I). Contient plusieurs pièces célèbres, dont Pax Vobiscum, Viola, Der Zwerg. Programme intéressant, exécuté avec la densité timbrale que l'on connaît chez Ann Murray. Du niveau de son Sesto. Beau disque.
  4. Philip Langridge. Schubert et ses amis (II). Bon programme, qui ne contient cependant pas les pièces les plus personnelles. Ce qui pique la curiosité est surtout la très étonnante épître An Herrn Josef von Spaun, traitée comme un ensemble récitatif plus cabalette, avec notamment plusieurs contre-ut (les seuls écrits par Schubert dans ses lieder), dont un atteint en saut d'octave, tenu en point d'orgue et suivi d'une cadence en forme descente chromatique ! Il faudra que j'en parle, un jour ou l'autre. Langridge n'est plus dans sa prime jeunesse, certes, cependant, malgré une petite mollesse de timbre, l'ensemble est tenu avec assurance, dont ce dernier lied meurtrier pour lequel il n'est pas inutile de maîtriser Titus et Idoménée. Disque intéressant.
  5. Elizabeth Connell. Schubert campagnard. Contient notamment Wehmut, Ganymed, Die Allmacht. L'interprétation d'Elizabeth Connell est de très belle tenue, et sachant la lourdeur des rôles abordés, on ne peut qu'être impressionné par la clarté du timbre et l'intelligibilité d'une diction qui reste tout à fait honnête. Beau disque.
  6. Anthony Rolfe-Johnson. Schubert et le nocturne (I). Contient notamment Willkommen und Abschied, Alinde et Die Nacht D.534 (à ne pas confondre avec l'Opus 17 n°4, qui débute par Wie schön bist du, une oeuvre pour choeur masculin). Die Nacht est encore une curiosité, et aussi un des lieder les plus fantastiques de Schubert. Sur un texte traduit d'Ossian, il propose une atmosphère hors du commun. C'en est à ma connaissance le seul enregistrement discographique (hors intégrale Fischer-Dieskau). Une suite du même texte dans un tout autre caractère, avec des échos de fête, puis un choeur de chasseurs (et une transition pompière écrite par Diabelli !) est accolée sur les deux plages suivantes. Anthony Rolfe-Johnson signe le disque de sa vie, une expression franche et directe, une justesse de ton, un timbre beau mais dépourvu de regard sur sa propre volupté. La contemplation étonnée de Die Nacht, la hâte naïve de Willkommen und Abschied, c'est lui ! Un disque époustouflant.
  7. Elly Ameling. Schubert en 1815 (I). Oeuvres de jeunesse, avec notamment le deuxième Der Jüngling am Bache D.192, la plus inoubliable des trois mises en musique - qui iront vers toujours plus d'inquiétude, du très mozartien premier au presque sinistre dernier, si une gamme mineure de type harmonique, assez maladroite (pourtant D.638 !). Une grande clairvoyance de Graham Johnson ! Ces mélodies charmantes conviennent à merveille au charme instrumental, à l'élégance légère d'Elly Ameling. Très beau disque.
  8. Sarah Walker. Schubert et le nocturne (II). Contient notamment la seconde berceuse (Wer sich die Äuglein, D.498), la sérénade avec choeur masculin Zögernd leise D.920 et Erlkönig. Beau programme, voix d'une belle tenue, homogène.
  9. Arleen Augér. Schubert et le théâtre. Pour d'évidentes raisons vocales, on n'y trouve pas Prometheus : la cohérence du caractère d'ensemble prime sur le concept qui donne le nom à l'album, et c'est heureux. Contient plusieurs mélodies italiennes et des mélodies avec clarinette (dont Der Hirt auf dem Felsen). Vision assez instrumentale.
  10. Martyn Hill. Schubert in 1815. Programme de pièces de jeunesse (dont le premier chant du harpiste de Wilhelm Meister). Admirablement négocié par ce ténor méconnu, à la voix bellement vaillante.
  11. Brigitte Fassbaender. Schubert et la mort. On peut dire que Brigitte Fassbaender a été fort bien servie, si on compte au nombre de tubes distribués ! Der Tod und das Mädchen, Schwanengesang D.744, Auf dem Wasser zu singen, Der Konig in Thule D.367, les deux Heliopolis de Mayrhofer, et Seligkeit ! Le tout sous ce titre très large et pas particulièrement représenté par ce programme, dont le titre, plus que tout autre, semble avoir été décidé a posteriori, en forme de classement indicatif. Pas de surprise donc sur les titres, qu'on sera, selon les goûts, heureux ou lassés de retrouver. Le timbre de Fassbaender est toujours d'un parfum aussi lourd, fascinant. Néanmoins, je dois avouer que, côté profondeur, on n'atteint pas les abîmes de ses Kindertotenlieder sur le vif avec Tennstedt en 1980. Tout est très vigoureusement incarné, mais sans grande originalité. Beau disque évidemment, mais moins indispensable vu les titres rebattus qui y figurent.
  12. Adrian Thompson. Le jeune Schubert (I). Titre on ne peut mieux choisi, puisque les pièces s'étendent de D.10 à D.134 ! Rien de célèbre là-dedans ! Adrian Thompson est doté d'une voix légère, il use d'une belle voix mixte pour varier les couleurs de ces pièces très simples.
  13. Marie McLaughlin. Lieder sacrés et profanes. Tout est dans le titre ! (et même le reste) Mais que de très bonnes choses, pas toujours très célèbres, mais très importantes à mon sens. Das Marienbild, Die Unterscheidung, Die Männer sind méchant, Gretchen am Spinnrade, Szene aus Faust (avec Hampson), Gretchens Bitte, Shilrik und Vinvela (avec Hampson), Eine altschottische Ballade (avec Hampson), les trois chants d'Ellen, etc. La scène de Faust est la scène de l'église, qui nécessite une voix grave d'homme, une voix de femme et un choeur. Le texte est littéralement celui de Goethe. Oeuvre de jeunesse, aux moyens très dépouillés, mais vraiment saisissante. La vieille ballade écossaise, vue par Herder, est assez célèbre dans la poésie allemande, et traitée dans la sobriété strophique la plus efficace. Les " - o !" sont déjà chez Herder. Le texte est cependant modifié chez Schubert, et perd un peu de sa force cinglante (nous sommes en pleine Ecosse macbethienne). Marie McLaughlin ne dispose pas d'une voix au timbre chatoyant (même un peu vieillie dans Die Männer sind méchant), mais douce et séduisante, et surtout le sens du mot est assurément là ; les duos avec Hampson sont des sommets de l'art du lied et du théâtre. Un grand disque.
  14. Thomas Hampson. Schubert et les Antiques. Programme véritablement fondé autour de la référence mythologique, beaucoup de Mayrhofer donc. Le disque marche en duo avec le précédent, puisqu'ici aussi, on trouve des duos... avec Marie McLaughlin ! Le programme est surtout intéressant pour ses textes, mais l'art de Hampson en fait une référence, même si on le préfèrera dans le volume précédent. Une maîtrise des expressions, des couleurs, de la voix mixte, une noblesse du trait...Exemplaire. Un très beau disque.
  15. Margaret Price. Schubert et le nocturne (III). Avec une attention spéciale à la lune. Seul lied un peu célèbre, Der Wanderer an den Mond. An die Sonne est fort séduisant, courte apostrophe strophique. La voix connaît quelques petites stridences, mais l'expression demeure belle.
  16. Thomas Allen. Mises en musique de Schiller. An die Freude n'est pas célèbre dans sa version schubertienne, et il faut citer, dans le même cas, la dernière mise en musique de Der Jüngling am Bache (D.638). Pensez au bouleversant An Emma, D.113, sorte d'épitaphe qui a connu une première version homorythmique qui ne figure pas dans cette intégrale, mais de bien moindre intérêt que la version proposée. Allen est bien sûr superbe, mais dans le lied schubertien, par trop contenu, un peu comme son Winterreise en cravate, magnifique mais peu émouvant. Les choses fonctionnent beaucoup mieux dans les transcriptions de chants populaires de Beethoven (intégrale Beethoven chez DG, vol.17).
  17. Lucia Popp. Schubert en 1816. Contient pour seule pièce célèbre An die Nachtigall D.497.
  18. Peter Schreier. Schubert et les lieder strophiques. Le titre est trompeur, puisqu'il s'agit de lieder strophiques développés, et non de pures chansonnettes. Contient Im Walde, Im Frühling (strophisme très varié !), Über Wildemann (oui, on y trouve un thème répété une fois, voilà qui fait du strophique ?), et aussi une version fragmentaire de Der liebliche Stern. Attention, Die Nacht D.358 est sur un poème de Johann Peter Uz, rien à voir avec Ossian. Côté chant, il faut aimer Schreier, bon chanteur au timbre très nasal et assez laid. Le piano en est occulté de façon désagréable, mais l'intelligence de l'interprète n'est pas à mettre en cause.
  19. Felicity Lott. Lieder autour des fleurs et de la nature. Contient la version habituelle de Der liebliche Stern. J'avoue avoir été un peu dépité par ce disque. La voix de Felicity Lott sonne assez terne, et l'imagination semble manquer. Peut-être à cause d'un programme peu inspirant ? Je n'en suis pas sûr. Disque sans réels défauts, mais qui ne porte pas à l'enthousiasme.
  20. Patrizia Rozario, John Mark Ainsley, Ian Bostridge, Michael George, The London Schubert Chorale. Une schubertiade de 1815. Un des concepts intéressants de cette série est de proposer des 'schubertiades'; c'est-à-dire des disques où interviennent successivement de multiples interprètes pour exécuter des pièces d'une époque donnée, de façon à recréer une atmosphère, et à se trouver au plus près du caractère de chaque morceau. Cela permet à pas mal d'artistes à qui l'on n'aurait pas nécessairement confié un récital complet de poser leurs marques. Ce volume-ci comprend notamment Heidenröslein (pas très juste, confié à Patrizia Rozario ; Graham Johnson ne tarit pas d'éloges sur le morceau en question). Beaucoup de pièces qui sonnent assez jeunes et légères, pas les plus grandes. Bon disque.
  21. Edith Mathis. Schubert, 1817-1818. Contient notamment An die Musik, Die Forelle, Lob der Tränen. La voix sonne plus charnue qu'attendue, vraiment très belle ; diction bonne, un rien plus floue dans l'aigu.
  22. Lorna Anderson, Catherine Wyn-Rogers, Jamie MacDougall, Simon Keenlyside (et autres). Une schubertiade de 1815 (II). De même que pour la précédente édition, oeuvres un peu jeunes (un peu plus attirantes dans ce volume-ci). L'interprétation demeure à haut niveau bien entendu. Bon disque.
  23. Christian Prégardien. Lieder de 1816. Ici encore, en tournant autour de pièces un peu plus personnelles, comme Der Tod Oscars, on reste dans les oeuvres juvéniles. Prégardien bénéficie de sa belle diction, de son timbre doux, sans être non plus, on le sait bien, le prince de la profondeur. En cela, il ne dépare pas l'ensemble. Bon disque.
  24. Christine Schäfer, John Mark Ainsley, Simon Keenlyside, Michael George, The London Schubert Chorale. Une schubertiade goethéenne. Quelques pièces célèbres : Schäfers Klagelied, An Mignon, Rastlose Liebe, Der Gott und die Bajadere (est-ce l'Isola Disabitata ?), Der Schatzgräber (il ne s'agit pas de celui d'Eichendorff, poète jamais mis en musique par Schubert), ''Erlkönig'' D.328, Jägers Abendlied D.215 & D.368, Gesänge des Harfners D.480, Mignon, D.469, An Schwager Kronos, Mahomets Gesang, Ganymed, Gesang der Geister uber den Wassern D.484, Gesang der Geister über den Wassern D.705. Par des interprètes de haute volée.
  25. Ian Bostridge (Dietrich Fischer-Dieskau). Die Schöne Müllerin. La première version de ce cycle par Bostridge, avec Dietrich Fischer-Dieskau en prélogue et postlogue parlés. Lecture beaucoup plus simple que sa seconde version avec Mitsuko Ushida, qui plaît généralement plus aisément à ses détracteurs - car il a depuis approfondi son esthétique délicieusement chichiteuse. Pour ma part, je préfère sa seconde version, une des plus convaincante de la discographie (il faut entendre aussi Goerne/Schneider, qui en font un second Winterreise, ou l'idéal de simplicité et de musicalité Fouchécourt/Planès, non publié). Très bon disque.
  26. Christine Schäfer, John Mark Ainsley, Richard Jackson, The London Schubert Choral, Stephen Layton (pia.). Une schubertiade de 1826. Contient notamment An Silvia. Toujours les mêmes interprètes, je n'y reviens pas.
  27. Matthias Goerne (avec Christine Schäfer). Schubert et les Schlegel. Le jeune Goerne, dans les frères Schlegel, notamment Lob der Tränen D.711 le rare Lebensmelodien, Im Walde (Waldesnacht), et les Abendröte. Ce ne sont pas les Schubert les plus inspirés, on sent pour beaucoup une période de transition s'amorcer, à mi-chemin entre des constructions plus complexes qu'initialement et le naturel confondant des dernières époques. Matthias Goerne s'en tire aussi bien que possible, la musique conservant ses forces faiblesses, mais servie au mieux avec cette aisance technique et cet étonnant vibrato rapide (à peine sensible, de type Janowitz). Excellent disque.
  28. John Mark Ainsley, Maarten Koningsberger et autres. Une schubertiade de 1822. Contient notamment la première version de Willkommen und Abschied.
  29. Marjana Lipovsek (+ Nathan Berg). Schubert en 1819 et 1820. Contient notamment Der Jüngling auf dem Hügel et à nouveau Im Walde (Waldesnacht) ; il en existe tout simplement deux versions utilisant la même musique, mais pas le même texte, pour les deux tiers ! L'édition Peters (vol. 4) présente simultanément les deux.
  30. Matthias Goerne. Die Winterreise. Une grande réussite ! Un Winterreise presque allégé, doux, jamais tragique. Etonnant vu la couleur de Goerne ! Et bien différente de sa seconde gravure, avec Brendel, très agitée. On le sait, j'ai une préférence affichée pour la version non publiée de la tournée 2000-2002, avec Eric Schneider. La vision n'a pas la profondeur qu'on lui connaît aujourd'hui, mais la connaissance en est déjà précise et sensible. Il faut au moins entendre cette Wirtshaus inoubliable, à la fois suspendue, calme, déchirante. Un excellent disque.
  31. Christine Brewer et autres. Schubert et la religion. Contient notamment Die Allmacht D.875A et Mirjams Siegesgesang D.942 (le seul nanar à partir des D.800).
  32. Lynne Dawson, Christine Schäfer, Ann Murray, John Mark Ainsley, Daniel Norman, Christoph Prégardien, Michael Schade, Toby Spence, Christopher Maltman, Stephen Varcoe, The London Schubert Chorale, Stephen Layton (pia.). Une schubertiade de 1816. Contient notamment Das grosse Halleluja D.442. Admirablement peuplé.
  33. Marie McLaughlin, Ann Murray, Catherine-Wyn-Rogers, Philip Langridge, Daniel Norman, Adrian Thompson, Maarten Koningsberger, Stephen Varcoe, The London Schubert Chorale, Stephen Layton (pia.). Le jeune Schubert. Contient beaucoup de pièces françaises et italiennes excessivement rares !
  34. Orna Anderson, Lynne Dawson, Patricia Rozario, Marjana Lipovsek, Martyn Hill, Philip Langridge, Daniel Norman, Michael Schade, Gerald Finley, Matthias Goerne, Thomas Hampson, Simmon Keenlyside, Stephan Loges, Christopher Maltman, Neal Davies (et autres). Schubert, 1817-1821. Contient notamment Grenzen der Menschheit D.716, Prometheus, et le second Wandrers Nachtlied, D.768. Ils tous là, ou peu s'en faut ! Très beau disque, vraiment
  35. Lynne Dawson, Geraldine McGreevy, Philip Langridge, Thomas Hampson, Maarten Koningsberger, Christopher Maltman, Neal Davies (et autres). Schubert, 1822-1825. Contient notamment Du bist die Ruhe, Totengräbers Heimwehe D.842 et le Lied des gefangenen Jägers D.843 - parmi la série tirée de The Lady of the Lake de Walter Scott, qu'on trouve sur le disque 13, par Marie McLaughlin, et c'est logiquement Thomas Hampson qui lui donne ici virtuellement la réplique. Beaucoup de raretés, mais à une époque où les ratages sont plus que rares pour Schubert.
  36. Juliane Banse, Lynne Dawson, Michael Schade, Gerald Finley. Schubert en 1827. Contient notamment Romanze des Richard Löwenherz, Jägers Liebeslied, Schiffers Scheidelied, les trois Métastase D.902 (L'incanto degli occhi, I traditor deluso, Il modo di prender moglie). De très belles pièces dans ce disques, assez rares, et vraiment sans déchet. Gerald Finley, avec le petit accent anglais qui lui reste, interprète avec simplicité et probité les pièces les plus marquantes du disque (celles que je cite en exemple).
  37. John Mark Ainsley, Anthony Rolfe-Johnson, Michael Schade. L'ultime année. Seul titre à ne pas contenir Schubert ou un nom d'oeuvre, vous noterez. Contient bien entendu le Schwanengesang et quelques autres pièces. ''Schwanengesang', comme je le soulignais précédemment, interprété à deux voix successives, et de ténor : John Mark Ainsley, puis Anthony Rolfe-Johnson. Une curiosité, assurément, dans la discographie, qui rend à ce cycle conçu par l'éditeur sa véritable forme pensée par Schubert : deux courtes séries : Rellstab, puis Heine.

La liste s'interrompt à ce trente-septième volume. (Distributions complètes et extraits musicaux sur le site de l'éditeur.)

Cependant, un complément indispensable d'un coffret de trois disques (contenus dans le coffret intégral) existe :

Lieder des amis et contemporains de Schubert, et, croyez-le, n'y figurent pas que du Mendelssohn, du Schumann, du Loewe et du Zelter ! On y trouve aussi du Reichardt, du Eberwein, du Hüttenbrenner, du Bürde, du Randhartinger, du Lachner, du Unger-Sabatier, tous ces gens mettant ici en musique des textes utilisés par les Schubert célèbres. Interprété de façon exemplaire par Susan Gritton, Ann Murray, Stella Doufexis, Mark Padmore, Gerald Finley (Erlkönig loewien absolument épatant) et... Graham Johnson.
Etonnant, captivant, enthousiasmant.


4. Autre intégrale

La seule autre existante, à ce jour, est à ma connaissance celle réalisée au début des années soixante-dix par Dietrich Fischer-Dieskau et Gerald Moore pour Deutsche Grammophon.

Elle n'appelle pas beaucoup de commentaires, si ce n'est la révérence pour cette entreprise colossale soutenue par deux personnes. Elle ne contient toutefois pas autant de volumes (21 contre 37 ici), écartant les pièces chorales, les inachevés, les refontes, les doublons.

Au point de vue artistique, on connaît la valeur protéiforme de Fischer-Dieskau, et l'on ne peut certes pas parler de monotonie à l'écoute de ces volumes. En revanche, plusieurs problèmes rendent, à mon sens, la chose difficilement commestible.

  • Dietrich Fischer-Dieskau se trouve au début des années soixante-dix, sa plus mauvaise période débute ; le timbre est devenu nasal, l'expression histrionique, l'expression partout, outrée, avec des sons "sales". On n'a plus la profondeur de ses débuts (ou de sa dernière période), l'instrument connaît aussi un passage à vide, avec bien des aigus dans le nez et sortis par derrière. Surtout, le désir d'interpréter, de contorsionner même, pour chaque syllabe, est rapidement éprouvant. En outre, on sait à quel point son charisme marque les esprits, et dans un cas comme celui-ci, l'interprétation resterait gravée, pas pour le meilleur.
  • Gerald Moore a approfondi son style taupe : son totalement homogène, jamais de chant, toujours de l'accord, entre le piano et le double piano. Aucune véritable interprétation, plutôt un tapis sonore agréable mais sans aucun relief. C'est très frustrant lorsqu'on connaît la valeur des accompagnements schubertiens, qui contrairement aux autres, aux schumanniens par exemple, se bâtit très souvent en forme d'écho à la voix - il est donc indispensable qu'à défaut d'être analytique, le piano soit présent.
  • La prise de son DG est une catastrophe (comme souvent, et comme souvent pour le lied jusqu'à cette époque). La voix est extrêmement proéminente, ce qui vu les détails donnés plus haut, donne l'impression désobligeante de se faire passablement hurler dans les oreilles. Le piano de Moore, déjà discret en diable, est relégué au fond, la trame pianistique en devient presque inaudible. Augmenter le son pour se faire aboyer dessus, ou le baisser pour perdre totalement le piano, grave dilemme dont on se lasse très vite.

Voilà pourquoi je ne recommande pas du tout cette intégrale, surtout que celle d'Hyperion, bien plus complète et exaltante, existe (et avec de très bons textes de présentation).


5. Ecouter

Pour vous faire une idée des contenus, vous pouvez vous rendre sur le site d'Hyperion, qui propose environ un eplage complète par disque. J'ai aussi proposé quelques exemples tirés de la série dans mes billets sur le lied.


6. Partitions ?

Pour les partitions de cette collection, difficile d'être définitif. Tous les lieder ne sont pas joués dans les tonalités originales, il faut donc jongler. Beaucoup des restaurations et fragments ne doivent pas être disponibles.

Néanmoins, on trouve une vaste anthologie très accessible chez Peters (voix hautes, moyennes ou basses), en sept volumes. Celle pour voix hautes (hauteurs originales) est présentée sur le site de l'Université d'Indiana. Il existe aussi un site quasi-philanthopique qui propose des lieder transposés à plusieurs hauteurs, ou l'intégrale des 599 lieder en tonalité originale. En réalité, cette intégrale est quasiment intégrale, et il manque ici ou là une pièce (très peu).
La seule véritable intégrale, qui, j'imagine, a dû servir de support à ces disques est l'intégrale Universal, exhaustive, mais qui pose le problème de son prix, bien évidemment. Les chanceux qui disposent d'une bibliothèque bien fournie savent quoi faire...




Je reviendrai sans doute, quelque jour, sur cette intégrale Hyperion, qui nourrit considérablement la relation à Schubert.


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Commentaires

1. Le lundi 6 novembre 2006 à , par Inactuel :: site

Merci beaucoup pour cette note, très instructive et intéressante.
D.

2. Le lundi 6 novembre 2006 à , par DavidLeMarrec

Merci, seigneur D*** !

C'est en attendant quelque chose sur les Winterreise - il faut un angle d'attaque et un peu de temps...

3. Le mardi 7 novembre 2006 à , par Bajazet

Merci, Majesté. Je ne connais que quelques volumes de la collection : le Margaret Price et le Hampson sont vraiment très beaux, le vol. 24 également (le Mignon à deux voix, par exemple). Je tiens d'ailleurs à infirmer tout lien entre la "Bajadere" et moi !
J'avais été très déçu par le volume Lott, moi aussi. mais je suis très curieux d'entendre Ann Murray, surtout avec le long et magnifique Viola (la version Von Otter chez Dg souffre d'un piano maniéré, je trouve). Cela dit, Graham Johnson m'agace souvent avec son jeu très scrupuleux mais terriblement british, trop souvent du bout des doigts : dans Reynaldo Hahn, ça va, mais dans Schubert…

4. Le mardi 7 novembre 2006 à , par DavidLeMarrrec

je suis très curieux d'entendre Ann Murray, surtout avec le long et magnifique Viola (la version Von Otter chez Dg souffre d'un piano maniéré, je trouve).

Si, chez von Otter, il n'y avait que le piano de maniéré...
Là, c'est vraiment très beau, et une voix charnue tout au long... on devrait aimer sur votre îlot !


Cela dit, Graham Johnson m'agace souvent avec son jeu très scrupuleux mais terriblement british, trop souvent du bout des doigts : dans Reynaldo Hahn, ça va, mais dans Schubert…

Au fond, on s'y fait vraiment. C'est tout même très enviable, parmi la population des accompagnateurs, que ce soient les solistes glaçons façon Andsnes ou les accompagnateurs pros façon Martineau ou Deutsch.

Certes, moi aussi, j'aurais bien aimé une intégrale Richter, accordé. :)

5. Le mercredi 8 novembre 2006 à , par DavidLeMarrec

Si tu aimes le Hampson, il faut absolument connaître le volume McLaughlin, qui contient plusieurs leçons absolues d'interprétation de la part de Hampson, bien supérieures à son propre disque (qui est pourtant loin d'être un ratage) : Szene aus Faust, Eine altschottische Ballade et Shilrik und Vinvela, tous en duo avec McLaughlin. C'est assez édifiant d'intelligence (et de maîtrise de l'instrument, bien entendu).

6. Le dimanche 3 février 2013 à , par PatrickH57050

"La seule autre existante, à ce jour, est à ma connaissance celle réalisée au début des années soixante-dix par Dietrich Fischer-Dieskau et Gerald Moore pour Deutsche Grammophon" : c'est faux car même sans les doublons... il y a par exemple plusieurs Goethe (Gretchen am spinrade...) qui sont pour voix de femme, d'autres sûrement aussi. Il suffit de comparer les pièces enregistrées avec le catalogue Deutsch... Et depuis il y a aussi l'intégrale Naxos... Cordialement, Patrick Hoffman, Metz.

7. Le dimanche 3 février 2013 à , par David Le Marrec

Bonsoir Patrick,

Effectivement, il en manque, mais dans mon volume, je dispose de couplages avec Elly Ameling (qui ont dû, effectivement, être réalisé plus tard !) pour les lieder pour voix de femme. Ce n'est cependant pas une "intégrale complète", il manque un certain nombre de pièces très peu célèbres, sans parler de certains titres en italien ou à plusieurs chanteurs. Mais c'est une très vaste anthologie avec vocation à l'exhaustivité.

Concernant l'intégrale Naxos, je l'ai depuis introduite volume par volume.

Bonne soirée.

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