Le mythe de Médée, un parcours - II, les auteurs - 1, Hésiode
Par DavidLeMarrec, jeudi 8 juin 2006 à :: Littérature :: #266 :: rss
A la découverte des auteurs ayant traité Médée. Par ordre chronologique en Grèce, puis à Rome.
Hésiode.
La glorieuse fille de l'Océan, Perseïs donna au Soleil infatigable Circé et le monarque Éétés.
Eétés, fils du Soleil qui éclaire les mortels, épousa, d'après le conseil des dieux, Idye aux belles joues, cette fille du superbe fleuve Océan, Idye, qui, domptée par ses amoureuses caresses, grâce à Vénus à la parure d'or, enfanta Médée aux pieds charmants.
Légèrement plus loin :
Docile aux conseils des dieux immortels, le fils d'Éson enleva la fille d'Eétés, de ce monarque nourrisson de Jupiter, lorsqu'il eut accompli les nombreux et pénibles travaux que lui avait imposés le grand roi Pélias, ce roi orgueilleux, insolent, impie et criminel. Vainqueur enfin, après de longues souffrances, il revint dans Iolchos, amenant sur son léger navire cette vierge aux yeux noirs, dont il fit sa charmante épouse. Bientôt, amoureusement domptée par Jason, ce pasteur des peuples, elle mit au jour Médus que Chiron, ce rejeton de Phillyre, éleva sur les montagnes. Ainsi s'accomplissait la volonté du grand Jupiter.
HESIODE, La Théogonie
Traduction de M. A. BIGNAN
Ceci est l'intégralité des mentions faites de Médée par Hésiode, dans cette somme exhaustive de la Théogonie. Chez lui, Médée est donc la fille de l'Océanide Idye, et par là même la petite-fille de sa tante Perseïs.
Chez Hésiode, la source la plus ancienne à nous être parvenue Circé est donc la tante de Médée, et non sa soeur (lorsqu'elle est considérée comme fille d'Hécate). C'est la version la plus couramment retenue dans les synthèses. Pas de mention d'un frère d'Aiétès, même si sa mère rappelle le nom de son frère Persès. [Je vous renvoie au plan pour plus de clarté. Point 9, ici.]
Dans ce texte riche en épithètes homériques, Médée est considérée comme une enfant de la passion, grâce à Vénus à la parure d'or. On notera que le parcours argonautique de Jason n'est pas nommé, et que la répudiation de Médée est tue. Médos, fils de Médée et d'Egée dans les traditions qui font mourir les deux enfants de Jason, est ici le fils du conquérant de la Toison[1], et ne meurt donc pas, amené à fédérer la Médie et à lui donner son nom - c'est là du moins ce qu'on peut deviner de la volonté du grand Jupiter.
Chez Hésiode, Aiétès n'est pas cruel, Médée n'est pas traîtresse à son père, Jason ne manque pas à ses devoirs d'époux. C'est là une tradition très positive, qui met l'accent sur la féminité et la passion amoureuse à l'oeuvre dans cette lignée, comme principe fondateur. On y trouve donc en germe le fonds du mythe, sans que ses éléments constitutifs habituels ne soient exposés ou même déduisibles.
Notes
[1] Son initiation par Chiron devient un écho évident à la jeunesse du père.
Commentaires
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